• VI

    vilebrequin (néerl. par le picard)    Altér. du m. fr. wembelkin (ca 1350, Livre des métiers de Bruges, éd.  J. Gessler, I, p. 40), vuinbrekin (1367, doc. Tournai ds Gdf. Compl.), vuibrequin (1427, doc. Tournai, ibid.), empr.  au m. néerl. *wimmelkijn, dér. de wimmel « tarière ». Le remplacement de -l- par -r- a dû se produire en Flandre  sous l'infl. du synon. boorkin. Les altér. ultérieures sont dues à l'infl. de virer, vibrer, etc. Voir FEW t. 17, pp.  584-585. Cf. brequin

    vindas (I - Cabestan composé d'un treuil vertical autour duquel s'enroule un câble qu'on fait tourner avec deux leviers et qui sert à tirer ou faire remonter des charges très lourdes. II. − GYMN. Synon. de pas(-)de(-)géant)    De l'a. nord. vindáss « cabestan ». Cf. aussi guindeau.
        Le Traité de la formation de la langue (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmester et al.) y voit un emprunt au néerlandais.

    vipériau / vipereau     subst. masc.attest. a) 1526 « petit d'une vipère » (Cl. Marot, L'Enfer, 135, éd. C. A. Mayer, t. 2, p. 60), b) 1594 « petit personnage malfaisant » (O. de La Noue, Poés., p. 146); de vipère, suff. -eau ou -iau, forme dial. de -eau*, cf. Nyrop t.3, §239.

    vit Prononc.: [vi]. Rem. Devenu rare, le mot n'est guère conservé que dans des chansons d'étudiants et dans des contrepèteries.    Ca 1195 « membre viril » (Jehan Bodel, Barat et Haimet, 88 ds Nouv. Rec. compl. des Fabliaux, éd. W. Noomen et N. Van Den Boogaard, t. 2, p. 38). Du lat. vectis « levier, barre ».

    vitoulet (B)(boulette de viande hachée)    1902-03 (Pirsoul, Dict. wallon-fr. [dial. namurois] cité ds Massion Belgic.: vitolè « boulette de reliefs achés [sic] croquette de hachis que l'on rissole dans du beurre ou de la graisse »); 1933 vitolèt (Haust qui précise que c'est un mot usité à Huy mais pas à Liège); 1976 vitoulet (A. Goose, La Libre Belgique, 26 juill.). Mot du fr. de Belgique considéré (par Haust et Massion Belgic.) comme une altér. du fr. vitelot (lui-même dér. de vit* en raison de l'anal. de forme, v. s.v. vitelotte) att. dep. 1680 mais qui ne désigne pas le même mets, cf. Rich., s.v. vitelots: morceaux de pâte, gros à peu près comme le petit doigt de la main, qu'on fait cuire avec de l'eau et du beurre, et qu'on mange en suite avec du vinaigre ou sans vinaigre [...]. On leur donne divers noms en France [...] on les apelle à Paris vitelots et c'est le vrai mot (également att. dans la série des Trév., dans certains parlers région., avec des graphies comme vitlu, vitlou, vitelou, v. FEW t. 14, p. 211, y compris dans les parlers du nord de la France et en Belgique qui connaissent vitoulet, v. B. de la Sté de Litt. wall., t. 62, p. 116 et Massion Belgic.). Cf. aussi vitelotte* « pomme de terre de forme allongée » (att. dep. Boiste 1812) mot qui a pu être confondu avec vitelot et vitoulet et qui explique prob. le sens donné par Hécart (1823 cité ds Massion Belgic.) « pommes de terre au lait, connues dans le pays sous le nom de vitelots ».