avoir beau + inf. De son côté, Grevisse paraît plus enclin à expliquer le tour "avoir beau" par cette tendance marquée de l'ancienne langue à faire suivre le verbe avoir de certains adjectifs tels que cher ou agréable, tendance dont on aurait longtemps trouvé des traces en wallon et en picard.
source : http://alafortunedumot.blogs.lavoixdunord.fr/archive/2012/10/31/a-beau-mentir-qui-se-reclame-de-l-etymologie.html
1566 loc. verbale avoir bel à + inf. sens adversatif actuel (Des Masures, David fugitif, 477 dans Hug.). Louis Des Masures est un poète français d'origine wallonne, né à Tournai vers 1515 et mort à Eschery (Sainte-Marie-aux-Mines) le 17 juin 1574.
[Idée d'aisance, de facilité] Avoir beau + inf.
- "Trouver des circonstances favorables pour, avoir toute facilité pour, pouvoir facilement" :
Il me semble que ces villains
Ont trop beau compter sans rabatre,
Car ilz ne sont jamaiz contraings
[De soy] faire tüer ne batre (CHART., D. Her., p.1415, 435). A quoy respondirent les diz supplians et Esgrin qu'il entreprenoit les paroles trop haultes qu'il n'en avoit que faire, veu qu'ilz n'entreprenoient riens sur lui, et qu'il s'en avoit beau passer. (Doc. Poitou G., t.8, 1445, 233). [Même passage ds Ecorch. Ch. VII, T., 1446, 396-397]
Crathor dist au Roy qu'il estoit temps qu' il se preparast pour la saison nouvelle et qu'il avoit plus beau faire qu il n'eust oncques et qu il n'auroit jamais par aventure, se plus se y attendoit. (BUEIL, II, 1461-1466, 135).
...si autrement il le faisoit, jamais n'auroit beau se trouver devers elle, et lui feroit perdre son argent qu'elle lui devoit (Doc. Poitou G., t.11, 1473, 379).
source : http://www.cnrtl.fr/definition/dmf/beau?idf=dmfXdXrmXbb;str=0
‘Ouvrez l'huys, ouvrez, ou je le porteray en la place.’ Et la bonne gentil femme, qui enrageoit toute vive, saillit a la fenestre en sa chemise et dist: ‘Estes vous la, faulx chevalier et desloyal? Vous avez beau hurter, vous n'y entrerez pas.’ (Cent nouvelles nouvelles, 1456-1467 – Base de Français Médiéval)
Toutes mes nonnes, venez me secourir ;
Croix et bannières, l'eau bénite allez quérir,
Car je suis prise par ce maudit Comte Orry.
Ah! Dame Abbesse, vous avez beau crier ;
Laissez en place croix, bannière et bénitier,
Car chaque nonne est avec son chevalier.
(Le Comte Orry - Chanson picarde, probablement publiée au XVIII et inspirée d’un récit du XIV-XV ; cité par Damourette et Pichon, 1933: 596) Version recueillie par De La Place et publiée vers 1785.
source : www.ucm.es/info/diachroIV/archivos/.../11-Beguelin-Conti.pdf
beaupré (mât à la proue) Empr. avec altération pop. d'apr. beau et pré, au m. angl.bouspret, de même sens, étymon que justifie la localisation des 1resattest. fr. L'angl., attesté sous la forme bowsprit dep. 1296 (MED) n'est pas autochtone comme le montre l'apparition tardive de l'angl. bow « proue du navire » (1626 dans NED) et l'hésitation entre les formes bew-, bough-, boe-, bos- (MED, NED) révélant que pour les marins angl. le rapport avec bow n'était pas évident; l'angl. est empr. au b. all. bôchsprêt « beaupré » (Lasch-Borchl.), noté comme apparaissant en 1465, Kluge20, s.v. Bugspriet, mais certainement bien ant., corresp. à l'all. mod. Bugspriet (Bug « proue » et Spriet « livarde »). L'hyp. d'un empr. direct au m. b. all. (Kluge20, 1rehyp.; Behrens D., p. 69 et dans Z. fr. Spr. Litt., t. 39, p. 83; FEW t. 15, 1repart., p. 172, Bl.-W.5) convient moins bien étant donnée la localisation des 1resattest. fr. L'hyp. d'un empr. au néerl. boegspriet (Saggau, p. 74; Fass dans Rom. Forsch., t. 3, p. 499; Valkh., pp. 55-56; Gesch., pp. 252-253; Kluge20, 2ehyp.; Vidos Tecn., p. 36; EWFS2) ne semble pas acceptable étant donné le caractère récent du néerl. non attesté av. 1599 (Kluge20)
becquée Dér. de bec* étymol. 1 et 2; suff. -ée*. Parallèlement en fauconn. on emploie le mot beccade (1751, Encyclop. t. 2 : Beccade. Les fauconniers disent faire prendre la beccade à l'oiseau, pour dire lui donner à manger) attesté au xvie s. au sens de « coup de bec » (Les Differents des Chapons et des Coqs... dans Var. hist. et litt., t. 4, p. 279) mentionné par Besch. 1845, Lar. 19e et Lar. 20e qui le considèrent comme anc., ce terme est prob. empr. au prov. becado « becquée » (Mistral), béarnais becado « coup de bec » (Palay).
becquer (et becquet, béquet) Dér. de bec* étymol. 1; dés. -er. La forme attendue est béch(i)er (cf. peccátu > pech(i)é); mais soit infl. des formes pic. (cf. becquet), soit réfection sur bec, le rad. beq- apparaît dès le m.fr. et finit par l'emporter.
bedon 1. Av. 1404 « sorte de tambour » (J. Froissart, Poésies, II, 352, 61 dans Gdf. Compl. : Princes, dont fu li grans bedons Sonnes, et en juoit Symons, Et Guios de la canemelle), qualifié de ,,vx`` dep. Ac. 1694; 2. 1462 [à tort daté xives. par DG] « gros ventre » (Cent Nouv., LXXVI, éd. elz. dans Gdf. Compl. : L'instrument qu'il vouloit accorder au bedon de la gouge estoit si bien du las encepé, qu'il n'avoit garde de deslonger); 1546 fam. mon bedon terme d'amitié (Rabelais, III, 22 dans Hug.); par synecdoque 1690 (Fur. : Bedon. Homme gras, replet). Dér. du rad. onomatopéique bod- qui désigne qqc. de boursouflé, d'enflé, soit directement, soit par l'intermédiaire de bedaine* avec changement de finale; le recours à l'intermédiaire d'un *boudon lui-même dér. de l'a. fr. boude « nombril », hapax dans Gdf. (EWFS2) ne paraît pas nécessaire. [Contrairement à l'indication de Dauzat 1968, bedon « tambour » n'est pas attesté en 1250 dans Renart, le texte de Renart proposé, s.v. bedon, par Gay, ne contient pas le mot bedon].
bedaine Prob. altération de l'a.fr. boutine, boudine « nombril », fin xiies. (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, 251, 1 dans T.-L.); d'où « ventre, bedaine », fin xiiies. (Chevalier Cygne, éd. de Reiffenberg, 18628 dans Gdf.); boudine, boutine appartient à la famille de mots expressifs, dér. de la racine onomatopéique *bod- désignant qqc. de boursouflé, d'enflé (FEW, REW3) v. bedon, boudin. − L'hyp. de boudine, réfection de boudaine « panse », cf. prov. boudeno « id. », d'un gall.-rom. *boddèna sans doute gaul. (EWFS2) est rejetée par Brüch dans Z. fr. Spr. Lit., t. 49, pp. 303-304, la finale étant douteuse et le prov. étant lui-même empr. au fr.; l'hyp. de Bruch, loc. cit., selon laquelle boutine, boudine serait issu du gallo-rom. *buttina < gaul. *butta (corresp. au kymr. both « partie du bouclier qui fait saillie » v. Thurneysen, Keltoromanisches, 1884, p. 47) avec le suff. de *pectorina (fréq. pour désigner les parties du corps : narine, babine, poitrine) n'explique pas les formes en -d-.