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BAR

bar (poisson)    Empr. au m. néerl. baerse, barse « perche, bar », Verdam (Behrens D., p. 59; Valkh., p. 54).  Le m. néerl. est à rattacher au m. néerl. borstel « poil, soie, brosse », qui, de même que l'all. Bürste « brosse » est  à rapprocher de l'a. indien bhrs-ti « pointe », remontant à la racine i-e. *bhrsti-, *bhorsti- (De Vries Nederl., s.v.  baars; IEW t. 1, p. 109); ce poisson est ainsi nommé en raison de ses nageoires dorsales faites de durs piquants.  La distinction établie par Barbier dans R. Lang. rom., t. 48, pp. 196-199 entre bar poisson, d'orig. germ. et bar  terme d'hérald. du lat. barbus « barbeau » ne semble pas opportune.

baraque    1501-06 barraque « construction de planches servant d'abri » (Auton, Chron., B.N. 5083, fo35 vodans Gdf. Compl. : Les Genevois bruslerent leurs loges et barraques, puys myrent leur artillerye en mer et s'en allerent). Empr., prob. par l'intermédiaire de l'a. prov. (cf. baraca en 1381 dans une charte lat. de Marseille citée par Du Cange) au cat. de Valence barraca « petite construction primitive servant d'abri » attesté dep 1249 (sous la forme barraqua dans un texte lat. de Valence, Ord. in Privilegia Valentiae dans NED, s.v. barrack; av. 1276 sous la forme barraque, Conq. Valencia, ibid.), d'orig. très obsc., prob. préromane : barraca serait un dér. préroman, soit de *barra « barre transversale » (v. barre), mot commun à toutes les lang. rom., soit de *barrum « argile », mot préroman ibérique, l'argile et le bois entrant dans la construction des premières baraques catalanes (v. FEW t. 1, s.v. *barra; Cor. t. 1, s.v. barraca; M. Thede, Volkstum und Kultur der Romanen, t. 6, pp. 210-273; v. aussi Hubschmid, fasc. 2, pp. 63-67). P. Aalto, Neuphilol. Mitt., t. 39, pp. 375-386, s'appuyant sur la ressemblance entre un type de temple babylonien et la baraque de pierres sèches courante aux îles Baléares, propose comme étymon du cat. barraca le syriaque parakkā, de l'assyrien parakku « temple, palais », mais cette hyp., séduisante, manque de fondements linguistiques : le mot manque en ar., lang. qui aurait pu servir d'intermédiaire, et aucune attest. cat. anc. de barraca ne se rapporte aux Baléares (v. Alc.-Moll t. 2). L'ital. baracca ne peut être à l'orig. du mot fr. (Brunot t. 1, p. 510, Wind, p. 153, Kohlm., p. 31, EWFS2, Dauzat68), le seul ex. attesté dans cette lang. antérieurement au xviies. étant prob. une interpolation du xviies. dans un texte du début xives. (v. Cor., loc. cit. note 2).

baraquin
    Il existait une rue du Baraquin à Bapaume.
    Le mot se retrouve en genevois dans le sens de "petite gamelle que les soldats ajustent et portent derrière leur havre-sac. (Nouveau Glossaire Genevois: A - H, Volume 1, Par Jean Pierre Louis Humbert).
    Nom de famille.

baratte    Déverbal de baratter*; un rapprochement avec le forézien barrat « petit baril », v. baril (P. Guiraud, Mél. d'étym. arg. dans Cah. Lexicol. t. 16, p. 66) a contre lui l'orig. géogr. du mot que FEW t. 9, p. 333a, note 8, localise dans l'ouest de la France.

barater    Spécialisation du sens de l'a. fr. barater, bareter intrans. « s'agiter (avant le combat) » (1160-74 Wace, Rou, éd. Andresen, II, 3517 dans Keller, p. 115a) − encore attesté par Rabelais à l'emploi trans. au sens gén. « agiter, remuer » (1546, Tiers livre dans Hug.) − d'où l'a. fr. barate « agitation (avant le combat) » (1160-74 Wace, Rou, III, 9476 dans Keller, p. 353a), v. baraterie. L'étymon. lat. *būrattare « bluter la farine », lui-même d'orig. obsc. (Brüch dans Z. rom. Philol., t. 40, p. 317) manque de base solide.
   Origine scandinave pour Henriette Walter.

barbichet    1904 région.
    (C. Leymarie dans Lemouzi, oct., pp. 141-144 cité par A. Thomas dans Romania, t. 39, p. 199 : le barbichet, tel que nous le connaissons aujourd'hui, nous est venu directement des pays du Nord, et très probablement de la Flandre où il se porte encore ... le mot barbichet n'est nullement patois, il appartient exclusivement à la langue d'oil; nos pères n'ont pas même essayé de l'adapter, ils l'ont introduit dans leur patois méridional tel qu'il leur a été transmis de quelques dialectes du Nord ... le barbichet ne commença à se répandre à Limoges et dans sa banlieue qu'à partir du commencement du xixesiècle ... Une gravure coloriée, assez connue et qui fut éditée à Paris en 1805, nous représente un paysan et une paysanne des environs de Limoges; cette dernière porte une coquette coiffe de barbes relevées sur les côtés).
    Barbichet dér. au deuxième degré de barbe1* par l'intermédiaire de barbiche attesté au xves. au sens de « coiffe » qui a pu survivre dans les dial. ou en français régional; à rapprocher des autres dér. de barbe désignant une coiffure : barbut(t)e attesté du xiveau xvies. au sens de « coiffe portée pendant le deuil ou le béguinage » (Compte de Victor Gaudin, cité par A. Thomas, ibid., p. 197) et également « capuchon de moine » ou « capuchon de lépreux » (v. Gay), barbière* « mentonnière » barbette* « guimpe de deuil ou coiffe de religieuse, couvrant le col encadrant le visage » (v. Gay).

barbot(t)er    Ca 1220 borbeter « s'agiter dans la boue » (Gautier Coinci, Miracles, éd. V.F. Koenig, t. 3, p. 190, v. 634 : Et bien borbete en ort borbier Qui tel borbier va borbetant); 1611 barboter (Cotgr.); 1798 (Ac. : Barboter ... Marcher dans la boue humide s'y crotter).

barbuquet (petit bouton sur les lèvres ou le museau)    Orig. incertaine; prob. dér. de bouquet « dartre qui attaque le museau des moutons » 1845 (Ord., XIX, 560 dans Gdf., s.v. bochet : Nul boucher ne pourra vendre mouton ne beste ouaille entechié de clavelee ou bouquet), forme normanno-pic. corresp. à l'a. fr. bouchet « id. » 1379 [éd. 1541] J. de Brie, Bon Berger, Paris, éd. P. Lacroix, 1879, p. 127, dér. de bouche*, suff. -et*; avec préf. bar- d'orig. obsc. (REW3, no135) peut-être à rapprocher du lat. bes, bis (barlong*), Nyrop t. 3, § 466.
    Barbouquet, parbouquet est antérieurement attesté au sens de « coup sous le menton » (ca 1300 Soudet, Ord. Echiquier Normandie, 46 d'apr. P. Barbier dans Mélanges J. Haust, 1939, pp. 31-38) − 1483 dans Gdf. S'agissant d'un terme du vocab. méd., [u] peut s'expliquer par l'infl. du lat. bucca « bouche ».
    L'hyp. d'une formation à partir de barbebouc désignant la plante « tragopogon » composé de barbe* et de bouc* (la forme diminutive s'expliquant peut-être par le fait que la barbe de bouc est peu fournie, P. Barbier, loc. cit.) n'est pas satisfaisante du point de vue sém. Même objection contre l'hyp. selon laquelle barbuquet serait une dérivation de barbe + suff. -uccus (A. Horning dans Z. rom. Philol., t. 19, p. 181) avec rapprochement secondaire de bouche par étymol. pop., d'où barbouquet.

barder    On trouve dans des dictionnaires bar sans d ; c'est la vraie orthographe, comme le montre l'italien barella, civière, de l'allemand Bahre, civière. (Littré). Du Nord (XIXe s.) pour Guiraud.

barlong, barlongue, berlong, berlongue    Prob. d'un lat. vulg. *bislongus « deux fois long [par rapport à la largeur], deux fois plus long que large » d'où « très long »; cf. fin xive s. (Glossar. Gall. lat. ex. Cod. reg. 7684 dans Du Cange, s.v. bislongus : Beslonc, Bislongus). La forme berlong jusqu'en 1741 (Savary des Bruslons, Dict. univ. de comm.), reprise au xixe s. (1842, supra.) Le r de barlong, berlong est un trait du dial. pic., qui devant l transforme s (sonorisé à son contact) en r (cf. a. fr. varlet < vaslet < *vasselittum); a de la même syll. représente l'évolution phonét. normale de -er + consonne, cf. Fouché, p. 348, 349 et 446.

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