anascote (serge) Empr., avec métathèse, à l'esp. anascote « sorte de serge » attesté dep. 1527 (Orden. de Sevilla, d'apr. Cor. t. 1 1954, s.v.; cf. 1706, J. Stevens, A new Spanish and English Dictionary ds Gili t. 1 1960, s.v. : Anascote, a sort of Flanders-stuff, which our Merchants call Hounscot, or rather sayes), lui-même issu d'Hondschoote, nom d'une ville flamande (département du Nord) où cette étoffe était fabriquée. Voir G. de Pœrck, R. belge Philol. Hist., t. 21, pp. 155-169; M. Höfler, Z. rom. Philol., t. 81, pp. 543-544; Höfler, pp. 20-21. Voir aussi escot.
anicroche Composé de croche « crochet » (xiies., Aliscans ds Gdf.), et de ani- d'orig. obsc. A l'étymon a. fr. ane « cane » (1170-71, Chr. de Troyes, Cligès, éd. W. Foerster ds T.-L.; du lat. anas, atis; L. Sainéan, R. des Et. rabelaisiennes, Paris, 1903, t. 5, p. 392 et Sain. Sources t. 1, p. 85) s'oppose le fait que le bec de la cane est long et proéminent (d'où bec de cane*) mais non recourbé; l'identification avec a. fr. ane, de ane, hane nom champenois du « crochet de fer servant à retirer la viande du pot » (Sainéan, loc. cit.) est très hasardeuse de même que l'attribution du sens de « crochet » au m. fr. hane (1417, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens ds Gdf. : Pour 1. c. de hanes a pallette pour clauwer ploncq a masières sour l'avant pie à le porte du Moliniel).
anspect (levier) Empr. au néerl. mod. handtspeecke, littéralement « bâton que l'on tient dans la main » (Behrens D., p. 69; Boulan, pp. 132-133; Valkh., p. 47), attesté comme terme de technol. en 1648-1678 (Hexham, Dutch Dict. ds NED, s.v. Handspike : Handtspeeke. Bar or Hand-Spieck), forme actuelle handspaak (Gallas 1954). L'hyp. d'un empr. à l'angl. (DG, EWFS2, 2ehyp.) n'est pas à retenir, car la forme angl. prévalant au xviies. est handspike (dep. 1615) et non handspeck (relevé une fois en 1691); d'autre part handspeeck (relevé une fois en 1696 ds NED) ne convient pas mieux que handspike du point de vue phonét. Le recours à un empr. au néerl. avec influence de l'angl. (Barb. Infl., p. 21; Mack. t. 1, p. 88) n'est pas nécessaire, en néerl. la forme handtspeecke étant antérieure à la forme actuelle handspaak.
appliquer Empr. au lat. applicare attesté dep. Ennius au sens de « incliner, prendre une direction » (Ennius, Trag., 77 ds TLL s.v., 296, 5); au sens de « mettre, assujettir qqc. à qqc. [fig.] » (Plaute, Trin., 271, ibid., 289, 64); d'où pronom. « travailler avec zèle à qqc. » (Cicéron, De orat., 2, 55, ibid., 298, 50); au sens de « attribuer, rapporter qqc. à qqc. » (Quintilien, Instit., 7, 3, 19, ibid., 299, 24); au sens propre « mettre qqc. sur qqc. » (Pline, Nat., 11, 217, ibid., 296, 47).
rappliquer 1. 1356 rapplicquier « rattacher » rajoindre et rapplicquier (Ord., III, 140 ds Gdf.) − 1446, ibid.; 1690 rappliquer « appliquer de nouveau une chose sur une autre » (Fur.); 2. a) 1835 arg. « revenir, arriver quelque part sans être attendu » (Le Gouépeur et le Voleur, Chanson ds Vidocq, Voleurs, t. 1, p. XXIV); b) 1865 « en parlant de plusieurs personnes, ou choses, se précipiter ensemble dans un même lieu » (L. L., Goualante de la Courtille, Loos ds Rossignol, Dict. arg., 1901, p. 120). Dér. de appliquer*; préf. r(e)-*; en partic. pour le sens 2 au sens de « aborder, débarquer » déb. xives. (Aimé de Montcassin, Hist. des Normands, éd. V. de Bartholomaeis, VI, XIII, p. 276); encore att. au xviies., cf. 1638 appliquer en Bretagne (Le Baud, Hist. Bret., p. 27 ds Jal.2).
cf. m.-fr. apployer Du lat. plicare «plier», devenu en a. fr. pleier, ploier, d'où ont été refaites, d'après des verbes à alternance vocalique comme nier* ou prier*, d'abord les formes à rad. accentué (ca 1165, [Chrétien de Troyes], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2585 < : die > , ca 1180, Vie de S. Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 3 04 < : finie > ;, etc.), puis les formes à finale accentuée (déb. du xiiies. plier, Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 138, var. du ms. S, xiiies. replier, Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p.95, 14, début du xives. desplier, Roland, ms. de Châteauroux, éd. W. Foerster, p.379, 27, xives. desplié, Floovant, éd. S. Andolf, 2388). Au xviies., on a essayé d'introduire une différenciation sém. entre plier et ployer, v. FEW t.9, p.73a; Fouché Morphol., pp.51-52.
aponicher Forme dial. (Ouest et Nord-Ouest), − soit croisement de poner « pondre* » forme dial. du Nord-Ouest (FEW t. 9 s.v. ponere) avec nicher*, − soit plutôt dérivé de poner avec suff. -iche* et dés. -er (cf. poniche « prostituée », 1906 ds Esn. 1966).
après voir après en wallon "allez veie après l'mèdecin". (Jean-Laurent Micheels, Grammaire élémentaire liégeoise, F.Renard, Liége, 1863, p.80)
approcher Empr. au b. lat. appropriare (class. appropinquare dont est seulement issu l'a. prov. aprobencar, Rayn.) fréquent en lat. eccl., attesté au sens A 1 « s'approcher » (d'une chose), Vulg., Luc. 12, 33 ds TLL s.v., 316, 29; (d'une personne) Itala, Luc, 22, 47, ibid., 316, 20; au sens A 2 (en parlant du temps) Vulg., I Macc. 9, 10, ibid., 316, 43; cf. lat. médiév. synon. de imminere 1085-92 Epistolae ad Wratislawum, II, 9 ds Mittellat. W. s.v., 812, 42; A 3 lat. médiév. xies. Vita sive gesta Servatii, 8, p. 29, 5, ibid., 818, 46. cf. reproche