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    drache (n.f.) (aussi en Ardennes, Belgique, Rwanda et Zaïre)    violente averse. De l’allemand "dreschen", battre au fléau (blé) et par extension à coups de bâton. Donc s'applique à une forte pluie qui "bat".  Drassig en néerl. veut dire marécageux.

    drayer (racler les dernières particules de chair subsistant sur une peau destinée au tannage), drayoire, drayoir, couteau à drayer    (1741) Du néerlandais draaien, « tordre ».



    drège, dreige (Grand tramail traîné au fond de la mer, et dont les extrémités sont maintenues écartées par des corps flottants; p. méton. pêche pratiquée avec ce filet.)    Prob. empr. à l'angl. dredge (1471 dreg-boat « bateau avec lequel on fait la pêche à la dreige » ds NED).
        Le Traité de la formation de la langue (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmester et al.) y voit un emprunt au néerlandais.
    ang. Dredge (dr[e^]j), n. [F. dr[`e]ge, dreige, fish net, from a word akin to E. draw; cf. D. dreg, dregge, small anchor, dregnet dragnet. [root]73. See {Draw}.] (The Collaborative International Dictionary of English)

     

    drève (n.f.)    allée bordée d'arbres (néerlandais dreef, « allée »).
        (Belgique) Allée carrossable bordée d'arbres.
        (Nord de la France) Route en ligne droite traversant une forêt.
    Ne se trouve dans le nord de la France que dans la toponymie : La Drêve Du Château à Mérignies et à Bondues, Drève d'Escaupont à Escautpont, Drève Mazures, Drève de Suchemont,
    Drève de Raismes à Saint-Amand-les-Eaux, Drève des Bois à Bousbecque, Drève des Marais et Drève des Prés à Baisieux, Drève des Chênes à Willems, Drève du Prince à Saint-Amand-les-Eaux, Rue la Drève, à Oxelaëre, Rue de la Drève à Strazeele, Drève Blaringhien à Haubourdin, Drève de Verlinghem à Pérenchies, La Drève (commune de Verlinghem), Rue de la Drève (lieu-dit), à Lomme, Chemin de la grande drève dans le Parc du Héron de Villeneuve-d'Ascq...

    drille (outil à foret, trépan), driller    Empr. au néerl.dril « foret » (Valkh., p. 113).

    dringuelle / dringueille (n.f.) (Belgique. Tringuel(d) en Lorraine)     Argent de poche ; argent que l’on reçoit pour un anniversaire ou une fête.  Du flamand drinkgeld (« pourboire », en néerlandais zakgeld).

    drogue, droguerie, droguiste    Mot d'orig. discutée; parmi de nombreuses hyp., les plus vraisemblables le font  remonter soit au m. néerl. droge vate « tonneaux secs » d'où, par substantivation, droge étant pris pour la  désignation du contenu, « produits séchés; drogues »; soit à l'ar. durawa « balle de blé », cette dernière  proposition faisant problème du point de vue phonétique et sémantique.

    drôle    Prob. empr. au m. néerl. drolle, drol « lutin » (Verdam) d'où, au fig. « bon vivant, joyeux compagnon », v. FEW t. 15, 2, pp. 72-74. Le sens d'« enfant » s'est développé au xviiie s. dans le midi de la France et s'y est maintenu, d'où son emploi chez les aut. méridionaux. Pour une autre hyp. sur l'orig. de drôle, v. Sain. Sources t. 1, pp. 160-161 et t. 3, pp. 305-306; la base proposée (pic. droller, drôler) se rattache à *tragulare, cf. FEW t. 13, 2, p. 174. En Belgique francophone, on dit drôledement (pour drôlement)

    drome    I (poutre) prob. empr., comme d'autres termes du vocab. des forges, à l'all. Drom « poutre » (1618, Schönsleder ds Grimm, s.v. dram), auj. encore dans les dial. all. Trumm « bout, morceau (de bois) ». Cf. Barb. Misc. 2, pp. 113-114. II (orin) empr. au néerl. drom « foule, multitude (de personnes ou d'objets) » d'où, prob. au fig. « assemblage de pièces de bois », cf. Barb. Misc. 2, pp. 114-115.

    drosser    Prob. empr. au néerl. drossen « id. » (De Vries Nederl.; FEW t. 15, 2, p. 76b), plutôt que dér. de  drosse* (sens 2) p. compar. avec le mouvement du cordage; dans cette dernière hyp., le néerl. serait empr. au fr.
    drosse    Empr., avec croisement avec drisse* (cf. trosse, terme de mar. attesté aux xviie-xviiies. cité ds FEW t.  13, 2, p. 157), à l'ital. trozza (au sens 2 dep. 1607, B. Crescenzio ds Tomm.-Bell.), originaire de Gênes (lat.  médiév. trocia, 1268, dans un doc. génois cité ds Vidos, p. 599) ou de Venise (a. vénitien troca pour troza attesté  en 1365, ibid.), qui serait issu p. métaph. du lat. tradux « sarment » (v. Vidos et FEW, loc. cit.); l'ancienneté de  l'angl. truss « drosse » (dep. 1296 ds NED) pourrait faire difficulté si l'on admet qu'il a la même orig. (v. Hope,  pp. 305-306).

    drouille (Arg. (de la pègre et de la prostitution) et région. Maîtresse de bas étage)    Terme région. propre aux dial. du Nord, emploi fig. de drouille, proprement « colique », dér. de drouiller, du néerl. drollen, cf. FEW t. 15, 2, pp. 74b-76a. 1 est peut-être à rattacher à drôle « enfant », cf. J. Haust, op. cit., p. 67, qui propose la même étymol. pour 2.