• CRI

    crique    Empr. à l'a. nord. kriki « creux, cavité; anse, crique » auquel correspondent le n. isl. kriki, norv. krikie « angle », m. angl. crike, creke « anse, crique » (De Vries Anord.).

    crique    A (« personnage mythique destiné à faire peur aux enfants ») expr. peut-être originaire du domaine franco-prov. et de son voisinage (Pat. Suisse rom.), soit issue de l'onomatopée krikk- évoquant un bruit qui fait peur, soit var. apophonique de croque. B (« dent ») terme du patois norm. issu de cette même onomatopée (crique « dent d'enfant » et aussi craque, craquette, criquette ds Moisy); cf. a. pic. crikier les dens, v. criquer.

    crique (fissure superficielle dans une pièce métallique) 1reattest. 1832 (Raymond); malgré la chronologie, prob. déverbal de criquer* (sens 3).

    criquer (METALL. se fendiller en surface)     1. Fin xiiies. [ms.] pic. crikier les dens « grincer des dents » (J. Gielée, Renart le Nouvel, éd. H. Roussel, leçon L du vers 3645), ex. isolé; 2. 1539 « faire un bruit sec » (Est.); 3. 1845 « se fendiller en parlant de l'acier » (Besch.). Dér. de l'onomatopée krikk-, évoquant un bruit sec, strident, un grincement; dés. -er.

    criquet (néerl. par le normando-picard)    Dér. de l'onomat. krikk évoquant le bruit strident fait par le grillon,  d'où A; clé à criquet, même orig. (malgré FEW t. 16, p. 387a qui en fait un dér. de cric*); cf. les formes réunies ds  FEW t. 2, p. 1337 pour le sens de loquet. B 1, 2 en raison de l'impression de maigreur, de chétivité que donne le  corps de l'insecte; 3 p. ext. de la notion de faiblesse, de maigreur. Les rapports de A et de B avec les corresp.  germ. : néerl. krekel « grillon »; norv., danois krikke, krik « cheval malingre » (v. De Vries, s.v. kriland et krikke)  sont obsc. (FEW t. 2, p. 1338a).