• (h)uche (une)

        On peut s'étonner que le mot soit féminin en picard alors que huis est masculin en français.
    Louis Vermesse
    Joseph Desiré Sigart
    - http://www.chticoin.com/dico.pdf
    - https://fr.wikipedia.org/wiki/Patois_marnais
    - i s'artrouve tout nu pa d'vant es n'huche freumée (Valenciennes Collectif - Picartext)
    - Aussi râte l'huche introuverte, v'là les deux agaces qui s'involent in intrainant leu gaïole dins les airs (Albert-Benoît HANNEQUART - Picartext)
        Seul Jean-Baptiste Jouancoux l'indique masculin, mais peut-être décrit-il le genre ancien du mot, et abbé Daniel Haigneré, qui semble aussi se rapporter à une forme ancienne (huis, hus, huys), car il ne cite que deux sources anciennes et n'emploie jamais ce mot, mais toujours porte (par ex. sur la même page, Che tien huigne à chele porte).
       Est-ce par analogie avec le féminin du français (porte et huche à pain) ?

    Définition : porte

    Répartition : Belgique, Nord-Pas-de-Calais

    Origine : du bas latin ūstium, latin classique ōstium « entrée, ouverture » (huis en français) ; H- graphique a été utilisé pour indiquer la valeur vocalique de u- (uche est aussi "où est-ce" et "eusse"). A presque complètement évincé le latin janua « porte de la ville » et fores « porte de la maison » en protoroman, mais a cédé à son tour la place en français devant porte (latin porta « passage sous les remparts de la ville »), évolution amorcée dès le Moyen-Âge.

    En picard du sud et en boulonnais, hu(s) semble avoir cédé à porte ou à seu (seuil). On ne le retrouve ni chez Alexandre Desrousseaux, ni chez François de Cottignies, dit Brûle-Maison, ni chez Jules Mousseron. Louis Brébion indique dans son Étude philologique sur le nord de la France (Pas-de-Calais, Nord, Somme)(1907), "mot presque perdu mais conservé dans le dicton : i faüt mius éte à che fu qu'à chl'hu, il fait meilleur au feu qu'à la porte.

    Exemples :
    - mettre/foutre/envoyer à l'uche : jeter à la porte et par extension, mettre à la poubelle (Hécart indique "à l'uche", terme dont on se sert pour chasser un chien)

    - Mais, Noeux-les-Mines, donn'e me eun'e muche / Avint qu'el ciel m'invot à l'uche (Nord-PdC Collectif - Picartext)

    - Noss't homme qu'est cor assez couyon, / Toctée à l'huche d'on air bonasse. / « Intrez ! ». Vèyant qu'on li respond, /V'là l'aute qu'interre dins l' pitite place. (Li Perroquet, in Louis Loiseau (de Moignelée, entre Charleroi et Namur), Echos de Terroir, 1897)

    - Ah oui, dans l'bon temps, on venait à l'maison, on avait des douceurs pou' la vieille, on savait bien qu' c'était chez elle comme chez l'bon Dieu et qu'y n'y avait personne pou' regarder par l'trou de l'huche. (Camille Lemonnier, Un mâle, chap. XXXII, 1881).


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