• banse (une)

    Définition : panier (à linge), manne, parfois berceau (banse-berchoire), par glissement de sens "femme qui se conduit mal", de là faire la banse "mener une vie dérégler"

    Répartition : Belgique, Nord (cf. Le dico du patois tournaisien)

    Dérivés : bansteau (Liège, rare), on note l'orthographe bance également.

    Origine : Généralement en osier ou noisetier, ce qui explique son étymon vieux bas-francique *banst- (déjà dans la glose de Reichenau cofinos: banstas). On pense que l'emprunt est très ancien, et Josef Brüch le fait remonter du temps du commerce de la fourrure importée dans la Romania par des marchands romains qui auraient trafiqué en Germanie. Le mot français d'origine du Nord de la France (utilisé dans le domaine de la mine) benne, banne est de même étymologie : emprunt au bas-latin benna « chariot en osier » d'origine gauloise, fin VIIIe-début IXe s. (cf. gallois bèn « voiture, charrette »).

        Il n'a survécu en langue germanique occidentale jusqu'au XIIIe s., mais reste employé dans le même sens en Flandre sous les formes bans, baast, baanst, banst, benst.
        Il y est alors en concurrence avec un autre mot germanique de sens différent (en allemand Banse, Banze, Panse) qui signifie "grange, espace de stockage pour les gerbes ou les bottes d'épis dans la grange, pour le charbon dans une gare (Kohlebanse, Kohlenbanse)" ou encore "étable" ou "crèche". Il s'agissait à l'origine de toute pièce divisée par un mur tressé (à comparer avec binden, "nouer, relier, cercler", et qui donne également en français les mots bande, bander, bandage). Il est de la même origine que l'anglais dialectal boose, boost, boosy, bense ("étable"), le norvégien bås, l'islandais bás ("litière, crèche").

    Exemple :
        La rue des Manneliers est encore communément appelée rue des Banséliers, du mot local banse, pour manne, grand panier. (Alexandre Desrousseaux, Chansons et pasquilles lilloises, Premier volume, Nouvelle édition avec musique, p.58)

        Je r'viens deux heures après, je r'troufe tout in déroute, l' cour inondée, les carreaux cassés, l' buache tout frêque dins eune banse, min balai sans manche, l' fil d'iau bouché et pus d' robinet ! (Léopold Simons)

        Un soufflé aux peumm's - Vu qu' i t' rest' incor' eun' banse ed' peumm's, ej' vas t' aider à z' écouler in t' moutrant eun' arcett' qu' all' est point trop facil' à faire. (José Ambre)

        Tous ché p'tites femmes de ménache / Ch'est plaisi d'vir leus actions, / Point l' temps d'laver leu visache / Pour courir à l' provision, / L'unn' porte unn' banse su s' n'épaule / Unn' ant' rimplit s' n'écourcheux, / Ou bien ché des p'tites carioles / D'unn' carque a crever l' s'essieus. (Louis Longret, La ruine des charbonniers : chanson nouvelle en patois de Lille : chantée par la Société des Enfants trouvés réunie à l'Estaminet de la Belle-Jardinière, rue des Rogations, 8)

    banse (une)
    Bulletin des réfugiés du département du Nord
    , 22 décembre 1915


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