• Brûle-Maison, les Buveuses de caféBrûle-Maison, les Buveuses de caféBrûle-Maison, les Buveuses de café

     



    Brûle-Maison, les Buveuses de caféBrûle-Maison, les Buveuses de café 

    Etrennes Tourquennoises, et Lilloises, ou recueil de chansons, en vrai patois de Lille et Tourcoing. Pour la presente annee, Volume 1 par
    Francois de Cottignies dit Brûle-Maison (1844)


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  • Définition : Fait-tout, cocotte, poëlon (en terre cuite) avec une queue ou plus souvent deux oreilles (Haigneré corrigé sur ce dernier point Hécart).

    Variantes : coué, couët, cuet
    Dans le Hainaut belge (Mons, Borinage, Ath), on note kewé, këwé, kèwèt, couwèt, -wé et même le féminin kewète.

    Répartition : Nord-Pas-de-Calais, Picardie
    Henry Carnoy (~1880) dans son Vocabulaire du patois picard de Warloy-Baillon (nord-est d'Amiens, près d'Albert) indique "cwę" [coué], m. petit vase de terre dans lequel on place le manger des chats.

    Origine : du mot coué dérivé de queue (FEW). Du lat. cōda, autre forme de cauda « queue ». J. Sigart et J. Corblet le rapprochent de couvet, couvot (Pot de terre ou de cuivre, avec une anse, dans lequel on mettait de la braise et qui servait de chaufferette aux femmes ou aux marchands en plein air), dérivé de couver (latin classique cubare « être couché » qui a dû développer le sens de « faire éclore les œufs » en latin vulgaire) ; suff. -et, -eau, -oir, -ot.
    Jean-Baptiste Jouancoux (Étude pour servir à un glossaire étymologique du patois picard, 1880) le fait remonter à couel, du bas-latin coquellum, venue de coculum, vase de cuisine. La forme couel n'est pas cité dans le dictionnaire de référence Godefroy (il cite le couet dans le sens de corde, écoute).

    couet (L'ménache d'un garchon, chanson par Charles Béghin, 1867)
    L'ménache d'un garchon, chanson (par Charles Béghin, 1867)

    Exemples :

    Ch'est ainsin qu'Alphonse i rinte un soir (adon qu'Zulma al étot surmint in route à vosiner) et li, conme gramin à l'époque, à causse du rationn'mint, il avot toudi sin boïo qu'i saquot. I vot ch'couet d'susch'poil in route à gargotter, i soulièfe ech' couvlèche, et "Mon Diu ! dù qu'ch'est qu'al a bin déniché des noulles ? D'pis l'temps qu' j'ai n'n'ai pon mingé" : i prind ch'l'équeumette et i assa?.... chà ch'est des noules fait main ; al sont démerlées et ein tiot peu fates, mais j'vas m'régaler tout n'minme !
    Raymond Coudert, Ecrits divers


    J' saisis l'couët ; mais l' frèr' gourmand
    L'attrape aussi pa l'aute orelle.
    Li saque à li ; mi j' saque à mi,
    Jules Mousseron

    Pou faire leu café
    I n'ont point d' caf'tière.
    I prennent un coué.
    Brûle-Maison, les Buveuses de café

    couet (un)

    Rcette dech gatieu couet
    L'est possibe qu'ej t'os djo baillé ech rcette lo ; m'tète est mie un ordinateur. Tu pourros dech keup l'rfoaire.
    I t'feut :
    - quat us,
    - deus-chint grammes ed chuke,
    - deus-chint grammes ed frinne,
    - un sachet ed levure
    - unne tèle,
    - unne couet,
    - un four,
    - du corage pour batte.

    Prinde unne couet.
    Mette ndin, chu ches bords et ch'couvèr, du bure.
    Din un eute tèle, berziller quat us et les batte in omblète.
    Mette apré deus-chint grammes ed chuke et batte chonc minutes.
    Mette alorss deus-chint grammes ed frinne et batte coèr chonc minutes.
    Mette un sachet ed levure, batte un molet et tout mette din ch'couet et chin couvèr.
    Mette alorss quarante-chonc à chincante minutes din un four eq t'os alunmé avant, à chint-soéçante-dis degrés, o thermostat sis.
    Apré, t'inlèves dech four et dech couet.
    Tu pux alorss keuper in deus, horizontalemint, mette ndin del crème, du chucola o del confiture.
    Tu pux étou, chi t'es un boin tchuisiner, mette dsu unne boinne crème moka.
    Boinne accion à ti.
    https://humeur-et-plaisir.blogspot.com/2014/12/rcette-dech-gatieu-couet.html


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  • Définition : plaisanterie grossière ; monologue destiné à être récité, texte satirique, pamphlet.
        Ce genre, né en Wallonie à la Renaissance, a été pratiqué en picard à partir du deuxième tiers du xviie siècle. La pasquille lilloise est un dialogue de 100 à 400 octosyllabes. Une intrigue simple l’apparente à une brève comédie de mœurs, avec parfois une intervention de l’acteur (le narrateur) qui en annonce l’issue. Le patois en est un élément essentiel, et la satire sociale est toujours présente. Définition de Fernand Carton, professeur de langues anciennes à l’université de Nancy. Yannick Lebtahi, « Humour et Figures de l’engagement. Le cas de Ronny Coutteure », Mise au point [En ligne], 9 | 2017, mis en ligne le 02 mai 2017, consulté le 01 juin 2021. URL : http://journals.openedition.org/map/2309 ; DOI : [https://doi.org/10.4000/map.2309]

    Dérivé : en yiddish à Israël, on trouve le terme «Pashkevil» פּאַשקעוויל‎ (Pashkevilim / פשקווילים‎ au pluriel), nom donné aux affiches apposées sur les murs de Mea-Shearim à Jérusalem. Celles-ci donnent parfois des informations mais souvent ce sont des pamphlets sur des personnes, des pratiques ou des institutions.

    pasquille (une)

    source : wikipedia anglais



    Origine : associée à une statue à Rome appelée «Pasquino». En 1501, après que le cardinal Oliviero Carafa fit dresser celle-ci sur un piédestal à l'angle de son palais, une main anonyme y placarda un pamphlet sur le pape. Il devint alors par la suite une tradition pour les romains de déposer sur la statue des écrits sur des personnalités ou des institutions.
        Les italiens appelèrent ces pamphlets «pasquinata» ou «pasquillo» en référence à Pasquino, le nom de la statue. Ces termes voyagèrent ensuite dans toute l’Europe pour devenir «pasquinade» ou «pasquille» en français, «paskèye» en wallon, «Pasquill» en allemand, «paszkvil» en polonais et ... «pashkevil» en yiddish. Le terme est entré en hébreu moderne (פשקוויל‎).
        Si vous passez un jour par Rome, vous pourrez aller sur la «plazza del Pasquino» ou se trouve toujours cette statue sur laquelle les romains continuent de déposer des pamphlets ... comme à Mea-Shearim. (post FaceBook)
        Voir Pasquin, les pasquilles et les pasquinades, in La Revue Contemporaine, Tome 50, Paris 1866), à lire sur Google Books
        on trouve les formes pasquée, pasquéye, pasquillette...

     

    pasquille (une)pasquille (une)pasquille (une)

     

     

     


    Exemple :
        Mais des faiseurs de crêpes, autrement dit d'aliettes, des étameurs de casseroles, des bateleurs, des montreurs d'ours ont rassemblé la foule autour d'eux. Sous un immense parapluie rouge, un chanteur ambulant, vêtu en Jean Potage, entame une pasquille patoise du lillois Brûle-Maison, le dernier des trouvères. (Charles Deulin, in Le Pays du 24 février 1873)

        Original toute sa vie, Cottignies voulut l'être encore après sa mort. Il habitait une petite maison sur la place du Théâtre. L'escalier en était tellement étroit, qu'il ne permettait d'introduire aucun meuble dans le trou qui lui servait de demeure. Or, sentant sa fin s'approcher, il fit appeler un menuisier et le contraignit à construire son cercueil sur place, de sorte qu'au jour de ses obsèques on fut, au grand ébahissement de la foule qu'il avait tant amusée, forcé de le descendre par la fenêtre. Ce fut sa dernière pasquille, et non la plus mauvaise. (Edmon Neukomm, in Le Ménestrel : journal de musique du 20 février 1898)


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  • Définition : en émoi, en effervescence, inquiet, énervé, affairé

    Variantes : fouffelle, fourfelle, foufèle, foufièle, foufielle, fourfièle, fourfète (à Frameries et en borain), farfoule...

    Dérivé : infoufielle (je m’embrouille/je m’excite)

    Expression : ête [tout] in/à l' foufelle. Vermesse la note comme synonyme à Lille ête in ameur (chez Desrousseaux : Tout l' ville est in ameur, on attind l'arrivée d'un prince).

    foufelle Alphonse et Zulma In Foufielle (DVD)



    Répartition : Nord-Pas-de-Calais. En Champagne, on trouve farfoulle (femme sans soin, désordonnée) et défarfouiller (mettre en miette)

    Origine : Jean Haust (Etymologies wallonnes et françaises), Fernand Carton et Guy Dubois indique l'ancien français frefel, frevel, frevaille. Ce mot viendrait du moyen haut allemand vrevel (allemand Frevel) "violence, audace, présomption, arrogance, pétulance", néerlandais wrevel.
    Le germanique Frevel proviendrait du préfixe *fra- et du nom *aflaz- (> Eifer)
    On peut le rapprocher à l'adjonction du préfixe four-/for- sur le mot fou. Le vieux mot français fourfaire pour "commettre une faute" peut en être rapproché (Cf. forfait, forfaiture). En Suisse romande, fravailler est "commettre un délit forestier".

    Dans le Boulonnais, Haigneré indique le mot foufailles, pour un amas de chiffon et pas extension un amas de choses diverses.
    On note fouillaque dans l'Amiénois. Demuin donne foufeteu, oire (celui qui travaille vite et mal), fouillé (pour un chien atteint de la rage, puis pour celui qui est atteint de folie, qui se livre à des actions violentes, qui est passionné).
    Ces mots semblent de même origine que le mot français fouillis (du verbe fouiller,  du latin vulgaire *fodiculare, dérivé du classique fodicare « percer » et probablement « creuser », dérivé de fodere, v. fouir).

    foufelle avec la troupe Les Tout en Foufielle (en bas à droite de l'affiche)


    Exemples :
    Tous les habitants du Réduit
    Etott'nt din' eun' fameuss' foufelle.
    Alexandre DESROUSSEAUX, Violette, Chansons et pasquilles lilloises, 2e volume (picartext)

    In n'a rin fait auter coss' que d'frotter,
    Répouss'ter, lavurer, rétchurer.
    Vous m'demandez pouquo qui z'étott' in foufelle
    Jules WATTEEUW (picartext)

    N'impêche que j'étos à l' foufelle. Surtout d' savoir que m'n homme i' s'rot là quand l' poulet arriv'rot.
    Léopold SIMONS (picartext)


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  • Définition : merde, boue, désordre, marron
    désigne en français la couleur (cheveu brun, bière brune, cassonade brune), et par métonymie celui qui a les cheveux bruns
        Le wiktionnaire note Mathieu Avanzi, Les régionalismes du Grand Est sur Français de nos régions : En France métropolitaine, dans le premier sens indiqué (couleur brune), le mot brun est plus fréquemment utilisé dans l'arc nord-est du pays tandis que le mot marron l'a presque supplanté ailleurs. Au Canada, en Suisse et en Belgique, le mot brun est plus fréquemment utilisé pour ce sens que marron.

    brun, bren/bran, brinLouis Vermesse, Dictionnaire du patois de la Flandre française ou wallonne

    Dérivé : berner, bernique, bernifiquer (mettre ou jeter dans le bren), embernaquer (se salir), mais aussi peut-être berdiner et bredouille (cf. en allemand in der Bredouille sein/stecken).

    Prononciation : On rencontre l'orthographe bren, brun et brin, voire brain : [bʀœ̃], fém. [bʀyn]. On signale généralement une tendance à la substitution de [ɛ̃] à [œ̃], dans tous les mots en cause (bien que chez les auteurs consultés l'observation se rapporte à la graphie un, sans mention de eun). Le phénomène est signalé à partir de 1902 au moins. Dans le cadre des théories pragoises, ce phénomène s'explique par le faible « rendement fonctionnel » de l'« opposition » [œ̃] ~ [ɛ̃].

    fouteux de brin

    Expressions :
    On retrouve les expressions bren d'agache, bren d' Judas (taches de rousseur), bren d'oreille/d'orèle (cérumen), bren d' cat (bourdaine, arbrisseau), bren d' viau (chiquenaude sur le front)... L'Urchon l°162 en cite encore beaucoup d'autres.
    - Du brun ! (De la zut !, Fais chier !) ;
    - Quel brun ! (quel désordre, quel foutoire !)
    - Foutre le brun ! (mettre la pagaille, au sens propre (dans une pièce) et au sens figuré (dans le couple)) ; et l'injure "fouteux de brin" (fouteur de merde) ;
    - Brin tin cul ! (substitut nordiste du juron "Merde" pour wikipedia) ;
    - Éte dins l'brun (être dans la merde) ; 
    - Ch'est in brin d' quien (c'est pas grand-chose, citée par www.lavoixduchti.com) ;
    - Mouque tin nez t'as du brin at' bottine (à dire à quelqu'un dont le nez coule, sur wikipedia ; in dit cha a quéqu'un qui arrete te pas d'arnifler, citée par minloute ; ce dit à quelqu’un qui ne comprend rien ou qui répond à côté de la plaque. citée par chtioalain). Une tasse se vent sur www.redbubble.com avec cette expression.

        On trouve chez certains auteurs une expression indiquée comme vieillie et littéraire dans le CNRTL :
    Mais i foait brun ; té vos chell' boîte à z-allunmettes (Théophile DENIS)
    Ch'étot par un brun soir d'hiver (Alexandre DESROUSSEAUX)


    Répartition : Nord-Pas de Calais

    brun, bren/bran, brin
    Français de nos régions (francaisdenosregions.com)



    Origine : ici la prononciation des mots français brin, brun et bran/bren se confond.
    Brun: du germanique *brūn « brun » (correspond au néerlandais "bruin", à l'allemand "braun" et à l'anglais "brown") introduit dans la Romania, probablement par les mercenaires germaniques qui l'ont peut-être employé pour qualifier des chevaux ; latinisé en brunus, attesté au VIe siècle par Isidore et au VIIIe siècle dans les gloses de Reichenau.
    Bran/Bren : du latin vulgaire *brennus « son » attesté sous la forme brin(n)a « son, nourriture pour chien » (VIIIe-IXe siècles). D'origine obscure, sans doute pré-romane, peut-être gauloise, mais les correspondances du mot dans les langues celtiques ne sont probablement pas autochtones.
    Brin  : cf. 1532 brin de paille (Rabelais, Pantagruel, III, 18 dans Littré); d'où 1497 « parcelle de qqc. » brin de loyaulté. Origine obscure. L'hypothèse d'un emprunt à un gaulois *brinos « verge, baguette » fait difficulté étant donné le manque de fondement de l'étymon dans les langues celtiques ; l'étymon latin primus, par l'intermédiaire du provençal, fait difficulté des points de vue phonétique et sémantique.

    Exemples :
    Au puq in remue un brun au puq i pue (expression citée par batisse)
    source : https://www.chti.org/forums/subject.php?idforum=2&idsubject=3846


    Et qui qu' ch'est qui a core foutu l'brun in vénant minauder avec des " petits-déjeuners " el matin, des " déjeuners " à midi et pis des " diners " au soir (Pierre ROLAND)

    brun, bren/bran, brin

    lemonde.fr, Langue sauce piquante


    Si à n'est point malhéreux... Tchièche qu'i m'o foutu ène cochonn'rie parelle ?
    Y o du brun d'cochon su ch'paillasson... O marche eddins pi o z'in met tout pertoute;
    ch'est ène vraie calamité qu'ech cochon-lo.
    (Jacques VARLET)

    Ces vis sinssis y akatottent l'purin... y nous donnottes des sous... Ch'est p'tête l'origine de c'vis dicton qui dit " du brun ch'est d'l'argint... ".
    (Nord-PdC COLLECTIF)


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