• FLA

    flacon    Du b. lat. flasco, -onem « bouteille, récipient pour le vin » (vie s.), dér. du germ. occid. *flaska « bouteille clissée », cf. l'a. h. all. flasca, flasga « id. » (Graff t. 3, col. 774; Schützeichel2); cf. également l'a. fr. flasche « bouteille, récipient pour le vin » (ca 1200 ds T.-L.), du b. lat. flasca (viie s.), de même origine.

    flamand    Empr. au m. néerl. vlaminc « flamand » (Verdam), néerl. vlaming; francisation de la dés. d'apr. les  mots en -an*, -and.

    flambe, flamber, flambée, flambard, flambeau    Vx et région. Flamme haute et claire.
        I forme dissimilée de l'a. fr. flamble « flamme » du lat. class. flammula « petite flamme » dimin. de flamma, v. flamme. II forme régr. de flambeau « jeu » (1845 ds Esn.) de la loc. mettre au flambeau « laisser près d'un chandelier de quoi payer les cartes du cercle » (1829, v. Esn.).
        Dér. de flambe*; dés. -er; a remplacé l'anc. verbe flammer (début xiiie s. ds T.-L.).
        (XVI e siècle) Flambart [le flamant]. (Antoine Oudin, Recherches italiennes et françoises ou Dictionnaire …)
        Dér. de flambe*; suff. -art, -ard*; cf. Flambart anthroponyme, ca 1200 v. T.-L.
        Diez (Etym. Wörterbuch der roman. Sprachen) : "iris", afr., pic. aussi dans le sens de flamme.

    flamenco    Mot esp. attesté dep. 1870 au sens de « gitan » (A. Machado y Alvarez [sous le pseudonyme de  Demófilo] d'apr. H. Schuchardt ds Z. rom. Philol. t. 5, p. 250), prob. choisi pour désigner les gitans parce qu'ils  étaient venus des Flandres, flamenco « originaire des Flandres » (xvies. d'apr. Al.) étant lui-même empr. au néerl.  flaming (H. Schuchardt, ibid., p. 251).

    flamiche    flamique ou flanmique, pâtisserie grossière, peu consistante, que font les ménagères quand le four est aux deux tiers chauffé. Cette pâtisserie tenant tout à la fois du flan et du pain, je pense que le mot en question vient de flan et de mique, miche, lequel vient du flamand micke, pain (de froment).
        Dérivés : flamiquer, faire des flamiques, et par extension, toute espèce de pâtisserie.
             flamiqueux, aux fém. flamiquoire, qui fait ou qui aime à faire la pâtisserie.
        On rencontre la forme flamiche dans Du Cange sous flamica : "Prindrent une flamiche tant seulement de la valeur de cinq deniers tournois" (Lott. de Remiss. 1382).
        Loc. pic. On dit d'un homme sans force et sans énergie : "Il est mou comme une flamique" ou bien "ch'est une vrai flamique."
        Proverbe picard : Pain tère (tendre), boe vert, flamique à poirions (poireaux), sont des rueine (ruine) moisons.
        On trouve dans Crinon la forme picarde flamique : "Pour tout régal nous n'avons qu'del flamique, Du pain deussé l' grous (gros) del bec d'un bourrique." (Satyre VI, Misères des paysans).
        "In (on) n' vivra pus (plus) qu'ed (de) flamique et d' watcheux !" (Sature VIII, bonheur des pauvres).
        Le mot flan qu'on a vu plus haut vient du latin flatonem, tarte (dans Fortunat). on le rencontre dans la locution foire des flans d' beue, faire des flans de boue, c'est-à-dire une chose qui ne peut servir à rien.
        Au même mot se rattache flanée, tarte faite avec du fromage blanc et des raisins. Se dit dans le Boulonnais.
    Étude pour servir à un glossaire étymologique du patois picard par Jean-Baptiste Jouancoux (1880).
        Daprès Hécart (Dictionnaire rouchi-français), ce mot vient du flamand vlaeming, parce que ce gâteau est venu de Flandre.
        D'après Pierre Rézeau dans Variétés géographiques du francais de France aujourd'hui, simplement sur flamme, + suff. -iche (donc -ique est la variante picarde).
        Ou, comme le fr. flammèche, du germ. occ. *falawiska, cf. l'a. h. all. falawisca « cendre chaude », -m- sous l'infl. de flamme et fl- sous l'influence de flan (du francique flado, « gâteau, galette, crêpe », all. Fladen « id. », m. néerl. vlade « id. »).
    FLAMICHE, subst. fém.    FEW III flamma
    [T-L : flamiche ; GD : flamiche1 ; FEW III, 600a : flamma]
    "Gâteau plat fait de farine de froment et de lait, cuit au four"

    flamingant    Sans doute du verbe pic. flaminguer « parler flamand », attesté seulement à l'époque mod., dér. de flamingue, fém. pic. de flamand* (a. fr., m. fr. flamenc/flamenge).

    flâner    1. 1638 en norm. flanner « paresser, perdre son temps » (D. Ferrand, La Muse normande, éd. A. Héron, t. 2, p. 177), attest. isolée; de nouv. 1835 (Balzac, Corresp., p. 709); 2. 1808 « se promener sans hâte, au hasard » (Hautel). Mot d'orig. dialectale, entré en fr. au xixes.; de l'a. nord. flana « marcher, se précipiter étourdiment » (De Vries Anord.), cf. encore le norv. flana « se promener » (Falk-Torp, s.v. flane).
        Origine inconnue. Pourtant on a proposé l'islandais flanni, libertin. Le normand a flanier, avare. (Littré)

    flaque    Fin xiiie s. flasque (Cart. noir de Corb., B.N. lat. 17758, fo 112 vo ds Gdf. Compl.); 1564 flaque (Thierry). Forme normanno-picarde de flache*.

    flasque (Qui n'a pas de tenue, de fermeté.)    Altération de flaque adj. « qui manque de fermeté », var. dialectale de flache « id. », forme fém. de flac « id. » (ca 1175, Horn, éd. M. K. Pope, 4783), du lat. class. flaccus « id. »; le s, purement graphique, a fini par être prononcé.

    flasque (Petite bouteille plate)    1. a) Ca 1200 flaische « bouteille, récipient » (Dialogues Grégoire, 84, 7 ds T.-L.); b) 1322 flaske (Documents et extraits divers concernant l'hist. de l'art dans les Flandres, éd. Chr. Dehaisnes, t. 1, p. 248); 2. 1535 masc. « poire à poudre » (Prêt d'armes aux habitants, Arch. mun. Avallon, BB 1 ds Gdf. [avec une interprétation erronée]). 1 de même orig. que flacon*; 2 prob. empr. au catalan flasco « poire à poudre » (dep. 1546 ds Alc.-Moll), de même étymol. que 1.