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    godaille (guindailler en fr de Belgique encore très vivant)    1. a) Ca 1223 goudale « sorte de bière » (G. de  Coinci, Miracles de la Vierge, éd. V. F. Kœnig, II Dout. 34, 2097); b) 1568 goudaille « id. » (Ord. sur la franche  foire de Audruick ds Gdf.); 2. a) 1650 faire godaille « se livrer à une débauche de table et de boisson »  (Mazarinades II, p. 158 ds F. Bar, Le Genre burlesque en France au xviie s., Paris, éd. d'Artrey, 1960, p. 30); b)  1808 « débauche de table » (Hautel). 1 est empr. du m. néerl. goed ale, goedale proprement « bonne bière » avec  substitution du suff. péj. -aille* à la finale -ale (supra 1 b) qui est encore vivante dans les parlers région. (cf. St Pol  gŏdāl, Metz godâle ds FEW t. 15, 1, p. 12b); 2 peut-être dér. régressif de godailler* au sens élargi de « riboter,  boire et manger avec excès » ou continuation de 1 avec contamination sém. de gogaille*.
    guindaille     Mot wallon qui est prob. l'altération de godaille* soit (A. Goosse ds la Libre Belgique, 5 nov. 1979, p.  14) sous l'infl. du picardo-wallon guinse « beuverie, ribote » (de l'a. b. frq. *winst « bénéfice, profit, gain », v.  FEW t. 17, p. 595a), soit moins vraisemblablement sous l'infl. de l'arg. guindal « verre à boire » (1780 ou 1844,  société bachique des « Joyeux » s. réf. ds Esn.; 1847, Dict. arg., p. 251; 1867 arg. des bouchers ds Delvau; 1892  arg. d'étudiants ds Guérin : Faire guindal, Boire de compagnie, trinquer), d'orig. inc. (v. FEW t. 23, p. 40 a, s.v.  verre qui cite P. Chanvin, Le pat. de Chablis [dans l'Yonne, ms. de 1893] : guindal « verre, gobelet »).

    godet (récipient ; pli), goder, godron    Empr. du m. néerl.kodde « morceau de bois de forme cylindrique », cf. pour le changement de sens l'all. Humpen « morceau de bois », ensuite « hanap ».
    godron    Dér. de godet* (sens 1), sans doute parce que ce type de vases présentaient au xives. des bords gironnés (v. Gay); suff. dimin. -(e)ron*.

    godille     Mot d'orig. inc., bien attesté dans les dial. de l'Ouest (Charentes-Infér., v. FEW t. 23, p. 106a) et du Centre (Jaubert).

    gogue et goguette    Dér. de l'a. fr. gogue « plaisanterie, raillerie » (xive s., Isopet I, éd. J. Bastin, t. 2, XXIII, vers 240) vraisemblablement issu d'un rad. onomatopéique gog qui exprimerait la joie et qui serait à rapprocher, pour la partie vocalique, de kok (cf. coq) et, pour la partie consonantique, de gag (cf. gaga); suff. -ette*.
    cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Goguette
    - D'autres sociétés existent encore, comme l'Académie bocagère du Valmuse, à Brunémont, les Rosati, créée à Arras en 1778, le Puy de Notre-Dame, le Banc du seigneur de Cuincy, la Confrérie des Clers Parisiens, créées à Douai à la fin du XVIIIe siècle.
    - Arthur Dinaux donne pour ancêtres des sociétés poétiques de Douai apparues à la fin du XVIIIe siècle les Chambres de Rhétorique flamandes et les Puys d'amour et Puys verts de l'Artois.
    - L'Internationale est, avec Je veux revoir ma Normandie, l'une de deux célèbres chansons françaises dont l'histoire est liée à celle de la goguette de la Lice chansonnière. Sans Gustave Nadaud (né à Roubaix) et la Lice chansonnière nous ne connaîtrions ni l'Internationale ni les autres œuvres de Pottier.
    - Maintien de la tradition des goguettes à Dunkerque et dans sa région

    goguenard    1607 (A. du Chesne, Trad. de Juvénal, p. 154 ds Delb. Notes mss). Dér. de gogue* (v. goguette); le suff. -enard viendrait de mentenard « menteux : (ca 1380, J. de Preis, Geste de Liège, II, 4134, Chron. belg. ds Gdf.).

    gosier    Du b. lat. geusiae « gosier », d'orig. gauloise (v. Dottin, p. 259), suff. -ier*, sous l'infl. de gésier*. Le passage de j à g s'explique soit par une forme intermédiaire *gousia (EWFS2) ou gausia (dont il serait le représentant normanno-picard, cf. Brüch ds Z. rom. Philol. t. 52, p. 347 et FEW t. 4, p. 128b), soit par l'infl. de guttur, v. gorge (cf. Brüch ds Z. rom. Philol. t. 38, p. 692).

    gouape    Empr. à l'arg. esp. guapo « rufian, coupe-jarret », attesté dep. le xves. (statuts de la Guardugna [association de malfaiteurs esp.] d'apr. Dauzat Ling. fr. p. 283; le mot, devenu adj. en esp., a pris le sens « vaillant, élégant, beau »), lui-même prob. empr. au fr. région. du Nord : a. pic. vape, wape, gape « fade, insipide (en parlant d'aliments) », « affaibli (en parlant d'une personne) », « dérangé (en parlant de l'estomac) » (v. DEAF, s.v. gape et FEW t. 14, p. 168a; wap comme terme d'injure en 1379 ds Du Cange), issu du lat. class. vappa, qui signifiait à la fois « vin éventé » et « vaurien »; un croisement avec un mot germ. pour expliquer le g initial (Cor., s.v. guapo; FEW t. 14, pp. 168b-169) n'est pas nécessaire (cf. K. Baldinger ds Mél. Gossen, pp. 89-104).
    breton goap, s. m.,        moquerie. Empr. fr. populaire (normand) gouap-er, et cf. fr. ancien guaber gaber « conter des bourdes ». (Victor Henry, Lexique étymologique des termes les plus usuels du breton moderne, 1900)

    gouaper    1835 gouëper « vivre sans logis » (chanson ds Le Réformateur, 20 sept. d'apr. G. Esnault ds Fr. mod. t. 16, p. 298); 1842-43 gouaper « id. » (Dict. complet de l'arg. employé dans « Les Mystères de Paris », p. 26); 1847 goîper « faire la noce » (Féval, Fils du diable, VI, 34 d'apr. G. Esnault, loc. cit.). Prob. empr. à l'esp. guapear « faire le brave » (dep. début xviiies. d'apr. Al.) dér. de guapo (gouape*).

    goupillon    Mot d'orig. norm. pour lequel un étymon scand. semble s'imposer (cf. A. Thomas, Essais, 311). On préférera donc l'a. nord. vippa, sobriquet se rattachant à une famille signifiant « se balancer », (cf. De Vries Anord.) à l'a. frq. *wisp « bouchon de paille » (FEW, loc. cit.), d'autant que les formes anc. sont régulièrement sans -s- (cf. aussi guipon). Le sens 2 et la forme mod. sont dus à l'infl. d'écouvillon, qui s'est produite quand le mot s'est définitivement implanté dans la lang. générale.
    Goupil, renard (voy. GOUPIL) ; le goupillon ayant été d'abord une queue de renard, ou étant assimilé à une queue de renard ; norm. vipillon. (Littré). Cf. goupille : Fém. de goupil*, cf. les diverses acceptions techn. du mot renard* (FEW t. 16, p. 689a et b).
    Origine néerl. pour Henriette Walter.

    gourmet    De l'a. fr. grommes « valet » 1352 (Poeme du Riche et du Ladre ds Du Cange, loc. cit.), lui-même de l'a. angl. grom « jeune garçon »; 1225 puis « homme de position inférieure, valet » 1297 (ds NED); v. aussi groom. A subi dans son évolution sém. l'infl. de gourmand*.
        Wall. gourmeu, gourmet ; diminutif formé du holland. grom, jeune garçon ; angl. groom, serviteur. Gromme ou gromet a signifié garçon d'un marchand de vin, puis gourmet. Ces textes écartent l'étymologie de Diez, qui rattache grumete à grumo, qui, en italien, signifie grumeau, et en espagnol bouton (du lat. grumus), le grumete, jeune garçon, étant comparé à un bouton ; ils écartent aussi l'opinion de Scheler, qui voit, dans gourmet et dans le Hainaut gourmer, humer, siroter, un dérivé de gourme, éruption, saleté ; ils écartent enfin l'idée de Grandgagnage, demandant si on ne pourrait pas rattacher gourmet au hollandais geur, odeur, dialecte d'Aix-la-Chapelle, gühr, saveur de la viande, bouquet du vin. Gourmet signifiant proprement jeune garçon, on ne s'étonnera pas de voir le nom de gourmet donné aux Maures qui font métier de remorquer les barques avec des cordes en marchant sur le rivage, et, en espagnol, celui de grumete aux jeunes mousses à bord des navires. (Littré).
    angl. groom    c.1200, grome "male child, boy;" c.1300 as "youth, young man." No known cognates in other Germanic languages. Perhaps from O.E. *groma, related to growan "grow;" or from O.Fr. grommet "servant" (cf. M.E. gromet "ship's boy," early 13c.). Meaning "male servant who attends to horses" is from 1660s.

    gournable (cheville pour fixer la coque)    Empr. du néerl. * gordnagel « clou de bois pour les bateaux », mot  composé de gord « côte de bateau » et de nagel « clou » qui est devenu gournable en fr. par dissimilation des  deux g et par adaptation à des mots fr. tels que câble*, cartable*, étable*. Cf. nable.

    goûter (v.)(fr. du Nord)    (flamandisme)    plaire au goût (ça ne goûte pas ?)

    gozette (B)(chausson aux fruits)    1860 gozette (N.-J. Carpentier, Dict. du bon lang., contenant les difficultés de la lang. fr., les wallonismes, les flandricismes, Liège). Mot wallon, dér. de gousse* (cf. gousset), p. réf. à l'aspect renflé de cette pâtisserie; cf. gossette « petite gousse » (1557 ds Hug.).