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    nobliau    1841 (Balzac, U.Mirouët, p.196). Terme d'orig. dial., relevé notamment en Picardie, en Normandie, en Anjou et en Sologne (FEW t.7, p.159b), dér. de noble1* à l'aide du suff. -iau, forme dial. de -eau*, cf. Nyrop t.3, §239.

    nochère (gouttière)    1. 1260 a. pic. nokere «gargouille» (Villard de Honnecourt, Album, éd. H. R. Hahnloser, 62 Mr. 3, p.165); début xive s. nochiere (Pamphile et Galathée, 266 ds T.-L.); 2. 1390 pic. nockiere «gouttière» (Arch. Nord B 5714, fol. 9 ds IGLF); 1873 nochère (Avranchin, 30 nov. ds Littré Suppl.). Dér., à l'aide du suff. -ière (-ier*), de l'a. pic. noc «auge destinée à recevoir les eaux de pluie; gouttière» (dep. 1220, doc. Arch. de Douai ds Gdf. et T.-L.), du lat. vulg. *naucum, masc. tiré de *navica «petit bateau», dér. dimin. de navis «bateau» (v. noue2).

    nope, noppe (Text. Noeud)    Empr. au m. néerl. noppe «flocon de laine; inégalité, noeud dans un tissu» (Verdam; FEW t.16, p.601b).

    nos, vos    Le poss. nostre, art. [atone] et adj. [tonique] est issu du lat. nŏster.
        Le paradigme type de l'a. fr. est le suivant: masc. sing., cas suj., cas régime [formes atones, formes toniques] nostre (< noster; nostru); masc. plur., cas suj. [atone, tonique] nostre (< nostri); fém. sing., cas suj., cas régime [id.] nostre (< nostra); masc. et fém. plur., cas régime [forme tonique] nostres (< nostros; nostras), [forme atone] noz; cette dernière forme représente prob. le masc. nŏstros avec, en position proclitique, chute du r dans le groupe de quatre consonnes constitué par la chute du o final et aboutissement de *nosts à noz.
        À partir de noz, s'est peu à peu constitué un paradigme de l'art. poss. (masc. sing. cas suj. nos, régime no; plur. cas suj. no, régime nos; fém. sing. no, plur. nos) en usage notamment dans le domaine pic. où il est même employé en position tonique (G. Moignet, op. cit., pp.40-42; Gossen, §68; FEW t.7, p.195b, note1; v. aussi Fouché, pp.169-170).
        Le lat. noster exprime l'appartenance, le possesseur étant l'ensemble des personnes indiquées par nous; il peut être employé comme attribut et faire fonction de pron.; dès l'époque class., il peut indiquer un rapport de proximité d'intérêt: noster Ennius (Cicéron, Pro Archia, 22); hic noster «cet orateur, dont nous parlons» (Id., Orator, 99); nostri «les nôtres (compatriotes, soldats, amis...)»; d'une pers. noster est «il est avec nous, dans notre camp» (Id., Ad Quintum, 1, 1, 10); noster, subst., désignation familière du maître par les esclaves: Horace, Satires, II, 6, 48 désigne dans ce cont. Horace lui-même. Au Moy. Âge, noster, utilisé par une autorité, exprime le plur. dit ,,de majesté`` (ixes. autorité eccl., autorité civile ds Nov. gloss.).

     

    nuque    1. 1314 nuche «moelle épinière» (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, 60); 1377 [ms. du xvies.] nuque (Lanfranc, Chirurgie, ms. BN 1323, fo33 ds Littré); 2. 1546 nuque «partie postérieure du cou» (Ch. Estienne, La dissection des parties du corps humain, p.163: la nuque ou chesnon du col). Empr. au lat. médiév. nucha «moelle épinière» (xies., Constantinus Africanus ds du Cange), lui-même empr. à l'ar. nuhā' «id.». Le sens mod. est dû à l'infl. sém. de l'ar. nuqra «nuque» (rendu par nocra, nucra dans les textes méd. en lat. médiév., cf. nucrati «nuque» à la fin du xiiies., Matthaeus Silvaticus ds Du Cange: nucrati locus, ubi collum craneo jungitur), et à la substitution de medulla à nucha, en lat. sc. du xvies., pour désigner la moelle épinière (Devic; Bl.-W.2-5; FEW t.19, pp.140-141; Nasser, pp.268-269; Pellegr. Arab., pp.83-84; Cor.-Pasc., s.v. nuca).
        Provenç. nuca, nucha ; espagn. portug. ital. nuca. On a indiqué le germanique : suédois, nacke, nuque ; angl. neck, cou ; allem. Ge-nick, nuque. Diez repousse cette étymologie, à cause que la voyelle ne concorde pas, et propose le hollandais nocke qui signifie à la fois coche de flèche et colonne vertébrale. L'origine de ce mot est arabe : c'est noukhâ'a, qui signifie la moelle, indiqué jadis par Bochart, et rappelé par M. Defrémery. Et en effet on remarquera que nuque a signifié la moelle épinière chez Lanfranc et chez Paré. (Littré).
    néerl. nok    Verdere etymologie onduidelijk. Misschien gerelateerd aan: me. nokke [1440; OED3], ne. nock, nijsl. hnokki, nno. nokke, nzw. nock(e), ne. nock, alle ‘kleine ijzeren haak’. Daarnaast met ablaut: ohd. hnacch ‘top, nek’; nno gewest. nakke ‘nek, top, haak’, Faeröers nakkur ‘top’; < pgm. *hnakka(n)-. De betekenissen ‘top’, ‘haak’ en ‘nek’ vloeien in elkaar over. De verschillende vormen gaan mogelijk terug op één en dezelfde n-stam *hnekk-, *hnakk-, *hnukk- ‘hoekige top’ > ‘haak/nek’. Zie ook → nek.
    néerl. nek    Misschien verwant met Oudiers cnocc ‘bult, heuvel’; < pie. *kneg-, *knog- (IEW 559). Men zou dan uit moeten gaan van de nek van dieren. Terugvoering op een algemene wortel pie. *ken- ‘samendrukken’ (IEW 558, NEW) is zeer hypothetisch.
    angl. neck     O.E. hnecca "neck, back of the neck" (a fairly rare word) from P.Gmc. *khnekkon "the nape of the neck" (cf. O.Fris. hnekka, M.Du. necke, O.N. hnakkr, O.H.G. hnach, Ger. Nacken "neck"), with no certain cognates outside Germanic, though some suggest PIE *knok- "high point, ridge" (cf. O.Ir. cnocc, Welsh cnwch, O.Bret. cnoch "hill").