raban, rabaner/rabanter (sangle d'amarrage) Empr. au néerl.raband, comp. de ra « vergue » et de band « lien ».
rabibocher Mot dial. répandu dans les pat. septentr. qui pourrait se rattacher à un groupe de mots dont le rad. est bib- (v. Bl.-W.5) et qui désignent quelque chose de peu d'importance, de peu de consistance, une action qui ne promet rien de durable, v. bibelot, le béarn. bibalhe « menus brins de bois pour allumer » (Palay), le saint. biber « tourmenter par des demandes réitérées et importunes » (Musset, Gloss. des pat. et des parlers de l'Aunis et de la Saintonge, La Rochelle, 1929), mais on voit mal le rapport avec ces mots; peut-être pourrait-on considérer rabibocher comme une forme du dial. rabobicher « remettre en état; réconcilier » (Saône-et-Loire, v. FEW t. 1, p. 418a) par métathèse des syll. bi-bo, rabobicher étant une var. de rabobiner « raccommoder de vieilles choses, de vieux habits », ici au fig. 1587 (Préf. sur la Franciade ds Ronsard, Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, t. 16, p. 352: ils avoient [...] recousu ou rabobiné je ne sçay quelles vieilles rapetasseries de Virgile et de Ciceron), v. FEW, loc. cit. et Guir. Lex. fr. Étymol. obsc.
rabot Forme masc. de rabotte « lapin » (att. dans le Centre, v. FEW t. 16, p. 730a), issu de *robotte « id. », v. rabouillère; le changement de sens de « lapin » à « rabot » peut s'expliquer par une compar. de la forme de l'objet avec celle de l'animal, cf. bélier, chevalet, chèvre, poutre, etc. (FEW t. 16, p. 731). L'anglais rabbit (moyen-anglais rabet) provient également d'une forme dialectale d'oïl (cf. wallon robète), emprunté au néerl. robbe.
rabouillère, rabolière (terrier pour la famelle du lapin mettre bas) Dér. du rad. de rabotte « lapin » (att. ds le Centre, v. FEW t. 16, p. 730a), issu par dissimilation de *robotte « id. », lui-même empr. au m. néerl. robbe « id. », v. FEW t. 16, p. 731. Cf. aussi rabot.
racaille Ca 1140 rascaille agn. (Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 1822). Terme originaire des dial. agn. et norm., dér., à l'aide du suff. péj. -aille*, d'un verbe *rasquer (cf. a. prov. rascar « râcler », Moissac, xve s. ds Levy Prov.) corresp. à un a. fr. *rachier; *rasquer est issu d'un lat. vulg. *rasicare « raser » (également att. par le cat. esp. port. rascar, vénit. lomb. raskar, REW3 n o 7074), fréquentatif formé sur rasus, part. passé du class. radere (d'où, également le dér. *ras(i)c(u)lare, v. raser).
raccompagner 1877 (Zola, Assommoir, p. 737). Comp. de r- (v. re-) et de accompagner*. On note déjà le verbe dans l'anc. lang. (partic. en Flandre et dans le domaine normanno-pic.) au sens de « réunir » (v. Gdf. et T.-L., s.v. raccompagnier).
radoter Issu, par remplacement de re- par ra- (servant prob. à marquer un renforcement de l'idée exprimée par le verbe), de l'a. fr. redoter (ca 1100 redoté « tombé en enfance » Roland, éd. J. Bédier, 905; ca 1155 redoter « tenir, par sénilité, des propos décousus et peu sensés » Wace, Brut, 1868 ds T.-L.), dér. d'un verbe *doter, empr. au m. néerl. doten « être fou » (cf. aussi l'angl. to dote « radoter ») ou, déjà, à l'a. b. frq. (FEW t. 15, 2, p. 67a; Valkh., pp. 212-213).
raguer (Mar. user par frottement, frotter) Empr. à l'angl.to rag « déchirer, mettre en lambeaux » (ca 1440 ds NED), de rag « lambeau, chiffon », prob. issu du vieil angl.; l'hyp. d'un empr. au néerl. ragen « brosser, nettoyer en enlevant la toile d'araignée » (Valkh. 1931, p. 208) est sémantiquement moins acceptable (Boulan, p. 120; FEW t. 18, p. 101b).
ramasse-poussière 1912 « pelle à poussière » (Tarif-Album de la Manufacture de Saint-Étienne, p. 1195); 1937 (Desplanques, loc. cit.). Terme liég. (FEW t. 6, 1, p. 451b), comp. de l'élém. ramasse-* et de poussière*.
ramequin 1. 1656 « petit gâteau au fromage » (Quinault, L'Amant indiscret, I, 3, p. 7); 2. 1957 « petit récipient utilisé pour la cuisson au four ou au bain-marie » (Mathiot, loc. cit.). Empr. au néerl. rammeken, att. au sens 1 (FEW t. 16, p. 657b; Valkh., p. 210).
rapiat 1836 (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 49). Troisième pers. du subj. prés. (à valeur d'impér.) du lat. rapere (v. ravir) empl. dans un arg. scol. ou de clercs de même que l'expr. faire rapiamus (première pers. du plur. subj. du même verbe) « emporter tout, rafler, enlever tout » att. dans les parlers région. de l'Ouest (Dubois, Gloss. du pat. norm., 1856), du Nord (Corblet 1851) et de l'Est (Zel. 1924; Du Puitsp. 1890 qui indique également rapiamus « usurier »).
rate (organe) Orig. incertaine. L'hyp., proposée par Diez et reprise avec réticence par le FEW t. 16, pp. 673-674, d'un empr. au m. néerl. rate « rayon de miel », qui se serait fait en raison d'une certaine ressemblance de l'intérieur de la rate avec un rayon de miel, se heurte au fait que le mot néerl. ne signifie jamais « rate » et que le mot fr. ne signifie jamais « rayon de miel »: le changement de sens aurait donc dû se faire au moment même de l'empr.
ravauder Dér., à l'aide de la dés. -er, du subst. m. fr. ravaut « sottise, bourde », « dépréciation, abaissement du prix d'une marchandise », var. wallonne et pic. de raval « dépréciation (d'une monnaie) », déverbal de ravaler*, spéc. au sens de « diminuer (en parlant d'un prix) », la notion de « chose dépréciée, de vil prix, sans valeur, méprisable » semblant sous-tendre l'ensemble des sens de ravauder.
rawette (B) « petite quantité, souvent excédentaire », présent en wallon, en picard et en lorrain. En namurois d'awète. D'après Jean Haust, « surcroît », du lat. *re-adaucta, en anc. fr. aoaite, avoite « augmentation », part. fém. du verbe aoire (*adaugere). (Bulletin du dict. wallon, 1912, p.56).
raz, ras Empr. à l'a. nord. rás « courant (d'eau); course, chute » (FEW t. 16, p. 668; De Vries Anord.). Le bret. raz est empr. au fr. (FEW t. 16, p. 668b; P. Quentel ds R. intern. Onom. t. 21, 1969, pp. 71-73).