• BAL > BAN

    baldaquin    [1352 dans Dehaisnes, Hist. de l'art en Flandre, 377 et 643 d'apr. Quem.]; ca 1380 baldekin « dais soutenu par des colonnes et garni de tentures, qui couronne l'autel dans les églises ou sous lequel marche le prêtre dans les processions » (J. d'Outrem., Myreur des histors, V, 29 dans Gdf. Compl. : Emblarent les reliques des engliezes, calixes, inchensiers et livres, baldekins, vestemens et aournemens); 1746 « ciel de lit d'où pendent les rideaux » (État des meubles de Charlotte Desmares, comédienne du roi dans Havard : un lit dont l'impériale est faite en baldaquin couvert de perse garnie de franges); 1762 « dans garni de tentures, qui surmonte un catafalque » (Ac.).
        Empr. à l'ital. baldacchino (Kohlm., p. 30; Brunot t. 2, p. 209; Wind, p. 120; Nyrop t. 1, § 43) attesté au sens de « riche drap de soie » dans le lat. médiév. baldekinus (domaine ital.) en 1197 dans Gay t. 1, p. 134; l'ital. est attesté en ce sens au xiiie s. d'apr. DEI et au sens de « dais » seulement dans la 2e moitié du xve s. (Bisticci [1441-1498] 3-50 dans Batt.). L'ital. baldacchino est dér. de Baldacco, forme toscane du nom de Bagdad, siège de fameuses fabriques de soieries. Auparavant, au sens de « riche étoffe de soie », les formes directement issues de l'a. fr. Baldac, Baudac, formes fr. anc. de Bagdad (Baudac en 1298, Marc. Pol., ch. 25, p. 21 dans Gay t. 1, p. 134b) : baldekin ca 1160 (Enéas, éd. Salverda de Grave, 7639 dans T.-L., s.v. baudequin), baudequin ca 1200 (J. Renart, G. de Dole, éd. Servois, 235, ibid.); v. aussi Höfler, p. 98 et Bambeck Boden, p. 154.

     

    ballast    I empr. au m. b. all. ballast « lest » (Lasch-Borchl.) attesté dans la 2emoitié du xives. (FEW t. 151, p.  46) peut-être par l'intermédiaire du m. néerl. ballast attesté en 1399 (Barb. Misc. 6, no4). Le m. b. all. ballast est  un terme de la hanse teutonique, empr. aux lang. nord. à la faveur des relations entre cités marchandes de Basse  Allemagne et pays nord. riverains de la Baltique, notamment à la suite de l'établissement de la hanse à Visby  dans l'île de Gotland au début du xiies. et de la signature du traité de Stralsund en 1370 entre le Danemark et les  villes hanséatiques. L'a. suéd. (1remoitié du xives. dans FEW, loc. cit.) et l'a. dan. sont attestés sous la forme  barlast, encore en usage à côté de ballast en suéd. mod. et en dial. norv. (Falk-Torp). Le nord. de type barlast,  littéralement « charge simple, inutile » est composé de bar, a. nord. berr « nu, simple » (De Vries Anord.) et de  last (v. lest). Le fr. ballast a été peu à peu évincé par lest*; ballast « lest » ne se retrouve plus que dans  water-ballast. Il angl. water-ballast, attesté en 1878 (D. Kemp, Man. Yacht Sailing, 377 dans NED) composé de  water « eau » et de ballast, empr. comme terme de mar. au m. b. all., d'orig. nord., supra. III angl. ballast attesté  dep. 1837 (Athenaeum, 21 janv. 52 1 dans NED) au même sens, p. ext. à partir de celui de « lest », v.  water-ballast, supra.

    balocher    Repris de l'a. fr. balochier « se balancer, pendre », xiiies. (Martin Hapart, ap. Jub., Nouv. Rec., II, 206 dans Gdf.); xves. pronom. (Louis XI, Nouv., LXXXII, Jacob, ibid.) − 1611, Cotgr. sous la forme ballocher « chanceler ». Conservé dans les dial. normanno-pic. : norm. ballocher « vaciller, branler » (Moisy), pic. baloncher « balancer » (Jouanc. t. 1, s.v. baloncheux), baloše (Pas-de-Calais) « flâner, travailler mollement » FEW t. 1, s.v. ballare, 219a. Balocher est dér. de l'a. fr. baller1* « danser ».

    bamboche     (Bombance, ripaille)    1789 (?) titres cités par G. Apollinaire dans Œuvre du Comte Mirabeau, 25 [Paris, Bibl. Curieux, 1921] d'apr. Quem. Mylord Arsouille ou les bamboches d'un gentleman [Cologne, 1789] et Mylord Arsouille ou les Bamboches d'un gentleman, à Bordel Apolis ... [Paris, Pinard, 1789]. En l'absence d'une chronologie rigoureuse, plusieurs hyp. se présentent 1 dér. régr. de bambochade*, sous l'influence de débauche (cf. ex. 3 et EWFS2), et peut-être aussi de termes désignant victuailles (bidoche) ou repas (médianoche) voire de formes dial. de noces (cf. FEW, s.v. nuptiae : noches); 2 subst. déverbal de bambocher* (hyp. 2).

    bancroche     mot qu'on retrouve chez Charles Deulin, dans Les Muscades de la Guerliche ("Au temps jadis, il y avait au village d’Erchin, du côté de Douai, un petit garnement qu’on appelait la Guerliche"), auteur du Nord, équivalent à bancal.

    bandingue (filet)    Du germain «banding», liaison. (termiumplus.gc.ca). Du Nord pour Guiraud.

    bandoulière    1586 bandouliere « bande de cuir passant de l'épaule gauche sous le bras droit et servant à suspendre le mousqueton » (Doc. inédits Picardie, 4, 343 dans DG complété par Quem. : Mousquetz, bandoulieres). Empr. au cat. bandolera « id. », dér. de bandoler « hors-la-loi, bandit » les bandits portant leurs armes à l'aide d'une bandoulière (v. bandoulier; Cor. t. 1, s.v. bando II, FEW t. 151, pp. 55-56, Bl.-W.5) plutôt qu'à l'esp. bandolera (Rupp., p. 39, Schmidt, p. 86, Brunot t. 2, p. 213, Dauzat68) qui n'est attesté que dep. le xviies. et est empr. au cat. d'apr. Cor., loc. cit.