placard 1. a) α) 1364 «lettre ou pièce quelconque dont le parchemin n'est pas plié» (Archives du Nord, B 10292, fo 4 ds IGLF); β) 1428 en placard «(document, lettre) qui n'est pas plié» (Archives du Nord, B 113, fo 91 vo, ibid.); b) α) 1444 «écrit qu'on affiche sur un mur, un panneau, pour donner un avis au public» (ap. J. Haust, Glossaire philologique des régestes de la cité de Liège, 3 d'apr. FEW t.16, p.630a); β) ca 1552 [éd. 1568] «écrit injurieux et séditieux qu'on affiche dans les rues, qu'on fait circuler dans le public» (Du Bellay, Poésies diverses, II, 304 ds OEuvres poétiques, éd. H. Chamard, t.5, p.250); c) 1832 impr. (Raymond); 2. a) 1549 «enduit dont on revêt un mur» (Est.); b) 1831 «plaque, couche épaisse» (Kock, Cocu, p.278); c) 1859 mar. «pièce de toile de renfort cousue à l'endroit où une voile est usée» (Bonn.-Paris); 3. a) 1572 «assemblage de menuiserie qui s'élève au-dessus du chambranle et va ordinairement jusqu'au plafond» (doc., Toulouse ds Gdf. Compl.); b) 1676 portes en placart (Félibien); c) 1792 «enfoncement, recoin de mur, de cloison fermé par une porte et constituant une armoire fixe» (Inventaire du château de Chavaniac ds Havard). Dér. de plaquer, suff. -ard*. Au sens 3 c, placard est att. dep. 1785 à Marseille (Achard ds FEW t.16, p.629b) et pourrait être un empr. à l'occitan (FEW t.16, p.631b, note 16).
place (n.f.) pièce d'une habitation (flamand plekke (néerl. plek) à le sens de "place" et de "pièce d'une maison").
plamussade (tape donnée du plat de la main) Dér. de plamuser «gifler», suff. -ade*; plamuser est un mot dial. du Nord de la France qui n'apparaît pas av. le xixes., mais dont un déverbal plamuse «soufflet» (1521, Fabri, Art de rhétorique, 2ep., fo43 vo), laisse supposer une existence bien ant., comp. de plat*, au sens adv. de «brusquement» et de *muser «donner un coup sur le visage»; *muser est à rapprocher de culer «frapper sur le cul» (v. FEW t.2, p.1510a) et du dial. mourâ (Isère) «frapper, calotter», de mourre «visage», «museau» (v. FEW t.6, 3, p.231b, 232a, 235a). V. FEW t.6, 3, p.276a et note 12, pp.283b-284a.
planquer, et planque ? Altération de planter* au sens arg. anc. «mettre, cacher» (1455, Villon, Ballades en jargon, éd. A. Lanly, I, 21, VII, 28; cf. aussi l'angl. to plant «cacher [de la marchandise volée]» dans l'arg. des voleurs [NED] et le m. fr. plant «faux lingot», planteur «celui qui écoule de faux lingots», 1455 Jargon des Coquillars, éd. M. Schwob ds Mém. de la Soc. ling. de Paris, t.7, p.179 et 180), peut-être par un croisement avec plaquer* «appliquer, mettre».
plaquer et plaque 1. Mil. du xiiies. «appliquer (de l'or et de l'argent) sur les cheveux» (Chansons et dits artésiens, éd. R. Berger, XII, 85); 1553 «appliquer (du plâtre, etc.) sur un mur» (J. Martin, trad. de J.-B. Alberti, De re aedificatoria, p.34 ro ds IGLF, cf. déjà av. 1272 un empl. métaph. du terme techn. dans la tournure plaquer un mur de mortier chez Jean Bretel, Jeux-partis, éd. A. Långfors, 45, 37, ici en constr. abs.); 2. a) α) 1288 intrans. «apparaître» (Jacquemart Gielée, Renart le nouvel, éd. H. Roussel, 1240); β) ca 1385 pronom. «se mettre, se placer» (Jean Cuvelier, Bertrand du Guesclin, 22251 ds T.-L.); b) α) 1747 «jeter quelqu'un à terre» (d'apr. Esn.); β) 1881 se plaquer (au sol, etc.) (Rigaud, Dict. arg. mod.); γ) 1886 plaquer qqn contre, sur qqc. (Loti, Pêch. Isl., p.127); δ) 1900 rugby, trans. (L'Auto-vélo, 19 nov. ds Petiot); c) 1838 plaquer un accord (Berlioz, Beethoven, Paris, 1941, p.69); 3. a) 1505 «appliquer (une chose plate) sur une autre» (Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, t.28, 1901, p.186); b) 1676 «faire un placage de bois précieux sur du bois ordinaire» (Félibien, p.186); c) 1690 «appliquer (une feuille de métal, etc.) sur quelque chose» (Fur.); 1798 plaqué masc. «métal recouvert d'un autre plus précieux» (Ac.); d) 1829 plaqué «surajouté de façon peu naturelle» (Sainte-Beuve, Corresp., t.1, p.128); 4. 1544 «abandonner quelqu'un, quelque chose» (Calvin, Instruction contre les anabaptistes [VII, 82] ds Hug.). Empr. au m. néerl. placken «enduire, rapiécer, coller».
Déverbal de plaquer*. Plaque «petite monnaie de Flandre» (1425 ds Gdf.) était empr. au m. néerl. placke «id.».
pleurnicher et pleurnichard 1739 (Caylus, Les Ecosseuses ds OEuvres badines, t.10, p.551). Prob. altération, par dissimilation des deux consonnes labiales, du norm. pleurmicher «pleurer pour peu de chose» (L. Du Bois, J. Travers, Gloss. du pat. norm., Caen, A. Haudel, 1586), comp., en vue d'un renforcement expr., de pleurer* et du norm. micher «pleurer, pleurnicher» (att. ds Du Bois, op. cit., Moisy, Duméril); cf. antérieurement dans un passage burl. géneral pleure-miche (ca 1660, Suite du Virgile travesti de Scarron, éd. V. Fournel, livre X, p.364; v. aussi Sain. Sources t.2, p.326 qui imprime à tort pleure-niche). L'orig. du norm. micher n'est pas élucidée, v. FEW t.22, fasc. 140, p.59.
1. 1774 pleurnicheur (Diderot, Lettre à Mlle Volland ds OEuvres compl., éd. J. Assézat et M. Tourneux, t.19, p.352); 2. 1878 pleurnichard (J. Vallès, Le Voltaire, 8 août cité ds Annuaire de l'Univ. de Sofia, Fac. des lettres, 1970, p.41). Dér. de pleurnicher*; suff. -ard* et -eur2*; cf. pleurnicheux, pleurnicheuse 1808 Hautel.
pleutre Prob. empr. au flam. pleute «chose sans valeur, chiffon; coquin, vaurien», le mot est att. dans les parlers du Nord et du Nord-Est au sens de «lâche, homme sans capacités».
ploc (laine de vache, chèvre) Empr. au m. néerl. plock «flocon».
pluches 1. art culin. 1814 sauce pluche (Cuisin. impérial. loc. cit.); 1861 consommé à la pluche (Carnet, Le Cuisinier modèle, p.66); 2.a)arg. milit. 1908 (d'apr. Esn.); b) 1935 peluches «épluchures de légumes» (G.Dumont, Pt dict. ou rec. de mots, noms et termes en usage à Bourbon). Forme fém. du norm. pluc «épluchure, ordure» (La Muse Normande de David Ferrand, éd. A.Héron, I, 12, 24), déverbal de l'anc. verbe peluchier «éplucher» (éplucher*, peluché*) cf. aussi l'a. pic. peluc subst. masc. «ce qui reste du grain après qu'il a été vanné» (1253 doc. ds Gdf.).