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    aubette (n.f.), anc. habette    Dér. du m. fr. hobe « cabane, maisonnette » (1422 ds Gdf.), lui-même empr. au m. h. all. hûbe « coiffe, casque » (Lexer); l'évolution de sens vers « cabane » peut se concevoir d'apr. l'all. mod. Haube « bonnet » mais aussi « extrémité d'une chose, entre autres d'une construction : partie supérieure du bâtiment d'un moulin [dans un moulin à vent hollandais], partie supérieure d'une meule charbonnière » (Trubner, s.v. Haube); cf. aussi le néerl. mod. huif « ruche d'abeilles » ds Kluge.

    aubin (allure défectueuse d'un cheval)    Dér. de l'a. fr. hober « bouger, remuer » (Guiart, Roy. lign., t. 1, p. 95, Buchon ds Gdf. : En la vile entrent a grant presse Li fourrier qui, ainz qu'il z'en hobent, L'ardent de touz poinz et desrobent), formé à partir de l'a. fr. hobeler « harceler » (ca. 1196, Ambroise, Hist. de la Guerre sainte ds T.-L.), lui-même empr. au m. néerl. hob(b)elen « tourner, remuer », remontant à un verbe germ. *hubbon, forme parallèle à *huppon, auquel se rattache l'all. mod. hüpfen « sautiller » (Falk-Torp, p. 417). L'absence de h- initial dans la 1reattest. de aubin fait difficulté, cf. cependant obier pour hobier au xiies. (Ogier le Danois ds T.-L.). L'hyp. d'un empr. à l'angl. (Bonn., 4; Barb. ds Mod. Lang. R., 16, 91 et Misc., loc. cit.,; Mack. t. 1, 56, 61) n'est pas recevable : le m. angl. hobyn (dep. 1298, Hist. Angl., RS 16, 344 ds MED) devenu hobby (dep. ca 1400 ds NED) est empr. à l'a. fr.; seules les formes fr. hobi (1470), haubby (1465) sont influencées par l'angl.; la forme aubin prob. sous l'infl. des représentants du lat. albus, v. aussi aubain2. L'hyp. selon laquelle l'angl. serait issu du nom de Robin (NED, DEE) n'est pas recevable. Cf. hobereau.

    aulne    L'examen de la carte ling. de « aune » pour le domaine gallo-rom. c.-à-d. au sud d'une ligne Loire-Vosges, domaine des formes issues du gaul. *verno-, au nord, domaine du fr. aune (v. carte ds Arch. St. n. Spr., t. 121, 1910, p. 240) a conduit Th. Frings ds Etymologica Wartburg, 1958, pp. 239-259 à proposer l'hyp. suiv. : aune est issu du lat. alnus, de même sens (dep. Catulle, 17, 18 ds TLL s.v., 1705, 30), qui, tandis qu'il se heurtait au sud au domaine du substrat gaul. *verno-, s'implantait au nord grâce à son homophonie avec le superstrat a.b.frq. *alisa; v. aussi M. Pfister ds Z. rom. Philol., t. 88, 1972, pp. 189-190; Frings a démontré que le vocab. frq. du nord de la France, ayant été essentiellement apporté par les Francs du nord-ouest, alnus est entré en contact non avec le frq. *alira (comme le propose Jud ds Arch. St. n. Spr., t. 121, 1910, pp. 76-96), forme en usage chez les Francs du sud-est dans les régions de la Moselle et du Main, mais avec *alisa, en usage dans les régions de la Meuse, de l'Escaut et du cours supérieur du Rhin (cf. m.b.all., m. néerl. else), ce qui expliquerait la forme d'a. fr. ausne, si celle-ci n'est pas seulement une graphie; le maintien du substrat *verno- dans le domaine d'oc s'explique peut-être par le fait que l'aune, plus fréquent en ce domaine souvent marécageux que dans le nord, a pu y conserver plus facilement sa dénomination primitive.
        L'hyp. d'un croisement entre l'a.b.frq. *alira et les noms d'arbres en -inus tels que fraxinus, carpinus (Jud, loc. cit.) est moins vraisemblable, d'autant que aune a de nombreux correspondants en Italie du Nord (REW3, no376); v. aussi la critique des thèses de Jud, formulée par Meyer-Lübke ds Z. rom. Philol., t. 33, 1909, pp. 431-438 et la réponse de Jud qui maintient sa position ds Arch. St. n. Spr., t. 124, 1910, pp. 83-108.
        D'autre part il semble difficile de faire dériver aune du lat. alnus sans aucune influence étrangère (REW3, EWFS2, v. aussi Feller ds B. de la Commission royale de topon. et de dialectol., t. 7, 1933, pp. 23-115, hyp. soutenue à nouveau récemment par L. Remacle ds R. Ling. rom., t. 36, 1972, pp. 305-310) : c.-à-d. sans tenir compte de son homophonie partielle avec le frq. *alisa qui n'a pu que favoriser son implantation.

    aurique (voile quadrangulaire asymétrique)    Peut-être adaptation d'apr. le lat. auris « oreille » d'un  néerl. oorig (dér. de oor « oreille ») « en forme d'oreille » (Barb. Misc., t. 2, no2), bien que ce dér. ne semble pas  attesté dans un tel emploi en néerl. (FEW, t. 15, p. 605a). À l'appui, cependant, de cette hyp., le terme de mar.  angl. lugsail « voile à bourcet », composé de lug « oreille » et de sail « voile » (NED). L'hyp. d'une dér. du lat.  aura « souffle, brise » (Behrens, Beiträge zur frz. Wortgeschichte, 1910, p. 335; EWFS2) est moins probable,  étant donné le grand nombre de termes de marine empr. au néerlandais.

    autruche    Ostruce empr. au lat. vulg. *austruthio > *austruthia « autruche » composé du rad. du lat. avis « oiseau » et struthio « autruche » (Pline, 10, Hist. nat., 1, 1 [2] ds Forc.), lui-même empr. du gr. σ τ ρ ο υ ́ θ ι ο ν « id. » (Dioscoride, 2, 192 ds Bailly); autruche est une formation tardive avec substitution étymologique de au- à o- dès le xves.; d'apr. Arv., s.v. autruche, la finale en -uche serait due à l'influence de l'ital. struzzo, les deux premières attest. de la forme austruche se trouvant dans des trad. de l'italien.

    avec : venir avec    (néerl. komen met)   
    - Éj sais pas si son tiot frére il ira avec