• EF > EM

    effiloche    Rem. Ces différents sens, ainsi que la var. effiloque, sont attestés ds la plupart des dict. gén., Ac. excepté.
    effilocher    On rencontre ds la docum. la var. effiloquer. Le grand homme, pour se délasser du poids des affaires, s'amuse à effiloquer de la soie (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 104).

    effraie    Formation obscure. Soit altération de orfraie* « pygargue » sous l'infl. de effrayer*. Le mot orfraie semble avoir été employé à tort du xvieau xixes. pour désigner l'effraie ou fresaie (s.v. ossifraga). Soit altération de fresaie sous l'infl. de effrayer* (s.v. praesagus, la fresaie).

    églefin    Empr. avec altération de la finale sous l'infl. de fin au m. néerl. schelvisch, de même sens (Verdam), cf.  esclevis (ca 1340, Dialogues fr. flam., B. la ds T.-L.); esclefin a été déformé en eglefin, aiglefin (1555, Belon, Nat.  des poissons ds Gdf. Compl., s.v. aigrefin), prob. sous l'infl. d'aigle*; v. aussi aigrefin étymologie.

    égrillard    I. Subst. 1. Ca 1580 esgrillard « malfaiteur, voleur » (Ph. Le Picard, Nouvelle fabrique des traits de vérité, 56 ds Delb. Mat.); 2. 1640 « personne d'une conduite libre » (Oudin Curiosités). II. Adj. 1. 1656 air égrillard (Th. Corneille, Le Geôlier de soi-même, III, 3 ds Livet Molière); 2. 1668 d'une personne (Id., Le Baron d'Albikrac, II, 9, ibid.). Prob. dér. du m. fr. griller « glisser » (cf. Gdf.), demeuré dans les patois de l'Ouest, le voleur apparaissant et disparaissant de façon inattendue; griller est lui-même issu de écriller, de même sens, sous l'influence de glisser*; v. écrille. v. grésiller

    égriser, égrisoir    Empr. au néerl.gruizen « broyer, écraser » (Valkh., p. 154).

    égruger, égrugeoir    Dér. de gruger*; préf. é-*; suff. -oir*.  Donné comme picard (1611) par Guiraud.

    élaguer    Prob. dér. (préf. a-*, puis e(s)-*) de l'a. nord. laga « mettre en ordre, préparer » (De Vries Anord.). Pour d'autres hyp. étymol., v. FEW t. 16, p. 437.
        Wall. liguer ; Berry, alayer ; norm. éliguer ; de é pour es- préfixe, et de l'anc. haut allem. lah, incision des arbres ; étymologie donnée par Grandgagnage et approuvée par Diez. Dans cette hypothèse très probable, il faut regarder elarguer d'O. de Serres (XVIe s.) ou comme un autre mot ou comme une transformation vicieuse, par assimilation avec large, d'élaguer. (Littré)

    élingue    De l'a. b. frq. *slinga « fronde », cf. a. h. all. slinga (Graff t. 6, col. 795), m. h. all. slinge (Lexer), de même sens, encore attesté au xviies. en all. : Schlinge (Weigand), ainsi qu'en angl. : sling; cf. également all. Schlinge « lien, corde » (xvies. ds Weigand), auj. « boucle, lacet ».  Donné comme normanno-picard (1322) par Guiraud.

    elbot (poisson : flétan)(Belgique)    De heilbot, nom néerlandais de ce poisson. Cf. flet, flétan.

    émoi (fort plancher de bois, établi entre quatre jumelles sur le sommier du pressoir à cidre)    cf. émoi : mot hybride de es- préfixe roman, et du germanique : anc. haut allem. magan, pouvoir, être fort : proprement, action d'ôter force et pouvoir. Esmoi est la forme picarde ; esmai, la forme directe, venue de l'allemand.
        Déverbal de l'a. fr. esmaier « inquiéter, effrayer » (ca 1100 ds T.-L.), du b. lat. *exmagare, proprement « priver (quelqu'un) de ses forces », d'orig. germ., cf. gotique, a. h. all. magan « avoir la force de, pouvoir » (Feist; Graff t. 2, col. 604) (d'où Macht, « puissance, force, pouvoir »); -ai devenu -oi par infl. de la labiale précédente.

    embouquement (Entrée d'une bouque; Action de s'engager dans une bouque*, d'embouquer)    Dér. de embouquer*; suff. -ment1*; déjà embouquement « entrée, bouche » (1372, Arch. Nord, B 15279, fo 14 ds IGLF) forme pic. de embouchement (fin xiiie s., 1ere continuation de Perceval, éd. W. Roach, 14906, var. ms. Montpellier H 249), dér. de emboucher1*; suff. -ment1. Cf. bouque