• CAT > CAZ

    catiche (Terme de chasse. Trou où se cachent les loutres et les autres amphibies, sur les bords des rivières et des étangs)    Bas-lat. casticia, d'une origine inconnue, la présence de l's dans la forme ancienne empêchant de rattacher ce mot à catir, qui a voulu dire cacher. (Littré)
        Cité comme forme picarde par Hatzfeld & Darmesteter, Traité de la formation de la langue française.

    catimini    Ca 1370 péj. faire le catimini « agir en cachette » (J. Le Fevre, Matheolus, II, 1777, Van Hamel ds Gdf. Compl. : Elles font le catimini; Mais, par le verbo Domini! Elle cuevrent leur ribauldie Du mantel de papelardie); 4e quart du xive s. en catimini « en évitant de se faire voir, en cachette » (Froissart, Chron., II, 35 ds La Curne : S'il venoit en catimini chevaucher parmy les bois). Peut-être évolution de sens de catamini « menstrues », attesté au xvie s. (G. Bouchet, Serées, III ds Gdf. Compl.) empr. au gr. (τὰ) καταμήνια « id. » (Hippocrate ds Liddell-Scott), avec infl. pour le passage a à i du verbe catir* « cacher »; cette explication se heurte à des difficultés chronol. L'hyp. de Bl.-W.5 faisant de catimini un mot d'orig. pic., composé de cate « chatte » et de mini de la racine min (cf. FEW t. 6, 2, pp. 96-97) désignant le chat n'est pas invraisemblable si on la rapproche de l'orig. de chattemite*.

    catin, catau, catiche (mauvaise fille ; poupée)    Mil. xvies. « nom de fille, employé comme terme d'affection » (Anc. Théâtre fr., I, 228, Farce de Colin qui loue et despite Dieu ds Gdf. Compl.); 1547 « femme de mauvaises mœurs » (Marot, Épigrammes, 255 ds DG); 1732 « poupée » (Trév.). Dimin. hypocoristique formé par apocope à partir de Catherine; suff. masc. -in*; v. J. Gilliéron, Généalogie des mots qui désignent l'abeille, p. 308 et J. Orr, La Poupée ds R. Ling. rom., t. 27, 1963, pp. 313-316.
        CATIN, nom familier pour Catherine, appliqué dans un mauvais sens; cfr. en all. käthe, Bubenkäthe. (Scheler).
        J. de m. sur les diminutifs de Catherine, avec allus. aux mœurs de la chatte. (Timmermans)

    cauchemar (néerl. par le picard)        1. Ca 1375 cauquemare (Sym. de Hesdin, Val. Max., fol. 54a ds Gdf. Compl. : Quant il semble que aucune chose viengne a son lit, qu'il semble qu'il monte sur lui, et le tient si fort que on ne peut parler ne mouvoir, et ce appelle le commun cauquemare, mais les medecins l'appellent incubes [cf. incube au sens de « cauchemar, suffocation » 1584-90 Du Bartas ds Hug.]); ce malaise a souvent été attribué à l'action de sorcières, d'où quauquemaire « sorcière » 1440-42 (Lefranc, Champ. des Dames, Ars. 3121, fo 120d ds Gdf.); 1564 cauchemare (J. Thierry, Dict. fr.-lat.); 1677 cauchemar (Miège, A new dict., fr. and engl.); 1718 (Ac. : C'est un homme qui donne le cochemar); 1835 (Ac. : Cet homme est un véritable cauchemar); 2. p. ext. 1833 « rêve effrayant » (G. Sand, Lélia, p. 112).
        Composé, pour le premier élément, de la forme verbale cauche, de cauchier « presser », qui, étant donnée l'orig. pic. du composé (cf. 1580, Bodin, Demon., 108 vo ds Hug. : Au pays de Valois et de Pycardie, il y a une sorte de sorcieres qu'ils appellent cochemares), représente prob. un croisement entre l'a. fr. chauchier « fouler, presser » attesté sous cette forme dep. la 2e moitié du xiie s. (Li Sermon saint Bernart, 159, 22 ds T.-L.), du lat. calcare (v. côcher) et la forme pic. correspondante cauquier. Le second élément est l'a. pic. mare (1285-1300 Gloss. abavus [Marchiennes, Nord], 1407 ds Roques, p. 37 : incubus : mare), empr. au m. néerl. mare « fantôme qui provoque le cauchemar », Verdam, auquel correspondent l'ags. mare « spectre » [angl. nightmare], l'a. h. all., m. h. all. mar [n. h. all. Mahr] (De Vries Nederl.; Kluge20).

    caudrèle, caudrelle, caudrette (truble)    FEW II-1 caldaria, (1795) diminutif de caudière, forme picarde de chaudière.

    causer (et causette)    création du fr. p. ext. de l'idée de « discussion traînant en longueur » implicite ds 1 : cf. le terme de formation pop. en a. fr. choser « blâmer » (1er quart du xiie s. ds T.-L.) maintenu ds le norm. causer « blâmer » (Moisy).

    cavée (chemin creux)    Part. passé fém. subst. de caver1*; s'est prob. confondu avec l'a. fr. cavée forme normanno-pic. de chavée, de chaver (caver1*), attestée au même sens dep. le xiies., v. T.-L., s.v. chavee.

    caver (faire un creux)    Il est difficile de préciser si caver est empr. au lat. cavare « creuser » ou représente la forme norm. passée d'abord en agn. (Pélerinage Charlemagne, supra; Marie de France) puis dans la lang. littér. non dial.; v. aussi chaver et chever.