gui (vergue) Empr. au néerl.giek, gijk de même sens (Bl.-W.1-5; Valkh., p. 155).
guibol(l)e 1836 jouer des guibolles (Jargon ou Langage de l'Argot réformé ds Z. fr. Spr. Lit. t. 56, p. 215). Prob. issu par changement de suff. de la forme guibonne « jambe » (1836, Le Vocabulaire de Vidocq ds Sain. Sources arg. t. 2, p. 137), dér. de la forme norm. guibon « cuisse » (1625-51, Glossaire de la Muse Normande), forme attestée à côté de gibon « jambe » (ibid.) qui serait peut-être à mettre en rapport avec le verbe giber « secouer » d'orig. inc.
guichet Prob. dimin. de l'a. nord. vik « baie » d'où « cachette, recoin » (cf. FEW t. 17, p. 430 a), sens encore attesté en a. et en m. fr. (fin xiies. ds Gdf. Compl.).
D'après Noël Dupire le français guichet, le néerlandais winket et l'anglait wicket proviennent de wichet, wisset "petite porte", diminutif de wis, du latin uis (huis en français), "porte". (Noël Dupire, Alternances phonétiques en picard, in Romania, 1927, T.53, p.167)
Norm. viquet ; Berry, guichet, verrou ; wallon, wichet ; provenç. guisquet ; de l'ancien scandin. vik, réduit, cachette ; anglo-saxon, vic. (Littré)
guilde, ghilde 1 est sans doute issu de l'a. b. frq. *gilda (de même famille que le m. néerl. gilde, infra) et découle peut-être du caractère militaire de certaines fonctions imparties aux associations, cf. a. fr. geldon « soldat » (xiie s. ds T.-L.); 2 empr. du lat. médiév. gilda (1125 ap. Nierm.), latinisation du m. néerl. gilde « réunion de fête », mot qui était localisé à l'orig. dans les régions bordant la mer du Nord [cf. a. nord. gildi, a. fris. jelde, all. Gilde (Kluge)]. Dans les villes flamandes, gilde finit par désigner différentes associations de métiers. C'est avec ce sens que le mot est entré en Picardie et en Flandre (2 a) en subissant l'infl. formelle de l'anc. subst. gelde, geude (1) avant de prendre une graphie calquée sur le mot d'origine (2 b).
guiller xve s. ghiller « jeter sa levure, fermenter (de la bière) » (Lille, ap. La Fons, Gloss. m., Bibl. Amiens ds Gdf., s.v. guiler), hapax; 1722 guillante (Arrêt du Conseil d'État, 15 mai ds Lar. Lang. fr.). Du m. néerl. gilen « fermenter ». Au début du xve s. guiler est indirectement attesté par le subst. ghiloire « cuve où se fait la fermentation de la bière » (1438 ds Gdf. Compl.), d'un emploi plus fréq. que le verbe dans l'anc. langue. Le mot a été introduit en wallon, flam. et pic. à l'époque où la brasserie était florissante aux Pays-Bas. Cf. FEW t. 16, p. 42a-b. (encore chez Hennebert guiller : fermenter, en parlant de la bière et autres liqueurs ; maintenant plus le sens de baver, notamment pour un chien).
Chez Enée Aimé Escallier, guiller signifiait aussi reculer, fuir le combat ou la discution.
guindeau (MAR. Treuil à axe horizontal, servant à mouiller et lever les ancres) Issu, par substitution de suff., de l'a. fr. guindas, de même sens (1155), qui remonte à l'a. nord. vindáss « id. »; cf. également, pour le suff., guindaulx plur. « treuil d'arbalète ».
De guinder > Wallon, wainî, guinder, monter un cric ; espagn. et portug. guindare ; ital. ghindare ; de l'anc. h. allem. windan ; angl. to wind, hisser. (Littré).
guinder 1. 1160-74 winder « hisser (un mât, etc.) au moyen d'un treuil » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 9854); 2. 1580 guindé « serré (dans des vêtements) » (Montaigne, Essais, I, 14, éd. A. Thibaudet, p. 81); 3. 1643 guindé « qui manque de naturel en s'efforçant de paraître digne, grave » (Corneille, Examen de Cinna ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 381). De l'a. nord. vinda « enrouler, tresser; agiter, brandir », d'où « hisser au moyen d'un treuil » en français.
Wallon, wainî, guinder, monter un cric ; espagn. et portug. guindare ; ital. ghindare ; de l'anc. h. allem. windan ; angl. to wind, hisser. (Littré).