• HA

    hagard    Orig. obsc. La 1re attest. laisse supposer une dérivation de haie* sur la forme norm. hague (1341 a. norm. hague de sens difficile à interpréter ds Gdf., à rapprocher de formes dial. modernes comme hague « palissade » en 1780 ds Littré, hague « bâton, trique » ds Moisy, haguete « baguette » ds Delb., cf. FEW t. 16, p. 115), mais il s'agit vraisemblablement d'une étymol. pop. (cf. Bl.-W.). Un empr. à un m. angl. hagger, dér. de hag « sorcière, vieille femme laide » semble confirmé sémantiquement par le fait que la forme angl. haggard, elle-même empr. en m. fr. à hagard, a été rattachée p. étymol. pop. à hag et en a pris la signification (cf. NED, s.v. haggard adj. et haggard subst. 3); cette hyp., proposée par EWFS d'apr. l'étymol. avancée par Kluge pour l'all. hager « maigre, have » et reprise par FEW t. 16, p. 113, est difficile à retenir étant donné que l'existence du m. angl. hagger n'est pas assurée (Kluge, s.v. hager ayant d'ailleurs abandonné cette hypothèse).

    halbi (boisson normande constituée de poires et de pommes fermentées)    Du néerlandais haalbier. (wiktionnaire)
        Oorspr. bet.: “bier, dat men haalt” (nml. in den winkel, bij kleine hoeveelheden) (N. van Wijk (1936 [1912]), Franck's Etymologisch woordenboek der Nederlandsche taal).
        hael ‘uitgedroogd, schraal’, waarover zie bij schelm en schelm Suppl. (C.B. van Haeringen (1936), Etymologisch woordenboek der Nederlandsche taal, Supplement)
        wellicht met haal 3. = schraal, dun, doch gewoonlijk opgevat als bier dat in den uithaal wordt gesleten. (J. Vercoullie (1925), Beknopt etymologisch woordenboek der Nederlandsche taal)

    halecret (partie d'une armure)    Empr. au m. néerl.halscleet « épaulière, gorgerette », avec dissimilation du 2e-l- en -r- (Barb. Misc., loc. cit.; Valkh.).

    haler     (acadie, "tirer") xiiie s. [ms.] « remorquer (un bateau) au moyen d'un cordage » (Renart, éd. E. Martin, VI, 386 : [leçon isolée de version α]). Empr. au germ. occ. * halôn « amener, aller chercher »; cf. a.h. all. halôn, holôn (rarement holen) « faire venir, chercher à atteindre ou à obtenir, tirer hors de »; m.b.all. halen, holen « id. »; all. holen « aller chercher, aller prendre »; m. néerl. halen « id. ». Le sens gén. de « tirer » n'existe plus qu'en norm.  Halerre, hallerre, s.m., treuil, cabestan (Godefroy, Dictionnaire d'ancien-français).  Signifie aussi tendre vers: Le vent hale du sud; la goélette hale à terre; «Quand les maoves (mouettes) halent à terre, c'est signe de tempête». (Dicton picard)(Glossaire acadien).

    hallier (fourré, enchevêtrement de buissons )    Issu par substitution de suff., du pic. ou flam. hal(l)ot « saule à tête, buisson » (1283-86, Roisin, éd. R. Monier, § 94, p. 66; encore vivant dans les dial. norm. et pic.); dimin. de l'a. b. frq. *hasal « noisetier »; cf. m. néerl. hasel de même sens; aussi a. h. all. hasala (fém. de hasal); m. h. all. hasel; all. Hasel « id. ». On trouve également hasla « rameau » en lat. médiév. (629-34 ds Du Cange).

    halte    de l'allemand Halt, "arrêt", de halten, "s'arrêter", par un dialecte picard pour le sens "lieu où l'on séjourne" ; XVIe s.  ou  De l'ital. alto « arrêt au cours d'une marche (surtout en parlant d'une armée) » (fin xve-début xvie s. ds l'expr. fare alto « s'arrêter (d'une armée) » ds Batt. t. 1, 1961, lui-même empr. à l'all. Halt terme milit. « arrêt ») impér. subst. de halten « arrêter ». L'h- du fr. est dû à l'all. Halt de même sens.

    hangar    De l'a. b. frq. *haimgard « clôture autour de la maison », composé de *haim « petit village » (v. hameau) et de *gard « clôture » (v. jardin). Hangart est attesté comme toponyme dans la Somme dès 1135; cf. FEW t. 16, p. 120a.
        Ce mot écrit angar appartient aux Flamands suivant du Cange, qui le tire du bas-latin angarium, lieu où l'on ferre les chevaux ; angarium ayant passé de ce sens particulier au sens plus étendu de hangar ; quant à angarium, il vient d'angaria, station pour les courriers, qui faisaient le service des dépêches dans l'empire romain, du mot grec traduit par courrier, lequel est un mot persan (voy. ANGE). Scheler approuve cette étymologie ; Diez la conteste ; et Chevallet cherche l'origine de hangar dans l'allemand hangen, être suspendu. L'étymologie de du Cange reste très vraisemblable ; cependant, en des textes du quinzième siècle, on le trouve écrit hangardum, hangardium. (Littré)

    hanse (anc. anse)     1. Ca 1223 paier la hanse fig. « s'acquitter d'un droit » (G. de Coinci, éd. V. F. Kœnig, II Mir. 30, 633); 2. av. 1244 « association de marchands de plusieurs villes » (Statuts de la hanse ap. A. Giry, Hist. de la ville de St-Omer, p. 413); 3. 1398 hanze d'Alemaigne (Archives du Nord, B 6036, fo4 ds IGLF). Empr. au m. h. all.hanse « association de marchands » (a. h. all. hansa « troupe de soldats »). En lat. médiév., hansa est attesté avec ce sens en 1199 (Nierm.), au sens de « cotisation » dès 1127 (ibid.).
        L'opinion longtemps courante donne comme origine du mot hanse un vieux mot allemand hansa qui signifie « association de marchands ». Une conférence internationale de 38 enseignants spécialistes de la Hanse a agréé en 1992 que la racine exacte de Hanse est incertaine, mais qu'il semblerait qu’à l’origine ce n’était pas un mot allemand. Il partage probablement ses racines avec le vieux haut allemand hansa qui signifie « troupe de soldats », mais le terme est peut-être apparu en Angleterre ou dans les Flandres. (La Hanse en Norvège et en Europe, Séminaire par le Conseil de l'Europe, département de la Coopération Culturelle. Bergen, Norvège, 2-8 août 1992, in wikipedia)
        L'anglais emprunte les mots Hansa et Hanseatic à la fois aux langues d'oïl et au latin. Les dérivés sont hanshus (maison de guilde) et hansard (membre de la hanse).
        L'allemand Hanse, Hansa est attesté la première fois (1358) pour la ville de Lübeck avec la düüdesche hense (hanse tudesque). Il semble s'être propagé dans l'aire flamande et dans la région du Rhin. Le terme serait en relation avec le germanique *hans(s)ō "groupe", descendant du germanique *henþan "attraper", de même source que le mot Hand "main".
        Le site etymologiebank.nl suggère une origine plus ancienne que germanique, avec le finnois kansa "peuple", et l'estonien kaas(a) "époux/épouse, collègue".
        La Hanse possédait des comptoirs appelés kontor (mot néerladnais et bas-allemand empruntant la forme picarde du français comptoir) dans de nombreuses villes. Ces kontors sont des bureaux de commerce de la Hanse établis à l'étranger. Parmi tous les kontors seul celui de Bergen fermé en 1754 existe aujourd'hui et figure dans la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.
    happe et happer    Dér. d'un rad. onomatopéique happ- marquant un mouvement de saisie brutale et rapide  que l'on retrouve dans les lang. germ. voisines : néerl. happen « saisir », b. all. happen « chercher à saisir, gober  », flam. happen « parler aigrement », dan. hap. « bouchée », formes attestées plus tardivement que le fr., ce qui  exclut une orig. germ. pour ce dernier.


    hanter     Empr. de l'a. scand.heimta « conduire à la maison », dér. de heim « à la maison » qui s'accorde bien avec l'ancienneté et la fréq. du mot en Normandie d'où il a gagné le reste du domaine d'oïl. Le sens 2 est peut-être dû à l'infl. de l'angl. to haunt « fréquenter, hanter (en parlant des spectres ou des fantômes) », lequel est issu de l'a. fr. hanter (1) [anglicisme introduit peut-être par les romans fantastiques d'Ann Radcliffe (1764-1823) et autres], ou plus vraisemblablement à celle du norm. hanté « fréquenté, visité par des spectres », hant « fantôme, revenant »
        Angl. to haunt ; allem. hantieren ; dan. hantere. Origine très controversée. Diez regarde hantieren comme venu du français, et pense que hanter est un mot introduit par les Normands dans le français (ce qui est tout à fait hypothétique), et qu'il vient de l'ancien scandinave heimta (de heim, chez soi), désirer un objet perdu ou absent. Scheller y verrait le verbe fictif hamitare, dérivé du bas-latin hamus, hameau, dérivé aussi du germanique heim, demeure. Hanter a, en outre, dans l'ancienne langue, un sens de exercer, pratiquer, qui fait songer Chevallet à l'allemand Hant ou Hand, main (Le mire de legier hantement, le chirurgien qui a de l'habileté de main, H. DE MONDEVILLE, f° 33). Comme le sens de hanter est celui du latin versari au propre et au figuré, le kimry et le bas-breton hent, chemin, qui convient pour la forme, pourrait aussi par détournement avoir fourni le sens de ver sari. Mais, après avoir passé tout cela en revue, ce qui reste de plus probable, c'est l'étymologie anciennement proposée du latin habitare, habiter ; le sens est bon, la forme aussi : car habitare ( i avec un accent bref), devenant habtare, a pris facilement une nasale, et, dérivant de habere, a eu dans la latinité et a pu avoir dans le français le sens de avoir souvent. (Littré).

    haquebute, ha(c)quebutier    Altération sous l'infl. de buter au sens de « viser » du m. néerl. hakebusse « arquebuse » (v. arquebuse).

    haras    Prob. empr. de l'a. scand. hârr « au poil gris », d'après la couleur la plus fréquente de la robe des chevaux (cf. grison, grisard); suff. -as*; cf. FEW t. 16, p. 173 b-174 a et l'étymol. ar. (faras « cheval ») rejetée par Bl.-W.5.
        Bas-lat. haracium. Il y a dans le latin hara, toit à porcs, et dans le bas-latin hara cunicularia, garenne à lapins ; la signification ne convient guère. Diez rejette l'anc. h. allem. hari, troupe, parce que la signification en est trop générale, et qu'il aurait donné harias et non haras ; mais il signale comme bien plus approprié l'arabe faras, cheval, dit collectivement (comme, dans le provençal moderne, ego, qui signifie proprement cavale, se dit collectivement pour haras). Toutefois il s'objecte à lui-même que, pour justifier cette étymologie, il faudrait ou, dans le français, faras, ou, dans le bas-latin, faracium. Voilà maintenant farat trouvé dans Bercheure (voy. l'historique) ; la conjecture de Diez devient donc tout à fait vraisemblable ; d'autant plus que l'arabe faras a pénétré dans l'Occident de différents côtés : espagn. alfaraz, cheval de la cavalerie maure ; bas-grec, cheval de race ; bas-latin, farius, même sens, et très probablement l'anc. français auferant, coursier. (Littré)
        HARAS. Pour expliquer l'origine de ce mot, qui a signifié autrefois troupeau de gros bétail, on a, sans succès, mis en avant le vha. hari, troupe, armée (nha. heer), de même le lombard fara = generatio. Mieux vaut l'arabe faras, cheval (d'où esp. alfaras), pris dans un sens collectif, comme le prov. mod. ego (= L. equa) est employé p. haras. Cette étymologie serait décisive si l'on trouvait une trace d'une anc. forme fr. faras ou BL. faracium. (Scheler)
        Origine scandinave pour Henriette Walter.

    hareng    De l'a.b.frq. *hâring, au sens 1, cf. le m. néerl. harinc « hareng », m.b. all. hârinc, a.h. all. harinc. Aringus est attesté en b. lat.
        Les dérivés harenguier (bateau, filet, pêcheur de harengs), harengaison (pêche aux harengs) seraient d'origine normanno-picarde (Scheler). Ils s'opposent à harengier, hareng(i)ère (marchand de hareng), harengerie (marché aux harengs), d'origine plus centrale.

    haridelle    Mot prob. composé du rad. har-, identique à celui de haras*, et d'une finale -idelle d'orig. obscure, FEW t. 16, p. 174a.
        Wallon, haridèle, personne frivole, légère, harote, haridelle, rosse ; Hainaut, haroute, haridelle ; norm. harousse, haridelle, harin, mauvais cheval ; angl. harridan, haridelle. Origine inconnue. (Littré).

    harnais, harnois    De l'a. nord. *hernest « provisions pour l'armée », composé de herr « armée » et de nest « provisions ». Le suff. a été aligné sur -eis/-ois, v. -ais.
        Picard, harnas, attelage de quatre chevaux ; wallon, herna ; namur. hernè ; Berry, harnas ; provenç. et espagn. arnes ; portug. arnez ; ital. arnese ; angl. harness ; du celtique : bas-bret. harnez, ferraille ; kimry, haiarn, fer ; irl. iaran ; mot qui est de même racine que le germanique : angl. iron, fer ; allem. Eisen ; anc. h. allem. îsarn. Le moyen h. allem. harnasch, et l'allem. mod. Harnisch viennent des langues romanes. Le sens propre est engin en fer, armure ; puis de là le mot a passé au sens de toute espèce d'engin soit pour le cheval, soit pour la chasse, soit pour la cuisine, etc. (Littré).

    harpon    Dér. de harper2*; suff. -on*. harper : Prob. dér. d'un germ. *harpan « saisir »; cf. a. nord. harpa « crampe, action de tordre la bouche » (cf. REW3et Bl.-W.3-5).

    hauban    De l'a. scand. höfudbendur, plur. de höfud̄benda « câble principal d'un navire », lequel est composé de höfud « tête » (cf. all. Haupt « id. ») et de benda « lien » (cf. all. Band. « id. » )
        Flamand, hobant, pour hoofband, de hoof, tête, et band, lien : lien de la tête, du sommet du mât ; un cordage qui entoure la tête du mât ne pouvait être mieux nommé que bande de tête. (Littré).

    hautin / outin (nom donné vulgairement à divers poissons de genres différents, savoir, une argentine, un corégone et un triptéronote)    Rondelet a donné un dessin de cette espèce de poisson, dont il avoit vu un individu à Anvers. (Charles S. Sonnini, Histoire naturelle, générale et particulière des poissons). Il est courant dans la Flandre et en Hollande.
        hotu    Mot wallon (1845-47 à Namur hôtu ap. Grandg. t. 1, s.v. hôtin, outin) issu, par substitution de suff., de la forme hôtiche, hôtitche (xviiies. ds Grandg. t. 2, p. 611; FEW t. 16, p. 234b); celle-ci vient prob. du m. néerl. houtic, qui désigne cependant une autre espèce de poisson, le corégone (v. FEW, loc. cit.; Gesch., p. 157). L'emploi arg. vient du fait que la chair de ce poisson est peu estimée.
        nl. houting    mnl. houtic van onbekende herkomst, gevormd met de uitgang -ing zoals verschillende visnamen (paling, haring...)

    hausse-col    1. 1415 housecol « pièce de fer protégeant le cou à la jonction du bassinet et de la cuirasse » (Test., A.  Douai ds Gdf. Compl.); 1415 houchecol (Arch. Nord, B 10373, fo29 ds IGLF); 2. 1680 « ornement de cuivre ou  d'argent porté par les officiers d'infanterie » (Rich.).
        Mot d'orig. incertaine. Un m. néerl. *halskote, qui aurait été  composé de hals « cou » et de kote « vêtement de dessus, manteau »,  possible par le sens et la localisation des 1res attest. en m. fr. (Flandre, cf. Gdf. Compl.), n'est cependant pas  attesté. Il en est de même d'un all. *halskutte, proposé par A. Thomas. Le  rattachement au fr. hausser* s'est sans doute fait par étymol. pop.

    haveneau, havenet    1. 1713 haveneau pêche (Arch. de Bretagne ds Barb. Misc. 25, 10); 2. 1765 havenet pêche (Encyclop. t. 12, p. 222b). 2 mot norm. (v. L. Du Bois et J. Travers, Glossaire du patois normand, s.v. havenet et FEW t. 16, p. 112a), empr. de l'a. scand. *hâfr-net « sorte de filet », composé de hâfr « engin de pêche » et du germ. net « filet ». L'apparition aussi tardive de ce mot reste inexpliquée. 1 est issu de 2 avec substitution du suff. -eau* à la finale -et, sans doute par confusion avec le suff. -é < -ellu; cf. FEW t. 16, p. 112a et b.

    haver (Mines. entailler et abattre les roches selon la technique du havage), havage    Terme dial. : wallon (Grandg.), Liège (Haust et FEW t. 3, p. 271b) d'orig. obsc.; peut-être d'un rad. qui pourrait être une des formes du verbe all. hauen « abattre, entailler », de l'a. frq. *hauwa, v. houe (Ruelle), a. h. all. houwa, n. h. all. haue « piocher » ou du néerl. schaven « racler » (Haust), plutôt que du lat. excavare « creuser » (FEW t. 3, p. 272a), dér. de cavare, v. caver; la forme escaver « extraire en creusant » ca 1300 (Voy. de Marc. Pol., c. XXXV, Roux ds Gdf., s.v. eschaver) est empr. à l'ital. scavare (FEW, ibid., p. 272a, note 1).

    havet (ardoiserie & pêche : crochet, crampon)    FEW XVI *haf. Guiraud le dit d'origine normande (1213).
        Allem. Haft, agrafe, dérivé du gothique hafjan, soulever ; allem. mod. heben. (Littré).

    havre    Empr. du m. néerl.hafen « port » (cf. all. Hafen « id. »). La forme havre tend à s'imposer au xvies.  grâce à la fondation du Havre de Grâce (1517) à l'estuaire de la Seine et finit par évincer toutes les autres formes  au xviies. lors de son introduction dans les ouvrages spécialisés (cf. 1643, Fournier, Hydrographie); cf. FEW t. 16,  p. 187a.
        Pour le -r-, comparez le bas-breton et le kimry, aber, port.
        Bas-lat. haula ; portug. abra ; du germanique : anc. scand. höfn ; anglo-sax. häfen ; dan. hafn ; allem. Hafen ;  angl. haven. (Littré)