grabuge 1526 gaburge « dispute, bagarre » ; 1536 grabuge. D'apr. P. Barbier, empr. au vénitien garbugio, correspondant à l'ital. garbuglio « tumulte, désordre, confusion », qui est à l'orig. de garbouil, -ouille « querelle » ; cette hyp. est acceptée par REW3, no1386; EWFS2; DEI; Cor., s.v. garbullo; Hope, p. 200; le [y] de grabuge et la grande densité dans le Nord des formes dial. fr. (v. FEW t. 16, p. 760) font cependant difficulté. L'ital. garbuglio est prob. déverbal de l'a. ital. garbugliare « embrouiller, bouleverser, troubler » (dep. xvie s.), composé de bugliare « s'agiter » (dep. xive s.; altération du dial. septentr. boglire pour bollire « bouillir ») et d'un 1er élém. qui pourrait être gargagliare « faire du bruit, crier » (dep. xive s.; dér. de la racine onomat. garg-, cf. gargouiller). W. von Wartburg (FEW t. 16, p. 770), qui refuse l'orig. ital. de grabuge pour des raisons phonét., voit dans ce mot une modification, par substitution de suff. (d'apr. déluge*), de grabouille, déverbal de grabouiller, lui-même empr., non pas à l'ital., mais au m. néerl. crabbelen « griffonner » (déjà Haust, s.v. grabouyî; pour l'adaptation de -elen en -ouiller, v. gribouiller) : cependant cette hyp., qui s'accorde avec les nombreuses formes dial. du Nord, fait difficulté, tant du point de vue sém. que de celui de la localisation des plus anc. attest. de grabuge et garbouille.
Hainaut, grabuche ; bourguig. graibuge. Le provençal a dans le même sens grahusa, en ancien français greüse, dans le Jura greuse. L'italien a garbuglio, qui avait donné au français du XVIe s. garbouil, et qui paraît aussi avoir donné par altération grabuge, à en juger par les anciennes formes garburge, galburge. Scheler pense que le radical de ce mot est le même que dans grabeau, et représente soit l'allemand graben, creuser, soit le hollandais krabbelen, gratter. (Littré). Cf. gabegie.
graf(f)igner Prob. de l'a. nord. krafla « ramper », cf. aussi l'a. nord. krafsa « gratter », ainsi que le m. néerl. crabbelen « gratter, griffer, égratigner », qui font partie d'un ensemble de verbes germ. de forme analogue, signifiant gén. « ramper; griffer ».
Grafigner, ou Graphigner : c'est esgratigner, ainsi en use le Languedoc. Semble qu'il vienne du mot Hebraïque Garaph, id est, arripere, voyez Agraphe. (Jean Nicot)
Origine scandinave pour Henriette Walter.
graillon 1642 « restes d'un repas » (Oudin); 1798 « une odeur de viande ou de graisse brûlée » (Ac.). Dér. de l'a. fr. graïllier, graeillier « rôtir sur un gril » (cf. griller, gril); suff. -on1*. Cf. grésiller.
grandiveux (B) « personne hautaine ou arrogante »
grattons, gratons (dans l'Angoumois et la Saintonge, des débris de porc cuits dans la graisse ; c'est ce qu'on nomme ailleurs rillettes, rillons, greubons) de gratter ou de creton « morceau de gras frit », du néerlandais kerte « entaille »
graver De l'a. b. frq. *graban « creuser ». Il est difficile de dire exactement quand et de quelle façon le sens 2 s'est répandu (cf. FEW t. 16, p. 49b, note 4).
Espagn. grabar ; de l'allem. graben, creuser ; néerl. graven ; mots qui ont pour congénères scribere, écrire, scrobs, fosse, du grec, écrire. (Littré).
Origine néerl. pour Henriette Walter.