• CAM

    camarin (espèce de plongeon, oiseau aquatique, Gavia stellata L.)    Catmarin. C'est un nom picard prononcé camarin pour ce plongeon au cri rappelent un miaulement. Un nom provençal de cette espèce est miauco (miauleur). (Michel Desfayes, Origine des noms des oiseaux et des mammifères d'Europe, Editions Saint-Augustin, 2000).

    cambrésine    Toile de lin claire et fine qui se fabriquait à Cambrai.
        Cambraia (anc. cambraya) : lin en portugais (de la ville de Cambrai qui prospère et s'agrandit grâce à la production de draps et de toile de lin au XIIIe siècle). O tecido, foi utilizado pela primeira vez em Cambrai, na França, em 1595. O termo cambraia foi, possivelmente, uma alusão à Baptiste de Cambrai que era dono de uma fábrica de tecidos na qual eram produzidas peças leves e de superfície brilhantes.
        Cambric en anglais est un synomyne de lin qui se dit batiste.
        Cambric was originally a kind of fine white plain-weave linen cloth made at or near Cambrai. The word comes from Kameryk or Kamerijk, the Flemish name of Cambrai, which became part of France in 1677. The word is attested since 1530. It is a synonym of the French word batiste, itself attested since 1590. Batiste itself comes from the Picard batiche, attested since 1401, derivation derived from the old French battre for bowing wool. The modern form batiste or baptiste comes from a popular merge with the surname Baptiste, pronounced Batisse, as indicated by the use of the expressions thoile batiche (1499) and toile de baptiste (1536) for the same fabric. The alleged invention of the fabric, around 1300, by a weaver called Baptiste or Jean-Baptiste Cambray or Chambray (see Photo right), from the village of Castaing in the peerage of Marcoing, near Cambrai, has no historic ground. Cambric was a finer quality and more expensive than lawn (from the French laune, initially a plain-weave linen fabric from the city of Laon in France). Denoting a geographic origin from the city of Cambrai or its surroundings (Cambresis in French), cambric is an exact equivalent of the French cambrésine (/kɑ̃.bʁe.zin/), a very fine, almost sheer white linen plain-weave fabric, to be distinguished from cambrasine, a fabric comparable to the French lawn despite its foreign origin. Cambric is also close to chambray (/ˈʃɒmbreɪ/ from a French regional variant of Cambrai, and to chambray (/ˈʃɒmbreɪ/, from a French regional variant of Cambrai, a name which "also comes from Cambrai, the French city, where the material was originally made of linen yarn". Chambray (also spelled chambrai) appears in North American English in the early 19th century. Though the term generally refers to a cotton plain weave with a colored warp and a white weft, close to gingham, "silk chambray" seems to have coexisted. Chambray was often produced during this period by the same weavers producing gingham.
        Cambrai s'utilise dans le sens de linon en : portugais (cambraia), espagnol (cambray), italien (cambrì), roumain (chembrică), suédois (kambrik), indonésien (kambri), albanais (kambriku), danois (kammerdug), irlandais (cáimric), gallois (cambrig)...

    cambrer    Dér. de cambre « courbé, replié » (1350 [date du ms.], pic., Histoires tirées de l'Ancien Testament d'apr. FEW t. 2, 1, p. 164b, note 1 − 1611, Cotgr.), forme normanno-picarde de l'a. fr. chambre, 1204, G. de Dole, Vat. Chr. 1725, fo 93e ds Gdf., issu du lat. camur, camurus, « recourbé » attesté dep. Virgile ds TLL s.v., 222, 51.

    cambriole        (XVIII e siècle) Du provençal cambro (« chambre ») avec le suffixe -iole, -ole.   Les Sources de L'argot Ancien le donne comme d'origine picarde.

    cambuse    Empr. au néerl. kombuis « cuisine de navire, chaufferie », m. néerl. cabūse « id. », Verdam, issu du  m. b. all. kabūse, kambūse « réduit de bois situé sur le pont supérieur du navire, servant de cuisine et de lieu  de repos », Lübben, Kluge20, attesté à Breslau en 1422 d'apr. Valkh.

    came (arbre à cames)    Empr. à l'all. Kamm « peigne; came » (m. h. all. kamp, kambe, kamme « peigne », « crête d'une roue dentée, spécialement d'une roue de moulin », Lexer; v. aussi Kluge20et Behrens ds Z. für das Studium der neueren Sprachen, t. 30, 1repart., p. 160); le mot est entré en fr. comme terme de la technique du bocardage en métallurgie (cf. bocard1, empr. contemporain à l'all.).

    camigeotte    1916 « abri de tranchées », supra. Altération de canichotte « chambre petite et mal tenue », 1896-98, Bercy, XXXIIIeLettre, p. 6 ds Sain. Lang. par., p. 281, terme dial. spéc. normanno-picard canichotte « coin, recoin, niche » (Corblet); canichot « retraite, petite niche, petit trou » (Jouanc.); canichot « tout petit lit pour un enfant » (F. Le Maistre, Dict. jersiais-fr., Jersey, 1966), cf. canigeot « petit nid, terrier, retrait quelconque » (Verr.-On.); devenu canijotte (Bruant, p. 94). Canichot, canichotte sont dér. de caniche « niche », terme norm. (Le Maistre, op. cit.) et de l'Ouest (FEW, s.v. *nidicare), issu du croisement de niche et de cabane.
    camion     orig. inc.. 1352 chamion, camion « espèce de charrette » (Gloss. lat. fr., B.N. 1. 4120 ds Gdf. Compl.). A rapporcher de came* ?
        Dans le lexique de Corblet il est dit que camion est un mot picard passé dans le français. Du reste il est ancien dans la langue et d'origine inconnue. Campolus et camuleus, mots du bas-latin qui signifient chariot, porteraient à croire que dans ces mots est un radical cam, peut-être le latin cama, lit très bas, d'où l'espagnol cama qui a la même signification et de plus celle de fond d'un chariot. À cela se rapporterait aussi le chamuleus d'Ammien Marcellin, sorte de traîneau, de voiture très basse. (Littré).
        Dans la langue française, le mot « camion » désigne d'abord une « très petite épingle ». À partir de sa 6e édition (1832-5), le Dictionnaire de l'Académie française ajoute que « camion se dit aussi d'une espèce de petite charrette ou de haquet, ordinairement traînée par un cheval ou par deux hommes ». Avant cela, le Littré définit le camion comme une charrette dont les roues ont très peu de hauteur (mais aussi comme un « vase de terre servant à délayer le badigeon »). Camion désigne aussi à l'époque une « petite tête de chardon à carder », et encore un « sabot d'enfant ». Littré précisait que le mot a aussi pu s'écrire « chamion » et « gomion » au XVIe siècle. Littré considère l'étymologie du mot comme inconnue, mais le lexique de Corblet estime que camion, ancien dans la langue, est un mot picard passé dans le français. Camion est aussi le nom donné au bac dont se sert le peintre pour tremper son rouleau ou son pinceau !
        Campolus et camuleus, du bas-latin qui signifient chariot évoquent le radical cam (peut-être le latin cama ; lit très bas). L'espagnol cama signifiait à la fois un lit bas et le fond d'un chariot. Le chamuleus d'Ammien Marcellin était une sorte de traîneau, de voiture très basse.
        En 1932, le dictionnaire de l'Académie française définit le camion comme « espèce de charrette basse et lourde qui sert au transport des colis, des pierres, des barriques. Camion à chevaux. Camion automobile. Camion de louage ». « Il désigne aussi le char bas sur roues avec lequel les maçons transportent les pierres de taille » et on l'appelle aussi « fardier ». (wikipedia)
        D’origine inconnue ; une origine picarde et une parenté avec chemin (→ voir camino en espagnol par exemple) ou dans le latin chamulcus (« charriot bas ») sont avancées comme hypothèses. (http://fr.wiktionary.org/wiki/camion)
    camouflet    Issu de chault (chaud*) mouflet p. substitution du préf. ca- (caboche*) à l'adj., peut-être à la faveur d'une forme normanno-picarde caut-; mouflet « souffle », peut se déduire du wallon moufler « enfler ses joues » (Grandg.) dér. de moufle « gros visage aux traits épais [aux joues gonflées comme pour souffler] » (1536, Rouen ds Sotties, éd. E. Picot, t. 3, p. 48) en usage en norm. (Moisy); le sens 2 dériverait plutôt de 1b que de 1 a; cette hyp. semble préférable du point de vue sém. à celle de FEW t. 16, pp. 574b-575a qui considère chault mouflet comme composé de mouflet-moufle « gifle » (terme dial. relevé en Forez; cf. liégeois mofler « gifler », Haust et donner sur la moufle « gifler », Fur. 1690) extension de sens de moufle « visage épais ». Moufle est prob. empr. à l'all. Muffel, v. muffle.

    camp    Plus prob. forme normanno-pic. ou prov. de champ* qu'empr. à l'ital. campo. spéc. terme milit. au xiiie s.

    campagne (et campagnard)     Forme prov. ou plus prob. normanno-pic. correspondant à l'a. fr. champa(i)gne « vaste étendue de pays plat » (v. champagne1) qu'elle a progressivement éliminé en ce sens; l'hyp. d'un empr. à l'ital. campagna (REW3, no 1557; Wind, p. 148) n'est pas nécessaire pour le sens 1 étant donnée l'existence des formes normanno-pic. en a. fr. (xiie-xiiie s. ds T.-L.). Au sens 2 une infl. ital. est possible vu l'antériorité des attest. dans cette lang. (v. Batt. et Prati) et l'infl. de l'Italie sur le vocab. milit. fr. au xvie s. (v. aussi Hope, p. 172).

    camper    dér. de camp*, dés. -er [l'attest. du Rouman d'Alixandre (1288) éd. Michelant, p. 214, var., donnée par Quem. Fichier, où camper a le sens de « placer », est une forme pic. dér. de camp (champ*; cf. dial. de l'est champer « jeter, placer, mettre » ds FEW t. 2, p. 158; v. aussi champer, terme de salines)]; cf. dial. picard camper « exploser » (encore attesté en Belgique)

    camperche (barre de bois placée à travers le métier des ouvriers en basse-lisse).    Mot d'étymologie inconnue, décomposant camperche en perche de chant, c'est-à-dire poutre de côté (Arsène Darmesteter, Traité de la formation des mots composés dans la langue française, comparée aux autres langues romanes et au latin, 1873)

    camus, camard (dér. de camus par substitution de suff. -ard)    Orig. obsc. L'hyp. la plus vraisemblable semble être une dérivation à travers l'a. prov. camus, au fig. « niais » (xiie s. ds Hubschmid, p. 32) du gaul. *kamusio- composé du rad. celt. *kam- « courbe » et du suff. gaul. -usio, fréquent dans les anthroponymes (Hubschmid, pp. 32-33; v. aussi Cor., s.v. Camuesa); cette hyp., qui suppose, pour expliquer le [k] initial un intermédiaire prov., permet de rendre compte de l'antériorité de celui-ci. Le rattachement à un prototype gaul. *kommûssos (EWFS2) ayant pour base le b. lat. musus « museau » supposerait pour ce mot une orig. gaul., ce que rien ne permet d'affirmer (Cor., s.v. camuesa; REW3, no1555; v. museau). L'hyp. d'une formation fr. par préf. péj. ca-* et a. fr. *mus (v. museau) (FEW t. 6, 3, p. 282b; Bl.-W.5; Dauzat 1972) ne rend pas compte de l'antériorité de l'a. prov., ca-* n'existant pas dans cette lang. en tant qu'élément formateur de mots nouveaux.
        Provenç. camus, gamus, niais, sot ; ital. camuso, camoscio. Origine incertaine. On a indiqué le celtique cam, courbé ; mais, comme le remarque Diez, un suffixe us n'existe pas dans les langues romanes ; dès lors il est porté à y voir un mot composé ca-mus, où mus se rapporte à l'italien muso, français museau, et où il y aura un préfixe ca, peut-être péjoratif (voy. CA préfixe). D'autres l'ont rapproché de l'italien camoscio, espagnol camusa, chamois ; le chamois, comme la chèvre, pouvant être dit camus ; la forme des mots parle pour cette dernière étymologie. (Littré)
        CAMUS, it. camuso, camoscio; l'origine de ce mot est fort problématique; les langues romanes n'ont pas de suflixe us qui puisse autoriser à dériver camus de cymr. cam, courbé, tortu. Diez suppose donc une composition dont muso (museau) serait un des éléments. (En provençal, camus équivaut effectivement à musard, sot, inepte.) Le latin présente le mot camurus, avec le sens de recourbé; ni la modification de sens, ni celle de la forme ne s'opposent à ce que l'on y rattache camuso (on voit un passage de r en s encore dans besicle, chaise, poussière). (Scheler).
        Camus. Demeurer camus, être étonné : frappé, avec allus. au coup qui noircit, en v. fr. cameuse, qui change en noir. (Timmermans).
        En picard, champenois, marnais : camoussir, camouser signifie "moisir". Camus, gamus est absent du Dictionnaire étymologique de l'occitan. En italien camoscio, signifie chamois. Sous sa forme picard (camos), le mot chamois a été emprunté au néerlandais kamoos, pour la peau de chamois avec un changement vocalique inexpliqué (kamoesleder, kamuisleder).