• CRE

    crécelle    Orig. obsc. Un étymon lat. vulg. *crepicella, crepitacillum dimin. de crepitaculum « crécelle » de crepitare « craquer » (FEW t. 2, p. 1321; Bl.-W.1-5), fait difficulté du point de vue morphol.; l'hyp. d'une dérivation d'un rad. onomatopéique *krek (L. Spitzer ds Z. rom. Philol., t. 44, 1924, pp. 192-193; REW3, no4768b) n'est pas à écarter. Le sens B révèle les interférences entre crécelle et crécerelle (v. ce mot).
        CRÉCELLE, moulinet de bois qui fait un bruit aigre. Selon Ménage, de crécerelle à cause de la ressemblance du son de la crécelle avec le cri de cet oiseau (crécelle, crécerelle, écrécelle, crincelle); étymologie bien problématique. Peut-être d'un type latin crepicella, tiré du L. crepare, craquer, rendre un son, pétiller ; ou bien du holl. krekel (all. d'Aix-la-Chapelle krechet), grillon, ou enfin du v. néerl. kreken, craqueter (angl. creak, creek). (Auguste Scheler, Dictionnaire d'étymologie française d'après les résultats de la science moderne, 1862).

    crécerelle    Crécerelle, dér. de crécelle*, par élargissement du suff. (le cri de l'oiseau rappelle celui de la crécelle).
        CRÉCERELLE, anc querquerelle, oiseau de proie ; diminutif de crécelle, homonyme inusité du subst. traité plus haut. Ce primitif crécelle est une modification de cercelle (v.c.m.), et vient du L. querquedula. (Auguste Scheler, Dictionnaire d'étymologie française d'après les résultats de la science moderne, 1862).

    créquier (prunier ; hérald. arbre)    Dér. de creque (fin xiies. ds FEW t. 16, p. 387 b; 1280-90, G. de Bibbesworth, loc. cit.), terme normanno-picard, empr. au m. néerl. de l'est crieke « prune » (Verdam) correspondant au m. b. all. kreke (all. Krieche « Prunus insitiata »).
        créquier    Ook West-Vlaams krekke, krikke ‘bamispruim, wilde sleepruim’, Frans crèque, Picardisch crèquier  ‘wilde pruimenboom’. Wrsch. ontleend aan Laatlatijn graecum als verkorting van *prunum graecum ‘Griekse  pruim’. (> nl. kriek, cerise, bière à la cerise).

    creton (morceau de panne de porc frite)    Prob. du m. néerl. kerte « entaille » d'après l'aspect des cretons.

    crevette    forme normanno-picarde de chevrette* (1552 au sens de « crevette » ds F. Rabelais, Le Quart Livre, ch. LX), la crevette faisant de petits sauts comme une chèvre en liberté. Cf. breton écrevisse = géoren, singulatif sur pl. géor "chèvres", gaour (cf. gaour-vor "chèvre de mer", nom de l'écrevisse marine et de la crevette).