• CHO

    choquer     A. 1. 1re moitié xiiie s. intrans. pic. chuquier « se heurter (dans le combat) » (Durmart le Gallois); 2. xiiie s. id. pic. çuker « frapper » (Chansons et dits artésiens, XIX); 3. 1694 choquer le verre à table (Ac.).
        Orig. obsc., peut-être germanique (Th. Braune ds Z. rom. Philol. t. 19, p. 356); un empr. au m. néerl., m. b. all. schocken « heurter, donner un coup » (Valkhoff, p. 89; FEW t. 17, p. 50a; EWFS2) − le néerl. étant attesté en 1494 par son dér. shockelen d'apr. FEW − fait difficulté du point de vue chronol.; l'attribution de l'alternance [ü] [o] de l'a. fr. à celle du m. h. all. dial. schucken/m. h. all. schocken (FEW) fait difficulté du point de vue géogr. les formes en [ü] étant presque exclusivement pic.; d'autre part, il paraît difficile de partir pour le verbe choquer du subst. a. h. all. scoc « choc » (Bl.-W.5) qui fait, de plus, difficulté du point de vue géogr., l'aire du mot fr. étant à l'orig. essentiellement pic. et wallonne.

    choucas    1530 choucquas (J. Palsgrave, L'Éclaircissement de la langue française, Paris, éd. Génin, 1852 d'apr. FEW t. 21, p. 224a); 1557 choucas (P. Belon, Portraits d'oyseaux, fo70 rods Gdf. Compl.). Prob. formation onomatopéique. À rapprocher de l'angl. chough « id. » (FEW, loc. cit.).
        Namurois, chau, hibou ; de l'anc. haut allem. chouch ; angl. chough, où paraît être le même radical que dans chouette. (Littré)
        Choucas, prov. caucala, angl. chough, de la même famille que chouette. (Scheler).
    chouette    Chouette est issu du croisement de l'a. fr. çuete, prob. d'orig. onomatopéique (cf. ital. civetta, de même orig., Devoto; v. aussi Bl.-W.5 et FEW t. 2, p. 550a) et de l'a. fr. choe (2e moitié xie s. Gloses de Raschi, éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, Paris, t. 1, 1929, p. 26, no 206; ca 1170 Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 5278), terme d'aire en grande partie pic., issu de l'a. b. frq. *kawa « choucas » que l'on peut déduire du m. néerl. couwe, norv. kaie, suédois kaja (Falk-Torp., s.v. kaie; FEW t. 16, p. 304b).
    chouque, chouquet    I (billot de mât) empr. à l'a. norm. chouc (1382, C. Bréard, Comptes du clos des galées de Rouen, 107 ds Romania, t. 31, p. 372), dér. régr. de chouque forme norm. de souche* (xiiies., Livre des jurés de Saint-Ouen, fo135 vo, Archives de la Seine-Maritime ds Gdf. Compl., s.v. souche; FEW t. 13, 2, p. 349a, s.v. *tsǔkka). II (billot de décapitation du bourreau) empr. au norm. chouquet « petite souche, billot » (1381, Archives nat. JJ 120, pièce 126 ds Gdf. Compl.), dimin. de I, suff. -et*.
    chtimi    viendrait soit de "chti" (celui) et "imi" (et moi) soit de l'équivalent du mot français « chétif », "chti" dans le sens premier de « méprisable, malheureux » dans l'expression interjective "ch'ti-mi", « pauvre de moi ! » (Claude Hagège retient avec le Robert cet étymologie, rejeté par Fernand Carton disant que le lat. vulg. *cactivus, a donné caitis « malheureux » (avec le k dur caractéristique)).  "Ce patrimoine régional est essentiellement constitué par les vestiges d'un prestigieux dialecte du moyen âge." (Fernand Carton, Le parler du Nord Pas-de-Calais, Bonneton, Paris, 2006).
        Le terme s'est propagé durant la Première Guerre mondiale. Chti serait plus récent. Il désigne à la fois la langue et les gens qui la parlent et semble avoir remplacé le terme platiau.
        Ce nom est devenu populaire grâce au succès du livre Les croix de bois de Roland Dorgelès (paru en 1919). Il présente l'un des personnages ainsi : Broucke, "le gars de ch'Nord" et, plus loin, le "ch'timi" aux yeux d'enfant.