huche (coffre) Ca 1170 « coffre où l'on enserre de l'argent, des joyaux, etc. » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 199, 10). Issu du lat. tardif hutica « coffre », attesté vers 800 dans le Capitulaire de Villis. La géogr. du mot et celle de ses dér. (en partic. norm., pic., wallon, Flandre) ainsi que le h- dénoncent une orig. germ., mais les hyp. proposées jusqu'ici se sont révélées peu satisfaisantes.
hune Empr. de l'a. scand.hûnn subst. masc. « plate-forme fixée sur les bas-mâts » [pour le changement de genre en fr., v. Romania t. 54, p. 393, sqq.], ce qui s'accorde bien avec l'ancienneté et la fréq. du mot en Normandie d'où il a gagné le reste du pays.
Esp. huna ; de l'island. hun, tête du mât. (Littré).
hure (tête d'animaux) Orig. inc., prob. germ. en raison du h initial et de la répartition géogr. des formes dial. (d'un dialecte du Nord, XIIe s, d'après H. et G. Walter). Godefroy (Dictionnaire d'ancien-français) note Lorr., Fillières, heure.
hustin, hutin, hustiner, hutiner 1342 le roi Hutin [surnom de Louis X, parce que, dans son enfance, il était mutin et querelleur] (Renart contrefait, éd. G. Raynaud et H. Lemaître, 38275 et 38295). Déverbal de l'a. fr. hustiner « faire du bruit, quereller, disputer » (ca 1250, hutiner, Colin Muset, éd. J. Bédier, III, 22), dér. de hustin subst. masc. « bruit, querelle, combat » (fin xiies., Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, 4556), qui vient de l'a. scand. *hús-þing « réunion de vassaux convoquée chez lui par un prince » (d'où « querelle », ce type de réunion n'allant gén. pas sans heurt) laquelle étymol. s'accorde bien avec l'ancienneté et la fréq. du mot en Normandie d'où il a gagné le reste du territoire. Cf. hustineur, hustineux « querelleur » ds Gdf.
Wallon, hustiner, maltraiter ; anc. franç. hustin, querelle ; mots que Grandgagnage rattache au flamand hutselen, secouer, tirailler. (Littré).
HUSTIN, vfr. hustin, vif, emporté, querelleur; adj. tombé en désuétude qui a survécu dans le surnom d'un roi de France, Louis le Hutin. Grandgagnage rattache avec raison ce mot au wall. hustiner, maltraiter, brusquer, qu'il suppose radicalement identique avec l'angl. hustle, flam. hutselen, secouer, tirailler. Le subst vfr. hustin signifiait querelle; le wall. a le même mot p. ébranlement. (Scheler).
hutte Empr. de l'a. h. all.hutta « cabane ». Très peu attesté en a. fr. (a), ce mot semble néanmoins avoir été très vivant à en juger d'après l'aire d'extension, dans tout le nord de l'ancienne Gaule, des toponymes La Hutte, les Huttes (v. Longnon, p. 590; Huttes est très attesté en Belgique dès 1272, v. FEW t. 16, p. 277a et dans l'Hérault vers 1035, Thomas, Dict. topogr. Hérault, s.v. Utes). Tout porte à croire que hutte a été d'abord, et pendant longtemps, uniquement en usage à la campagne avant d'être introduit dans la lang. littér. où ce genre de construction (b) était notamment désignée par les termes loge* et feuillée*. Le sens a est à rapprocher du rhénan hütte « coin d'une pièce, angle; espace étroit entre deux maisons ».
Wallon, houte ; du germanique : anc. h. allem. hutta ; allem. Hütte ; dan. hytte ; suéd. hydda ; angl. hut ; ces mots tiennent au gothique hethjo, chambre, lequel, conformément à la loi de Grimm, est de même racine que le sanscrit çî, grec, latin cubare : c'est la chambre à coucher. (Littré).