Toutes voyelles suivies d'une consonne nasale (n, m, gn) sera prononcées nasales : prune / pronne [prõn] ; homme / onme [õm]... Alain Dawson précise que la nasalisation peut ne pas être réalisée, mais que cette prononciation est moins typique du picard.
En gallo, on utilise la gémination (comme en picard) chez ABCD ou la tilde sur le ñ (pour Chubri, qui rapproche ainsi le système graphique du gallo de celui du breton : suivie d'un n, la voyelle est nasalisée et la consonne n est prononcée, suivie d'un ñ, la voyelle est nasalisée et le n n'est pas prononcé. On distingue ainsi gouelañ [gwelã] (« pleurer ») de gouelan [gwelãn] (« goëland »); anciennement on utilisé -ff pour signaler une voyelle nasalisée ; le nom Henaff (Henañ) est prononcé /(h)enã/) :
- Janne / Janñe [ʒãn]
- bonne / bonñ [bõn]
- qmùnn / qmûnñ [kmœ̃n]
En rfondu walon, la nasalisation n'est marqué que par un -n suivant la voyelle :
- in (dins, prinde, vantrin, flamind)
- én (bén, rén, vijhén, tchén, latén) : in (Liège et Namur), én (Charleroi), ègn (Hesbaye), é (Châtelet, Spa), iè (Neufchâteau), î/în (Nivelles, Ecaussinnes, La Louvière)
- on (on, bon, måjhon, walon)
- oen (pormoenner, temoen) : õn (Liège, partie de l'Ardenne), o:n (Verviers, Malmédy, Herve), win (wẽ) après Namur et Charleroi)
- an (panse, danse, dimander, francès)
- un qui est rare en wallon (djun)
- ån, prononciation du son on à Neufchâteau (non pris en compte en rfondou walon)
- în (n comme exposant typographique), prononciation d'Ecaussinnes écrit én en rfondu walon.
En poitevin-saintongeais, de même, on utilise la lettre n :
- an (chante [chante /chonte])
- annàie [ãnàie] (àie provient du latin -ata et se prononce eïe /aïe /ie /ée selon le lieu)
En normand, on utilise également simplement le n (celle de Fernand Lechanteur reprise de l'anglo-normand du moyen-âge) :
- in = se prononce i ou in selon les régions (amin [amẽ / ami])
- aun = soit "an", soit comme une diphtongue nasale : kaunt [kã / kaã] "quand" ; "àn" en guernesiais chez Georges Métivier
- oun = soit "on" soit comme une diphtongue nasale : pound [põ / poõ] "pont"
Antony Liddicoat pour transcrire le serquiais, a utilisé la tilde ou le circonfèxe : ã, ê, õ.
Le site du picard de Berck utilise le tréma sur une voyelle pour l'isoler :
- gön se prononce [gon] "jaune" ;
- fïn [fin] "fine" ;
Et quand la voyelle est nasalisée, on écrit un ou deux n :
- inn érin [ẽn érẽ]
(http://www.lepicarddeberck.org/forum.php?lng=fr&cat=1)
En picard aménois : on redouble aussi le n ou on en place un avant le m :
- glainne [glẽn] "poule" ;
- honme [õm] "homme" ;
- crane [cran] "crâne"...
Chez Feller, on peut utiliser un n comme exposant typographique : Xn.
Le picard d'Ath / borain semblent faire partie des formes où la nasalisation est rare. Les deux utilise le système Feller :
- feùme [foem] / fème [fem] "femme"
- man [mã] "maman"
- ome [om] "homme"
Si la nasalisation a lieu, on écrit un point adscrit (avant n, m, gn) :
- monvès [mõve] "mauvaise"
- minjeu [mẽjoe] / minje [mẽje] "manger"
- bran.mét [brãmé] / branmint [brãmẽ] "grandement"
- min.me / minme [mẽm] "même"
- avin.ne [avẽn] "avoine"
- fran.ne [frãn] / frane [fran] "frêne"
- ésan.ne [esãn] ou échène [eʃen] / inchan.ne [ẽʃãn] "ensemble"
Si la nasalisation n'a pas lieu, on écrit une apostrophe :
- soun'të [suntə] "(ils) sonnent"
- van’ter [vante] "balancer"
La graphie Lévèque-Braillon utilise n·n :
- insan·ne [ẽsãn] "ensemble"
- mon·nhioe [mõnjoe] "moineau"