clifoire (sarbacane que les enfants se fabriquent avec une tige de sureau) Mot dial., répandu en Normandie, Anjou et dans le centre de la France (Trév.), dér. en -oire (suff. -oir*) d'un verbe de type (é)cliffer « éclabousser, lancer de l'eau avec une seringue » (attesté notamment au Havre et dans les dial. du Nord-Est) (FEW t. 17, p. 150a), issu avec infl. du m. h. all. slîfen, slipfen « glisser », du type m. fr. escliper « jeter de l'eau au faucon pour le calmer » (ca 1375, Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 92, 61), lui-même issu de l'a. b. frq. *slippen « se glisser, glisser » (cf. m. néerl. slippen, angl. to slip « glisser »).
clinfoc (Voile très légère fixée à l'extrémité du bout-dehors du grand foc) Empr. au néerl. kleine fok « petit mât de misaine », Valkh., p. 93.
clinquant Var. nasalisée de cliquant (1306, cliquens « qui fait du bruit » [G. Guiart, Royaux lignages, éd. J.-A. Buchon, I, 2952]), part. prés. adj. de cliquer « faire un bruit métallique, résonner » (cliqueter*). L'évolution sém. de A à B s'explique par un transfert synesthésique, la représentation visuelle se substituant à la représentation auditive (FEW t. 2, 786a, s.v. klink-).
CLINQUANT, lorr. clinclant, prov. mod. clinclan, soit de l'onomatopée allemande klingklang, soit part. prés. de clinquer = néerl. klinken, all. klingen, sonner, tinter, rendre un son métallique. Les Allemands rendent clinquant par rauschgold, litt. or bruyant. - De clincaille, dérivé du même radical et signifiant ustensiles de ménage en métal, on a fait quincaille, d'où quincaillier, quincaillerie. A la même famille appartient encore cliquette, en tant que signifiant clochette. Car il ne faut pas perdre de vue que clink, clank ne sont que des nuances de clik, clak. (Auguste Scheler, Dictionnaire d'étymologie française d'après les résultats de la science moderne, 1862). Cf. esquinter, requinquer, quincaille.
Rouchi, cliquant ; du hollandais klinken, résonner, le clinquant étant ce qui fait du bruit. (Littré).
cliver Empr. au néerl. klieven « fendre »; la Hollande possédait dep. la fin du xives. une industr. diamantaire florissante (Valkh., p. 94); dès le xies., le judéo-fr. kliver « graver des dessins [sur un objet de métal] », Gerschom de Metz, éd. L. Brandin, p. 44, est prob. empr. au dial. rhénan; la source du m. fr. clivé attesté par le médecin bourguignon F. Bretin est difficile à préciser (FEW t. 16, p. 331b).