crabe Mot norm. (jersiais crabe, fém., Le Maistre-Carré; Bayeux grappe, fém., Roll. Faune t. 3, p. 225; norm. crape, masc., Moisy), wallon (cra(p)pe, fém., Verm., Roll., loc. cit.; crabe, crap, masc., Haust, Gesch., p. 81) et pic. (crabo, crape, Hécart; crampe, Corblet, sans indication de genre), prob. empr. par deux voies différentes : par le norm. à l'a. nord. krabbi, masc. (De Vries Anord.) par le wallon et le pic. au m. néerl. crabbe, fém. (Verdam, Valkh., p. 99) et aussi masc. (FEW, loc. cit.), d'où l'hésitation entre les deux genres, le masc. l'ayant définitivement emporté dep. sa consécration par Ac. 1762. Cf. crapaud.
crachin, crachiner Terme de l'Ouest, déverbal du norm. crachiner « pleuvoir en pluie fine et épaisse » (1849 crassiner et crachinage ds Dum.) issu (suff. -iner*) du lat. crassus « épais » (v. crasse1) qui connaissait déjà des emplois pour qualifier la pluie ou le brouillard (cf. TLL s.v. 1104, 40 et Martial ds OLD; FEW t. 2, p. 1281 a). La prononc. -ch- correspondant au fr. -ss-en norm. est notamment illustrée par le norm. crache « crasse » (Moisy) et la collusion avec la famille de cracher* par le norm. crachat « pluie fine » (ds Esnault, Métaph. occid., Paris, 1925, p. 74).
cramique (n.m. ou f.)(I. un poids ou un objet pris comme référence ; II. pain brioché aux raisins) II empr. au flam. kraammik (Valkh.), se rattachant au m. néerl. cramicke, cremicke (VERDAM, s.v. credemicke) d'orig. très discutée; I est soit empr. au m. néerl. (FEW t. 16, p. 353 b), soit au contraire (d'apr. Henry, pp. 62-71) d'orig. romane, composé de crème* et de miche* et empr. par le m. néerlandais.
cranequin (arbalète à pied) Cranequin est empr. au m. néerl. cranekijn « sorte d'arbalète » (Verdam); le type crenequin s'explique prob. par une prononc. dial. du néerl. (Gesch.).
crapaud Dér. (suff. -ot* et -aud*) du germ. *krappa « crochet » (en raison des pattes crochues du crapaud), v. agrafer, prob. par l'intermédiaire de l'a. fr. grape, crape (xie s. « rafle, grappe de raisin », v. grappe; 1213 « crampon, grapin », v. agrafer; cf. a. gasc. grape « crampon » 1re moitié xiiie s. ds Rayn.).
craquelin 1265 Douai (G. Espinas, Vie certaine de Douai, III, 272 ds Barb. Misc. 10, no 3). Empr. au m. néerl. crakelinc, de même sens, dér. de craken « craquer », en raison du bruit sec que fait ce biscuit lorsqu'on le rompt.