• RE

    rébellion    Ca 1250 [ms. fin xiiie s.] Lille « action de se révolter contre une autorité » apierte rebellion (ds Statuts d'hôtels-Dieu, éd. L. Le Grand, Paris, 1901, p. 89); spéc. 1664 dr. pénal faire rébellion (Molière, Tartuffe, V, 4); 2. 1326 « ensemble de rebelles » abattre la rebellïon (Vie de St Grégoire, 1348 ds T.-L.); 3. 1370-72 fig. « refus de se soumettre » (Oresme, Ethiques, I, 21, éd. A. D. Menut, p. 144, note 7: en celui qui est fort, yre, couardie, hardiesce ne font nulle rebellion contre raison). Empr. au lat. rebellio « reprise des hostilités; révolte ».

    rebiquer    1933 part. prés. adj. (A. de Châteaubriant, Réponse du seigneur, 239 ds Fonds Barbier: cheveux tirés sur le plat des tempes, et allongés jusque vers l'occiput où ils étaient tassés en une petite queue rebiquante); 1945 fig. trans. « hérisser » (Sartre, loc. cit.); 1954 intrans. « se dresser, se retrousser (de quelque chose) » (Beauvoir, loc. cit.). Orig. obsc.; prob. d'orig. dial., cf. en 1834 le rouchi rebiquer « faire dresser quelque chose, le faire tenir raide » (Hécart), biquer « se dit de tout ce qui est saillant » (ibid.), dér. de bique* au sens dial. de « corne » d'apr. Dauzat 64-73.

    rébus     B. Av. 1535 « jeu d'esprit consistant en mots, lettres, objets figurés qui évoquent par homonymie un mot ou une phrase à deviner » rebus de Picardie (Cl. Marot, 2e Coq a l'asne, 129 ds Œuvres, éd. C. A. Mayer, t. 2, p. 128: Une estrille, une faulx, ung veau, C'est à dire estrille fauveau, En bon rebus de Picardie [allus. au Roman de Fauvel, xive s., dont le personnage principal, le cheval Fauvel, dispense tous les biens à ceux qui l'étrillent; v. aussi éd. C. A. Mayer, note 3]). De rebus, ablatif plur. du subst. lat. res « chose », le point de départ de l'appellation étant controversé. D'apr. FEW t. 10, pp. 287b-288a, parce que ce jeu a d'abord consisté à représenter un mot, une phrase à deviner, par des dessins (rebus, p. oppos. à litteris); cette explication ne rend cependant pas compte du fait que A 1 ne semble pas supposer de représentation fig. L'explication de Mén. 1650 prenant comme point de départ rebus de Picardie (parce que dans cette province les clercs de la Bazoche lisaient dans les rues lors du Carnaval, des libelles ,,de rebus quae geruntur'' − qui pouvaient comporter des équivoques), est écartée avec raison par FEW, loc. cit., l'expr. étant postérieure à l'apparition du mot, rebus de Picardie, d'Arras (Hug.) s'expliquant par une particulière faveur de ce jeu d'esprit en pays pic. Compte tenu de son sens init. [A 1], rebus serait pour Guir. Étymol. obsc., une forme de rebours*, également rebous en a. fr. (1268 Claris et Laris, 26589 ds T.-L.: a rebors rime avec estous; xiiie s. rebous « émoussé » ds Gdf.) empl. subst. au sens de « contrepied, contraire de ce qui devrait être », relevé au xviie s. au sens de « devinette » (FEW, loc. cit., p. 137b), le sens B « rébus en images » étant une accept. second., facilement reliée au lat. rebus (prononcé rebous); cette hyp. se heurte cependant au fait que dans les premiers ex., rebus rime avec abus et imbutz (supra A 1).
         Le mot "rébus" vient de France. A une certaine époque, des clercs de notaires picards ont donné des spectacles sarcastiques en posant des devinettes sous forme d’images. Ils les appelaient De rebus quae geruntur, ce qui signifie en latin: "A propos de ce qui se passe". Au cours des deux derniers siècles, les rébus sont devenus des tests d’intelligence dans les livres pour enfants. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Rébus)
        Sur la façade de l'hôtel de ville de Saint-Quentin, on trouve un rébus sur la date de sa construction, ce rébus est signé Charles de Bovelles (savant, écrivain, habile mathématicien, géomètre, philosophe, théologien, et grammairien). Cf. p.138 note 1, Battard, Beffrois, Halles, Hôtels de Ville
        Les rébus sont étudiés dans le Tome IV des Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, 4e série, 1903, (p.499-700)[http://www.archive.org/details/memoirespicardie34soci]

    rébus : Devinettes
    Haüt montay
    Court vétu
    Douche conme cranme
    Amér conme sine ?
    Réponse : La noix.

    Tété de bô, boyau d'étoupe, panché de cailleüs ?
    C'est un puits.

    Quoy que ch'ést le pus crôs de nou mason ?
    C'est la bouteille à l'huile (à brûler).

    Breunnète vô, Breunnète vient
    Et Breunnète racourche toudis sen loyen.
    Réponse : L'aiguille.
    L.Brébion, Etude philologique sur le nord de la France, p.187

     

    rechigner, requigner    1. Ca 1155 trans. reschinner denz « montrer les dents en grimaçant, grincer des dents » (Wace, Brut, 1137 ds T.-L.); 2. a) ca 1175 intrans. « montrer les dents en grimaçant » (Benoit, Chronique Ducs Normandie, 30703, ibid.); b) 1176-81 rechigné « grimaçant » (Chrétien de Troyes, Chevalier charrette, éd. M. Roques, 5149); ca 1200 rechigner « montrer, par l'expression de son visage, sa mauvaise humeur, sa répugnance » (Chevalier au cygne, 89 ds T.-L.); 1798 rechigner à (Ac.). Dér., à l'aide du préf. re-*, d'un verbe non att. à date anc. *chignier (v. cependant chigner), issu de l'a. b. frq. *kι ̄nan « tordre la bouche », cf. le m. néerl. kinen « fendre, ouvrir (la terre, en parlant de la sécheresse) » et l'a. h. all. kînan « s'ouvrir, éclater » (FEW t. 16, p. 324). Cf. chigner
        "Or s'en vont eskignant, truffant, riant, disant [les séculiers] : "Chis bobus trop bien sanle li fieuls d'un paysant." (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 108)

    regretter    Étymol. discutée, v. FEW t. 16, p. 53b-54a et P. Skårup ds St. neophilol. t. 37, 1965, pp. 45-50 et t. 41, 1969, p. 25-30. On a voulu y voir une orig. lat. (la dernière hyp. étant celle de H. Meier ds Arch. St. n. Spr. t. 117, 1965-66, p. 266-269, qui propose un lat. *requĭrĭtāre, dér. à itératif double de quĕrι ̄ « se plaindre »), mais les étymons lat. présentant de graves difficultés, il vaut mieux accepter un étymon germ. pourvu du préf. re- prob. tiré p. anal. d'autres nombreux verbes de la vie affective et intellectuelle (repentir, remembrer, recorder, etc.). Wartburg propose l'a. scand. grāta « pleurer » (apparenté aux got. gretan « id. » et m. h. all. grāzen « id. ») dont le résultat regreter au lieu de regrater (forme rarement att., en a. fr.: ca 1180 « se livrer à des lamentations » Guillaume de Berneville, Gilles, 3562 ds T.-L.) fait difficulté; Wartburg l'explique comme acheter* en face de achater. Pour aboutir à regreter, Skårup propose de partir d'un a. b. frq. *greotan « pleurer » (d'apr. l'ags. gréotan « pleurer » et l'a. sax. griotan/greotan « id. »).
        Regret ; wallon, rigreté ; génev. regretter une chose à quelqu'un, la lui envier ; prov. regretar, dans Gir. de Ross. p. 294. (Littré).

    relayer    Formé de re-* et de l'anc. verbe pic., wall. et lorr. laier « laisser » (fin xiie-déb. xves.) d'orig. discutée, mais prob. sans rapport étymol. avec laissier; peut-être d'un frq. *laibjan (cf. a. h. all. leiben « laisser »), v. H. Stimm, Philologica Romanica, 383 et aussi 376, n. 12.

    reloqueter (B)    Av. 1812 dial. de Mons « laver le plancher avec une loque mouillée » (Ph. Delmotte, Essai de gloss. wall., 1907, v. FEW t. 16, p. 476a), v. aussi M. Piron ds Mél. Imbs, p. 303. Terme wall., dér., à l'aide du préf. re-*, du verbe loqueter « id. » (av. 1812 Mons, Ph. Delmotte, loc. cit.), lui-même dér. de loque* (relevé en Flandre fr. au sens de « lavette »); suff. -eter*; FEW, loc. cit.

    reluquer     (du néerl. par un dialecte du Nord) Ca 1730 « regarder avec une curiosité indiscrète ou avec admiration, avec convoitise » (Caylus, Le Bordel ou le Jean-foutre puni, 67 d'apr. F.-J. Hausmann ds Aufsätze zur Sprachwissenschaft, 2, 1980, p. 37, 44); 2. 1828-29 « considérer (une chose) avec convoitise; guigner » (Vidocq, loc. cit.).
        Dér., à l'aide du préf. re-*, de luquier, intrans. « regarder », trans. « id. », empr. au m. néerl. loeken « regarder; regarder en cachette, épier »; cf. aussi le dér. alukier « regarder curieusement » et warlousquier « loucher ».

    remarquer, remarque    Dér. de marquer*, préf. re-*; remarquer est la forme normanno-pic. qui a remplacé l'a. fr. remerchier (1376 « observer où une perdrix se cache après le départ » Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 116, 24), remerquer (ca 1393 « même sens » Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 159, l. 35). Les formes a. fr. ont été rapidement supplantées par remarquer sous l'infl. de marquer*, lui-même forme dial. normanno-pic. corresp. à l'a. fr. merchier « faire (sur un objet) une marque pour le distinguer d'un autre », dér. de l'a. fr. merc (v. marque).

    rémoulade    Peut-être dér. des formes pic. et wall. ramorache « raifort » (1528), ramonache (1584, De l'honneste Volupté, 60 r o ds A. Delboulle, Mots obscurs et rares ds Romania t. 34, p. 606), ramonasse « radis noir », rouchi remola « raifort gris », « radis noir » et ramolos « raifort », au suff. -asse s'étant substitué -ade, suff. cour. dans les termes culin. (v. salade, orangeade, marmelade); ces formes pic. seraient empr. à l'ital. ramolaccio, lat. armoracea « raifort sauvage », qui aurait été transmis par les cuisiniers italiens exerçant dans les régions sous domination espagnole et qui de là aurait pénétré les lang. des pays avoisinants, Belgique, Luxembourg, Flandre.

    remugle / remeugle (odeur de renfermé)    Dér., à l'aide du préf. re- marquant la durée nécessaire au processus de moisissure (cf. aussi relent), d'un mot empr. à l'a. nord. mygla « moisissure », et qui est att. vers 1330 sous la forme mugle « maladie des yeux » (Plantaire, éd. M. A. Savoie, 163, cf. Romania t. 63, 1937, p. 542).
    Provenç. remueyll, remoil ; catal. remull ; espagn. remojo ; portug. remolho. Les langues soeurs font voir que remugle, remeugle, sur lequel on aurait pu être fort embarrassé, vient de re..., et mouiller ; ce que montre aussi le poitevin remeil, remeuil, pis de la vache. Cela confirme d'autant l'étymologie de relent. Au reste ce mot (remulge) a dans Paré le sens d'humide. On dit en Normandie remucre. (Littré)

    renâcler    Altér. tardive, peut-être par croisement avec renifler*, du m. fr. renaquer (1355 renaquer arriere) « réfréner par des tergiversations » (lat. retro revocanda, Liv. II, 45,7) Bersuire, Tit.-Liv., Bibl. nat. fr. 20312 ter, fol. 44 r o ds Gdf. Compl.; av. 1555 renasquer « témoigner sa colère en ronflant, jurant » Tahureau, Prem. dial., p. 31 ds Hug., s.v. renaguer), dér. à l'aide du préf. re-*, de l'a. fr. naquier « flairer » (1260-80 pic., Guillaume d'Amiens, Dit, éd. A. Jeanroy, 135 ds Romania t. 22, 1893; encore relevé au xvie s., Hug.), nascïer « parler du nez » (fin xiiie s., Gautier de Bibbesworth, Traité, 1074 ds T.-L.), le type en [-K-] relevé bien au-delà du domaine pic. (cf. bourg. naquai) s'expliquant plutôt par une infl. des dér. du rad. nak-, de sens voisin, (m. fr. naquer « mordre (en parlant d'un chien); ronger » Cotgr. 1611; v. FEW t. 7, p. 27b) que par une ext. du type dial. Nascier est issu du lat. vulg. *nasicare, dér. de nasus, v. nez.

    renard    Empl., comme n. commun, de Renart, nom du héros du Roman de Renart, qui remonte au frq. *Reginhart. La forme latinisée Reinardus se trouve dans l'Ysengrimus de Nivardus (1151-52), précurseur du Roman de Renart (Bossuat, Le Roman de Renard, p. 68). A remplacé l'a. fr. volpil, goupil*, qui s'est maintenu jusqu'au xviie s.

    renflouer    Formé à partir du subst. norm. flouée « marée » (1604, Beaurepaire, Vicomté de l'eau de Rouen, 160 ds Romania t. 33 1904, p. 358), tiré du subst. norm. et agn. flot « marée » (v. flot1); du préf. re-*; de -en2et de la dés. -er.

    reprocher    A. Verbe trans. 1. ca 1145 « rappeler à quelqu'un quelque chose de désagréable » (Wace, La Conception Nostre Dame, éd. W. R. Ashford, 290); 2. 1170 « blâmer quelqu'un en le rendant responsable d'une faute » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 238); 3. 1339 reprocier un compte « contester » (Tabul. S. Joan. Laudun ds Du Cange, s.v. reprochare); 1538 reprocher tesmoings « refuser des témoins en alléguant des raisons » (Est.); 4. 1718 reprocher les morceaux à qqn « faire sentir à quelqu'un qu'il mange trop » (Ac.). B. Verbe réfl. 1671 (Bouhours, Les Entretiens d'Ariste et d'Eugène, p. 135 ds Quem. DDL t. 31). Du lat. pop. *repropiare « rapprocher; mettre sous les yeux », p. ext. « remontrer, objecter », dér. de prope « près, auprès de »; préf. re- à valeur intensive, sur le modèle du lat. appropiare (v. approcher).

    reproche    1. 1100 reproce « honte, opprobre » (Roland, éd. J. Bédier, 2263); 2. ca 1165 « action de reprocher quelque chose à quelqu'un » (Benoît de Ste-Maure, Roman de Troie, 3657 ds T.-L.); 3. a) 1339 reproce « contestation (d'un compte) » (Tabul. S. Joan Laudun. ds Du Cange, s.v. reprochare); b) 1402, juin « récusation en justice » (Compte de l'hôpital St-Jacques, Arch. Tournai ds Gdf.); 1549 reproches « raisons qu'on produit pour récuser les témoins » (Est.); 4. fin xves. le chevalier sans reproche (Olivier de La Marche, éd. H. Beaune et J. D'Arbaumont, I, 90). Déverbal de reprocher*.

    requin    Orig. controversée. Peut-être de quin, forme norm. de chien (cf. chien de mer « requin », 1re moit. xiiie s., v. chien1 étymol. B 1, encore att. en Normandie, v. FEW t. 2, 1, p. 194a); FEW t. 2, 1, p. 197a, note 16 doutait de cette étymol. en raison du préf. qui présente aussi la forme ra- (Marseille ds Mistral; Wallonie d'apr. Sain. Sources t. 3, p. 418); Bl.-W.5 propose d'interpréter le préf. comme un intensif. En tout cas le mot est souvent associé à chien de mer d'où la forme rechien (1614, Yves d'Evreux, p. 132 ds Fried. 1960, p. 544) et dès 1578 requien (Léry, pp. 32-33, ibid.), puis requiem 1695 (Le Maire, p. 116, ibid.) par l'effet d'un rapprochement avec requiem* d'où l'étymol. de Huet ds Ménage 1750: « quand il a saisi un homme... il ne reste plus qu'à faire chanter le Requiem, pour le repos de l'âme de cet homme-là ».

    requinquer    Mot d'orig. incertaine, popularisé par une chanson, connue déjà au temps de François Ier, où l'on se moquait d'une vieille femme coquette cherchant à se parer comme une jeune, et dont le refrain était: « Requinquez-vous, vieille, Requinquez-vous donc » (cf. Gaultier Garguille, Chansons, éd. E. Fournier, pp. 31-34; Bayle, Dict. hist. et crit., t. 10, 1820, p. 327; O. Douen, Cl. Marot et le psautier huguenot, t. 1, p. 709). Requinquer est donné par Cotgr. comme pic., mais il était également connu en Provence et Languedoc (cf., dans la version toulousaine de la même chanson: « Requinque te vieillo, requinque te donc » 1578, Odde de Triors, Joyeuses recherches de la langue tolosaine, éd. P. Jannet, 1847, p. 23 ds G. Garguille, op. cit., p. 33. Odde de Triors définit le langued. requinqua: « s'égayer, se reverdir » [en parlant de personnes habituellement tristes et taciturnes ou de vieillards], v. aussi Mistral, s.v. requinca et requinquiha). D'apr. Bl.-W., requinquer pourrait être une altér. d'un anc. *reclinquer (dér. de clinquer, v. clinquant) qui aurait signifié « se donner du clinquant »; d'apr. Rob., on pourrait également rapprocher requinquer du m. fr. reclinquier « reborder à clin (un bateau) » 1382-84, Compte du Clos des Galées de Rouen, éd. Ch. Bréard, p. 76 et parsim.

    rescapé    1906 subst. « personne qui a échappé à un accident, un sinistre » (Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 26 mai, p. 117: les rescapés de Courrières). Mot répandu lors de la catastrophe minière de Courrières (Pas-de-Calais) qui a coûté la vie à plus de mille mineurs le 10 mars 1906. Part. passé de rescaper, forme wall. de réchapper*; la forme pic. corresp. est récapé, mais c'est la forme rescapé, utilisée par les mineurs et sauveteurs belges, qui a été retenue par les journalistes.

    reverquier     FEW X lat. *reverticare, a.fr. revercher (retourner, rechercher), verchier (contrarier)
    reverquier, revertier (Variété du jeu de trictrac, où les dames font le tour du tablier pour revenir à leur point de départ)        Altér. phonét. de reverquier (1672, Mmede Villedieu, Œuvres, éd. 1702, t. 7, p. 372 ds DG), dér., à l'aide du préf. re-* indiquant la réitération, de verkier (1657, Journ. de voyage de deux jeunes Hollandais à Paris en 1656-58, éd. L. Marillier, p. 198), lui-même calqué sur le néerl. verkeerspel « id. » (v. Mél. Thomas, 1927, p. 170).

    revolin (tourbillon, changement de direction du vent lorsqu'il est réfléchi par un obstacle)    1. 1451 a. norm. le revollin des arbres « ce que le vent emporte des arbres » (Aveu de J. de la Houssaie, A.N. P 305, n. ijcxxiiij ds L. Delisle, Ét. sur la condition de la classe agric. en Normandie, p. 378) − ca 1556 à Rouen revolin au sens de « balle de blé que le vent emporte » (Discours sur les Pions ds Rec. de poés. fr. des xveet xvies., t. XI, p. 77); 2. 1609 [1reéd.] « répercussion du vent, du courant » (Marc Lescarbot, Hist. de la Nouv. France, II, 518, Tross. ds Gdf. Compl.). Mot de l'Ouest (v. Thomas (A.) Essais 1897, pp. 375-376), comp. de re- préf. à valeur intensive et d'une forme issue du lat. pop. « volimen, var. du class. volumen, v. volume; à rapprocher de l'a. prov. revolim « tourbillon » (Marcabru, Poés. compl., éd. J.M.L. Dejeanne, XIII, 18, p. 54; cf. aussi Girart de Roussillon, éd. N. Mary Hackell, 2672), de même étymol.

     

    révoquer        1. Ca 1200 revochier « faire revenir, rappeler » (Dialogue Grégoire, éd. W Foerster, p. 148, 17: lur anrmes de repons sont revochies a la char); ca 1355 revoquer (Bersuire, Tite Live, BN 20312 ter, f o114b ds Gdf.: Camillus fut révoqué de exil); 2. 1261 « annuler, déclarer nul » (Chartes et doc. poit. du XIIIes., éd. M. S. La Du, n o215, 50: que tout fust revoqué e aneenté); 3. 1404-06 « destituer (quelqu'un) » (E. Deschamps, Ballade, 1248, 9 ds Œuvres compl., éd. de Queux de Saint-Hilaire, t. 6, p. 261: Revoquez fu); 4. ca 1500 revoquer en doubte (A. de La Vigne, Voyage de Naples, éd. A. Slerca, 3383). Empr. au lat.revocare « rappeler, faire revenir; ramener à la vie; retirer, rétracter », dér. de vocare « appeler », préf. re- marquant ici le mouvement en arrière.