• SA

    sabouler (I. malmener ; II. laver, bien se vêtir), saboulée (réprimande)    Peut-être issu, par formation tautologique, du croisement de saboter*, au sens du m. fr. « heurter, secouer » (xives. ds Gdf.) et de bouler* « rouler » relevé en norm. au sens de « jeter bas, jeter par terre » (FEW t. 1, p. 610b); cf., d'autre part, bouler relevé en b. manceau et en poit. au sens de « faire mal, faire avec hâte, saboter [un ouvrage] » (ibid., p. 611a) et sabouler relevé au même sens dans divers dial. (Picardie, Anjou, Aube) (ibid., p. 613b). Les rapports de I et de II sont mal élucidés, il s'agit peut-être de 2 mots différents, l'orig. de II demeurant obscure.

    saie (petite brosse en soies de porc, utilisée par les orfèvres), saietter    Var. normanno-pic. de soie* (v. R. Lepelley, Le Parler normand du Val de Saire, p. 24; L. Du Bois, J. Travers, Gloss. du pat. norm., Caen, A. Hardel, 1856; Le Maistre-Carré 1966).

    salicorne / salicor / salicot    Empr. au cat. salicorn (att. dep. 1490 ds Alc.-Moll), plus prob. issu d'un b. lat. salicorneum, comp. de sal « sel » et de corneum « en forme de corne », que d'orig. ar. Voir Cor.-Pasc., s.v. sal et FEW t. 21, p. 154a. Hatzfeld et Darmesteter le disent d'origine arabe (XVIe Salicor par les Arabes dit salcoran, O. de Serres, VI, 29)). On peut y voir une déformation du néerlandais slikke (slijk « boue »), vasières, des zones recouvertes et découvertes au rythme des marées même lors des marées dites de « morte eau », c'est-à-dire de très petits coefficients.

    saligaud, aude    Issu, par substitution du suff. péj. -aud* à -ot*, de Saligot, en usage d'abord comme nom propre de deux rois sarrasins dans deux chansons de geste d'orig. pic. (ca 1210, Herbert de Dammartin, Foulque de Candie, éd. O. Schultz-Gora, 9866, etc. et ca 1220, Anseïs de Carthage, éd. J. Alton, 2548), comme surnom à Liège à partir de 1269 (doc. ds B. de la Commission de topon., t. 14, 1940, p. 392) et comme épith. injurieuse vers 1380 (Jean d'Outremeuse, Geste de Liège, ibid., p. 391). Le mot semble avoir été formé, dans un milieu plus ou moins bilingue, à partir de l'adj. frq. *salik « sale » (cf. le m. b. all. salik « id. »), lui-même dér. de *salo (v. sale) et du suff. péj. -ot*. Voir FEW t. 17, p. 12a.

    saqueboute / saquebute (ance dotée d'un crochet utilisée par les fantassins pour désarçonner les cavaliers ; Instrument à vent, à embouchure et à coulisse, dont l'usage a précédé celui du trombone.)    1. 1306 saqueboute « lance à bout crochu destinée à désarçonner un cavalier » (Guillaume Guiart, Royaux lignages, I, 6971 ds T.-L.); 2. 1466 sacqueboute « trompette grave à pompe mobile » (Pierre Michault, Doctrinal, X, 198, éd. Th. Walton, p. 16). Formé à partir de l'impér. des verbes saquer* et bouter*, littéral. « tire! et pousse! ».

    saquer (MAR. Traîner par à-coups, avec peine. Saquer une voile)    Mot dial. att. d'abord en pic. (sakier « tirer, arracher » 1re moit. du xiiie s., Dit de l'empereur Constant, éd. J. Coveney, 71) et en agn. (sakier « secouer, bousculer », xiiie s., Chardry, Set Dormans, éd. B. S. Merrilees, 1219), puis dans de nombreux autres dial. (v. FEW t. 11, p. 25b et 26), corresp. à l'a. et m. fr. sachier, att. dans les mêmes sens du xiie au xve s. (dep. ca 1135 « tirer », Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 1311; v. Gdf., T.-L. et FEW, loc. cit.), dér. de sac1*.

    sarter, sartage    Terme pic. et wall., dér., à l'aide de la dés. -er, de l'a. wall. sart « lieu défriché, inculte » (1219, Transaction [v. supra] ds Tailliar, op. cit., p. 61; xiiie s. [ms.], réviseur et scribe pic., Benedeit, St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1162, leçon ms. E), issu par aphérèse, de essart*; cf. aussi essarter; FEW t. 3, p. 318a.

    saur (hareng), saurin, sauret    Empr. au m. néerl.soor « (bois, hareng) séché ».

    sautriaux (prononciation picarde de sautereaux ou sauteraux)    FEW XI saltare. (Basse-lisserie) ce sont des especes de petits bâtons dont les basse-lissiers se servent pour attacher les lames où tiennent leurs lisses ; ils sont dans la forme de ce qu'on appelle le fléau dans une balance ; c'est la camperche qui les soutient. (Diderot et d'Alambert).

    savoir (Nord, Belgique, Lorraine)        pouvoir ("cette table ne sait pas passer par cette porte") (cf. néerl. weten ("savoir") et kennen ("savoir, connaître") et l'allemand wissen ("savoir qc, connaître qc") et können ("pouvoir, savoir qc.") ; dürfen ("avoir le droit de, pouvoir"))