• BRI

    brioche    1. 1404 (Denombr. du baill. de Rouen, A.N. P 307, fo108 rodans Gdf. Compl. : Deux pains, quatre brioches); 2. a) 1825 fig. et fam. en mus. (Brillat-Savarin, Phys. goût, § 146n dans Quem.); d'où 1826 « bévue » (Delécluze, Journal, 111, 14 janv., ibid.); b) 1926 « ventre proéminent » (d'apr. Esn. 1966). Dér. de brier*; suff. -oche*; 2 a s'explique par le fait que les musiciens de l'orchestre de Paris avaient constitué une caisse d'amendes pour chaque faute commise, et qu'avec cet argent ils achetaient une brioche qu'ils mangeaient ensemble (FEW t. 15, 1, s.v. *brekan, p. 270b, note 18).
        Cotgrave donne à brioche le sens d'instrument qui sert à broyer le chanvre.
        Épithètes de M. de la Porte: La meilleur griotte se fait avec de l'orge frais et nouveau que l'on rostit moyennement, puis on le fait moudre ; vulgairement on l'appelle brioche, " Ce texte, rapproché du sens que Cotgrave donne, montre que brioche signifie ce qui est moulu, broyé, et tient à broyer. (Littré)

    brindestoc        On appelle ainsi dans la Flandre ces bâtons avec lesquels on saute les canaux. Du Flaman sprincstok, qui veut dire la même chose & qui est composé de springen, qui signifie sauter & de stok qui signifie bâton. M.
        Je crois brindestoc un composé de brin, en la signification de fragment, & de stoc, qui proprement signifie un tronc d'arbre : d'où vient stoc-fisch, poisson sans tête ou poisson dont il ne reste que le tronc. Ainsi brindestoc sera proprement une grosse branche qu'on aura séparée du tronc. C'est encore de l'Alleman brechen, c'est à dire rompre. Le Duchat. (Gilles Ménage, Dictionnaire etymologique, 1694)
        Le terme de brindestoc, que l’on trouve également écrit « brin d’estoc », « brindestocque », « brandestoc », ou en italien « brandistocco » se décompose en deux parties désignant parfaitement l’arme : « brin » pour bâton , et « estoc » pour la lame principale. (http://expert-armes.com/index.php?id=82)
        Brandistocco    In lingua italiana, il vocabolo "brandistocco" si compone di due lemmi: "brando", italianizzazione della forma medievale brand (spada/lama grossa), e "stocco". L'arma sarebbe stata dunque una lancia a lama grossa atta alle stoccate (Brind-d'estoc in lingua francese). In lingua inglese, l'equivalente del brandistocco è il ranseur poiché il vocabolo brandistock indica il buttafuori. Il vocabolo anglosassone brandistock deriva infatti dal lemma di lingua olandese springstok (lett. "stocco che salta/fuoriesce") indicante appunto il buttafuori. (it.wikipedia)
    brin d'estoc ((Vieilli) Long bâton ferré des deux bouts)        Emprunté à l’allemand Springstock, « bâton qui sert à sauter », de springen, « sauter », et Stock « bâton ». (wiktionary)

    brindezingue (adj.)    "légèrement ivre", 1552 « verre à boire », 1554 « action de boire à la santé de qqn ». de  drinde : Terme prob. importé par les mercenaires all. au début du xvie s. et passé dans les lang. rom. : ital.  brindisi (v. ce mot); esp. brindis « toast » 1609, brindar « porter un toast » 1592 dans Cor. Adaptation de la  formule all., prononcée en portant un toast bring dirs [contraction de dir es], littéralement « je porte à toi [un  toast] » (Nyrop t. 1, p. 63; Behrens D., p. 95; Sain. Lang. Rab. t. 2, p. 15; Tapp. t. 2, p. 20; FEW t. 15, 1, p. 287).  Le sens 1 légèrement ant. au sens 2 en fr., en est cependant dér.; v. aussi brinde et brindisi.

    brique    1. 1204 brike « palet » (Reclus de Molliens, Charité, XC, 6 dans Gdf. Compl.); 1537 « petit morceau »  (Des Periers, Prognost. des Prognost., I, 135 dans Hug.), maintenu dans les dial. notamment lyonn. (Du Puitsp.)  et de l'Yonne (Jossier); d'où 1878 arg. (A. Rigaud, Dict. du jargon parisien, p. 132 : Entifler des briques (s') Jeûner,  contraint et forcé − dans le jargon du peuple); 2. a) 1292, janv. Tournai « carreau d'argile durcie au feu ou cuite  au soleil » (C'est les enfans Naniele de le Vigne et Pieron de Lille, Chirog., A. Tournai dans Gdf. Compl.); 1817  emploi apposé invariable « qui est de la couleur de la brique » (Stendhal, Hist. de la peint. en Italie, t. 1, p. 218);  b) 1611 p. anal. « matériau moulé en forme de brique (savon, métal) » (Cotgr.); c) 1926 arg. « paquet de 1 000  billets de 1 000 francs » (A. Arnoux, Le Chiffre, p. 133). Terme localisé à son orig. dans le nord de la France (v.  Gdf. Compl.) mais attesté ailleurs sous la forme briche en a. fr. (cf. T.-L.), empr. au m. néerl. bricke, brike «  brique » (Verdam), à rattacher au verbe breken « casser » (De Vries Nederl.); cet étymon est confirmé par  l'importance des briqueteries des Pays-Bas (Valkh., loc. cit.). Le sens 1 chronologiquement le premier est en  réalité dér. de 2.

    briquet    Spécialisation de sens du m. fr. briquet, d'abord « morceau, petite quantité » (Gdf.) puis « couplet de  fer tenant lieu de charnière » 1676 (Félibien Dict., p. 504) dér. de brique*, d'abord « palet » puis « pièce, morceau  ». Briquet a supplanté fusil* en son premier sens de « pièce d'acier avec laquelle on bat un silex pour en faire  jaillir les étincelles ».

    briquet (chien de chasse)    Issu p. ext. de sens, en raison de la petite taille de ce chien, de briquet « petit  morceau », v. briquet3. L'hyp. d'un empr. à un néerl. *brickel « chien bâtard » dér. du néerl. breken au sens de «  rompre la continuité d'une race » (Barb. Misc. 15, no11) fait difficulté en raison du manque d'attest. de l'étymon  proposé.

    briquet     Casse-croûte du mineur. Terme wallon désignant un « quignon de pain ou paquet de tartines que l'ouvrier emporte quand il va travailler au dehors » (Haust) spécialisation de sens du wallon briquet « bribe, morceau » (ibid.) corresp. au m. fr. briquet, v. briquet.

    briqueter    1. 1418 « construire en briques » (Michel Tuscap, 4eSomme des mises, A. Tournai dans Gdf. Compl.); 2. 1676 briqueté part. passé adj. (Félibien Dict., p. 503); 3. 1752 p. anal. briqueté adj. « rougeâtre comme la brique » (Trév.). Dér. de brique* étymol. 2; dés. -er avec intercalation de la consonne t.

    briquette    1. 1612, 8 mars « petite brique » (Reg. des prév. et jurés, A. Tournai dans Gdf. Compl.); 2. 1835 « petite masse combustible faite de houille » (Ac.). Dér. de brique* étymol. 2 a; suff. -ette*; 2 p. anal. avec 1 étant donnée la forme des briquettes.

    brisque    Étymol. obsc.; peut-être formation régressive à partir de briscambille, bruscambille* (EWFS2; Cor., s.v. brisca). Un rapport avec l'a. fr. briche « piège » et « sorte de jeu » dans Gdf. (EWFS1) ne semble pas vraisemblable du point de vue phonét., le -s-restant inexpliqué.
        On trouve dans Godefroy (Dict. d'ancien-français) :
    - briche, brice, brische, bricque (s.f.), trappe, piège.
    - bric, bris, (s.m.), cage, engin pour prendre les oiseaux.
    - 1863 p. méton. (A. Camus, Les Bohèmes du drapeau, p. 119 : [Le zéphir] Dis donc la vieille brisque − chevron − Ne m'appelle pas « monsieur »!);

    briscard, brisquard    Dér. de brisque* au sens de « chevron, ancienneté »; suff. -ard*.