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HO

hobereau (oiseau rapace ; gentilhomme )    Forme élargie par le suff. -ereau (-eau*), de l'a. fr. hobel « sorte de petit oiseau de proie » (fin xiiies. ds T.-L.), cf. ses var. hobé (fin xiiies.-fin xives., ibid.) et hobier (fin xive-début xves., ibid.), qui se rattache prob. à l'anc. verbe hobeler « escarmoucher, harceler l'ennemi, piller » (ca 1195, Ambroise, op. cit., 2384 ds T.-L.), lui-même empr. au m. néerl. hob(b)elen « tourner, rouler »; cf. néerl. hobbelen « se balancer », qui remonte à un verbe germ. *hubbon (v. aubin).

hoche-pied (syn. de hausse-pied)    forme normanno-pic. Hoche-pied, sous l'infl. morphol. de hocher1* (v. aussi hochequeue).

hoque-queue     (Est., s.v. batemare); 1557 hausse-queue (Belon, Portraicts d'oyseaux, fo88 vods Gdf. Compl. s.v. hochequeue). Composé de la forme verbale de hoche (hocher*) et de queue; hausse-queue, sous l'infl. morphol. de hausser* (v. aussi hausse-pied).

hocher    1. 1155 hochier « secouer, remuer » (Wace, Brut, 10584 ds T.-L.); 2. ca 1170 hoquer le chief « hocher la tête » (Beroul, Tristan, éd. Muret, 1543). De l'a. b. frq. *hottisôn « secouer », dér. en -isôn de *hottôn « faire balancer, branler »; cf. m. néerl. hutselen, hutsen « secouer, agiter, remuer, balancer »; néerl. hutsen « id. ». Cf. hochequeue, hoche-pied

hochet    1. 1331 jeux « osselet » (Charte de Liège, t. 2, p. 415 ds Du Cange, s.v. hochia); 2. a) 1391 « jouet d'enfant » (3eCompte royal de Ch. Poupart, fol. 79 ds Gay); b) 1745 fig. « chose futile qui contente, qui console l'esprit » (Dulaurens, Chandelle Arras, p. 156). Dér. de hocher*; suff. -et*.

hodé    Hodé, c'est à dire Las, ou Lassé, Fessus. Il vient du mot Grec hodos, id est, via. Fessus de via. (Jean Nicot)
hoder    vieux mot qui n'est plus en usage que parmi le peuple ; lasser, fatiguer. Un paysan picard, après avoir beaucoup marché, dit : je suis hodé, et ne se doute guère qu'il parle grec.
    hodé, ée    « Très-vieux mot français, dit. M. Ch. Nodier, encore aujourd'hui patois de Picardie et de Champagne. Il signifie lassé du chemin, fatigué du voyage. Par quelle étrange bizarrerie, ajoute l'auteur de l'Examen critique des Dictionn. etc. les Grecs ont-ils jeté leur ὁδός (hodos), voyage, leur ὁδεύω (hodeuô), je chemine, dans la langue antique de nos provinces ? En quelques parties de la Savoie oder veut dire partir : je m'ode, je m'en vas. »
    On le trouve dans la XVe des Cent nouvelles Nouvelles. « Ses gens tout hodez et travaillez et leurs chevaux aussi... » (Fr. Noël et L.-J. Carpentier, Dictionnaire étymologique, critique, historique, anecdotique et littéraire... pour servir à l'histoire de la langue française, 1839).
    Hodé, fatigué, est encore usité en picard, en rouchi, en messin, en champenois. Lorr. Fillières, hodaï. Langr. hodei. « Oïe ! dit-elle en jetant son fardeau sur le talus du fossé, je suis hodée. » (André Theuriet, Mme Heurteloup, p.9)(Godefroy).
   Die verbreitung des wortes, das in den nord-östlich gebieten (wallon. pik. champ. lothr. nördlich FrComté) am stärksten belegtist, und das h- lassen keinen zweifel darüber, dass hier ein germ., element vorliegt. (XVI, 216-17 *hoddôn) (FEW) The DEAF (H, 522) est contre cette étymologie : Etymologie inconnue. Le FEW 16,217a résume un article "Französisch und Fränkisch" signé par Frings et Wartburg, ZrP 67,172, où est proposé comme étymon abfrq. *HODDÔN "tourmenter". Ils appuient cet étymon par flamand hodde "étoffe déchirée" (G. Gezeles Loquela 197, à vérifier, le mot manque dans VerVer et Woordenboek) et par la famille de rhénan huddel "lambeau", Rheinisches Wörterbuch 3,881, où se trouve entre autres huddeln "fatiguer", ib. 3,885. Cette proposition n'est pas convaincante pour des raisons sémantiques. Même en constatant l'existence d'un huddeln "fatiguer", probablement secondaire, il faut tenir compte du fait que le noyau sémantique de huddel et de sa famille tourne autour de "lambeau, étoffe déchirée, personne malpropre, etc." ce qui n'appuie point afr. hoder "fatiguer". Frings et Wartburg justifient ainsi leur étymologie : « Der reiche Bedeutungsgehalt ist nur am altfränkischen Niederrhein gewahrt; die südlichen Niederlande haben sich nach der Seite 'zerfetzen', die nord-französischen Mundarten nach der Seite 'ermüden' festfelegt » (ZrP 67,172). - La valeur du h- est obcure.
   REM.: Gdf 4,482c donne sous hoder une att. torée de Beth.DucsM 52 qu'il définit "ravager". Voici le contexte : il se parti de son pere, si ala sour Bourgoigne a grans effors, et destruisist le conté, et assist et prist le castiel de la Mirmande. D'illuec s'en ala asseoir CHalon, la tierre oudant (pic. ca. 1225; var. ms. 13e s. ardant). Il nous semble impossible d'interpréter ouder comme une var. de hoder: le sens ("ravager est possible mais non établi) et la graphie n'existent pas dans notre famille. En outre, l'att. antidaterait le mot de 150 ans. L'étymologie de ouder est inconnue. 

homard    Prob. empr. au b. all. hummer de même sens, issu de l'a. nord. hummarr « id. », la date de l'apparition du mot en fr. ne permettant pas de remonter à un empr. direct à l'a. nordique. Le sens 2. s'explique par une analogie de couleur (cf. aussi l'angl. lobster, proprement « homard » qui servait à désigner les soldats angl. d'apr. leurs uniformes rouges : ca 1643 ds NED).

horion    Ca 1285 (A. de La Halle, Robin et Marion, éd. E. Langlois, 326). Orig. incertaine (cf. FEW t. 1, p. 181b, note 7; Bl.-W.1-5 et EWFS2); peut-être de l'a. fr. orillon « coup sur l'oreille » (v. oreillon) avec h expressif; néanmoins la réduction précoce de l mouillée à y pourrait s'expliquer − si l'on admet l'orig. pic. du mot (cf. a. pic. adaier composé de dallier ds FEW t. 15, 2, p. 52b, note 5).

hortillon, hortillonnage, hortillonneur    Mot pic. (cf. Corblet 1851), dér. sur le modèle de boquillon1* de l'a. pic. ortel « jardin », ca 1200 (G. de Douai, Jérusalem, 1548 ds T.-L.), du b. lat. hortellus « petit jardin » (vie s. ds TLL) dimin. du lat. class. hortus « jardin », d'où l'a. fr. ort « id. » (ca 1150 ds T.-L.), cf. aussi l'a. pic. ortillier « cultiver un jardin » (ca 1275, ibid.); le b. lat. hortilio, attesté une fois dans les gl. (Glossae Scaligeri ds CGL t. 5, 601, 35) est peut-être la latinisation du mot pic. (FEW. t. 4, p. 490 a, note 7).

hottentot    Nom donné par les Hollandais à un peuple de l'Afrique méridionale, sans doute parce que celui-ci en dansant et en chantant n'énonce que la syllabe hot, hot, hot (De Vries Nederl.). La langue hottentote contient, en effet, beaucoup de clics.

houblon    1407 houbelon (Arch. Nord B 10361, fol. 24 ds IGLF); 1444 houblon (Franchises, lois et coutumes de  la ville de Lille, éd. Brun-Lavainne, p. 206). Dér. de l'a. subst. hoppe « bière houblonnée » (1391, Arch. Nord B  17473, fol. 72 ds IGLF) en usage dans les parlers du Nord et en wallon; d'où houppe « id. » en m. fr. (1537,  Maistre Hambrelin, 49 ds Recueil de Poésies Françoises, t. 13, p. 174); également attesté dans les textes du Nord  par le composé hopembier « id. » (1340, Livre des Métiers, éd. J. Gessler, I, p. 46), du m. néerl. hoppe « houblon,  bière houblonnée »; cf. néerl. hop « houblon ». Le suff. -elon (Hainaut) est prob. tiré de l'anc. subst. judéo-fr.  homlon « houblon » (xies., Gloses du Pseudo-Guerschom, Brandin, 44 ds Lévy, Rech. lexicogr. sur d'anc. textes  fr. d'orig. juive, p. 60, § 511) qui survit encore dans les toponymes des départements de l'Aisne et de la Somme  (cf. FEW t. 16, p. 265a); de l'a. b. frq. *humilo de même sens; cf. a. nord. humli; flam. hommel « id. ». Le lat.  médiév. connaît également un topon. Humlonaria (760 ds Du Cange) et un subst. humulo « houblon » (822,  ibid.). Le mot d'orig. frq. a été évincé par son concurrent néerl., ce dernier correspondant à une amélioration de  la techn. de la brasserie et à l'usage du houblon dans la fabrication de la bière, venus des Pays-Bas et de Flandre.  La sonorisation du p reste inexpliquée.

houille    Mot de l'a. liégeois hulhes 1278 et 1295 hulhes ou cherbons (Haust, Étymol., p. 161, note 3), d'où le wallon mod. hoye, la houille ayant été découverte en Hesbaye vers 1195 (cf. ibid., p. 160, note 1 et la forme latinisée hullae en 1198 ds Du Cange). Il représente prob. l'a. b. frq. *hukila « tas, monceau, motte », dimin. de *hukk- (cf. le m. néerl. hokke « tas », l'all. Hocke « moyette »), lequel est attesté dans les dial. néerl. sous les formes heukel, eukel « veillote »; cf. FEW t. 16, pp. 258b-259.

houle    Prob. même mot que houle « cavité » qui vit presque exclusivement en Normandie et dans les régions limitrophes (cf. Louviers, houle « cavité où se retirent les poissons au bord de la rivière »; Blois « grande crevasse remplie de terre qu'on rencontre dans les bancs de pierre » et les dér. norm. houlette « trou de lapin », Havre se déhouler « sortir à regret de son lit ou de chez soi » ds FEW t. 16, p. 220b) et qui est empr. de l'a. scand. hol « caverne ».

houlette    Houler, en raison de son ancienneté et de sa géogr. (pic., norm., wallon, champ. ds FEW t. 16, p. 222a), représente prob. le verbe frq. qui a donné le m. néerl. hollen « courir impétueusement » et qui à l'orig. avait sans doute le sens plus gén. de « agiter énergiquement » (cf. l'all. rhénan holdern « faire du boucan », holtern « travailler d'une manière désordonnée »). houler (jeter) < *hulþan-, donner sa miséricorde (cf. http://www.etymologiebank.nl/trefwoord/hollen)

houppe    Mot de l'extrême Nord du galloroman où il a développé les sens de « touffe » et de « cime d'arbre »; vient prob. de l'a. b. frq. *huppo « touffe » que l'on peut restituer d'apr. le flam. hoppe « touffe d'herbe, toutes sortes de végétaux qui sortent de terre » et le rhénan hupp, huppen « tas de paille, de lessive, etc., en forme de pyramide »; cf. FEW t. 16, p. 268.
    Le même que huppe (du b. lat. ūppa, du lat. upupa, forme d'origine onomatopéique) ; wallon, hope, houpe, sorte de houppe qui vient à l'extrémité des fèves ; norm. choupe, houppe. (Littré)

houppelande    1281 houppelande cost. (Dehaisnes, Hist. de l'art en Flandre, 107 ds Delb. Notes mss). Prob. adaptation de l'a. angl. hop-pâda « pardessus » dont la francisation du 2e élém. reste difficile à expliquer, cf. FEW t. 16, p. 225.
    Bourg. ôperande. Huet le tire de Upland, province suédoise ; mais il n'indique rien qui démontre cette étymologie, peu vraisemblable en soi. M. J. Quicherat (Histoire du costume en France), rappelant que les Italiens se servaient d'un habit dit pelando, que les provençaux auraient changé le nom en lou peland, se demande si houppelande n'en serait pas venu. (Littré).
    Pelando est inconnu au Dizionario Etimologico della Lingua Italiana (www.etimo.it), mais on trouve palandrano, -a, fr. e sp. balandran : = b.lat. palandrana (nei testi del sec. XIII e medio-evo): Sorta di veste lunga e larga o gabbano, com 'erano soliti indossare i marinari delle palandre (cf. bélandre, balandre). Il Bugge però, seguito dallo Scheler e dallo Schneller, pensa all'a a.ted. wallandaere "vagabondo" (mod.ted. wallen "andare in pellegrinaggio"), e suppone abbia indicato originariamente un mantello da viaggiatori, da pelligrini.
    Le DEAF penche pour l'origine suédoise, mais qui aurait pris en moyen-anglais (uppelande) dans le sens rural : "Il pourrait s'agir d'un vêtement auquel on a attibué une provenance rurale. Le genre féminin pour une désignation d'un vêtement est normal, cf. gascorte, portugoise, doublete, etc." Il rejette l'idée de Guiraud qui veut le rattacher à houppe* (cf. hopelon "sorte de laine peignée utilisée comme trame"), qu'il définit "flocon de laine", houpper "peigner la laine" et conclut : « la houppelande est donc un sous-vêtement destiné à houppeler "à garnir de houppe" ».

houret (mauvais chien de chasse), hourailler, houraillis (meute)    1661 (Molière, Les Fâcheux, acte II, scène 4). Composé sur hurr-, onomat. du cri servant à exciter les chiens.
    Diez en rapproche l'anglo-saxon horadr, maigre. Cela est fort douteux. (Littré).
    Guiraud le dit d'origine wallonne (1661).

hourque (navire lent)    Empr. au m. néerl.hulc masc., hulke fém. « navire de transport ». Pour [l] implosif > [ʀ], v.  Fouché, p. 866, rem. IV. L'a. fr. avait connu un terme équivalent, empr. à l'ags. hulc « bateau » (NED) : 1erquart  du xiiies. [date du ms.] : hulke (Lois de la cité de Londres, ms. Brit. Mus. Add. 14252 ds Gdf.). Il n'est pas  toujours possible, parmi les ex. de m. fr., de distinguer le mot empr. au néerl. du mot empr. à l'ags., les deux  ayant pris les mêmes formes hulque, hourque, etc.

houspiller     1454 houssepillier « maltraiter en secouant ou en grondant » (doc. ds Du Cange, s.v. housia). Altération, soit par interférence avec le verbe piller, soit sous l'infl. des verbes péj. en -iller, de l'a. fr. houcepingnier « maltraiter en secouant ou en grondant » (ca 1179, Renart, éd. M. Roques, 1936), lequel est issu d'un croisement de houcer (v. housser 1) et de pingnier (v. peigner), verbes synon. (cf. tournevirer, de même formation), souvent associés pour renforcer une expr., cf. le passage : « As denz le pigne et house et hape » tiré du Roman de Renart (éd. E. Martin, branche XI, 1311).
    Norm. gouspiller. Diez conjecture qu'il dérive de l'anglo-saxon hyspan, injurier ; Chevallet, de l'anglo-saxon utspillen, maltraiter, de ut, ute, hors, et spillen, spillan, gâter, détruire. Scheler croit que gouspiller est la forme primitive, et est disposé à le rattacher au latin cuspicula, pointe, aiguillon, de sorte que gouspiller, houspiller serait aiguillonner. Mais il est possible d'arriver à quelque chose de plus plausible. La forme ancienne est houcepigner ; la forme subséquente est houssepiller ; on doit donc y voir le mot housse, houce, composé avec pigner ou piller ; et le tout signifiera peigner ou piller [saisir] la housse, le vêtement de dessus, et, figurément, battre, tourmenter, secouer ; c'est ainsi qu'on dit populairement tomber sur le casaquin de quelqu'un. (Littré)

housser    1. Ca 1 200 fig. houser « maltraiter » (Renart, éd. E. Martin, branche XI, 1311) [attesté indirectement vers 1179 par houcepingnier, v. houspiller]; 2. 1269-78 housser « enlever (une toile d'araignée) avec un houssoir » (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 13309). Dér. de houx*; dés. -er.
    Houx ; normand, housser, maltraiter ; dans le Berry, housser signifie plier en faisant ressort : Une verge de houx housse bien. (Littré)
    Houssine, M., bâton : balai de houx. — Jean de la Houssine, trique, par j. de m. Le petit houx s'appelle en norm. vergandier, le porte-verges. (Timmermans)

hoveman, houpeman    Région. (Flandres) "Capitaine, bourgmestre (dans les villles de Flandre)" FEW hovetman, hooftman (alld. Hauptmann), équivalent germ. de capitaine ("homme de tête").
huque    Empr. au m. néerl.hoike, heuke, huke « sorte de manteau » (xives. [ms.] ds E. Verwijs, J. Verdam et F.  A. Stoett, Middelnederlandsch Woordenboek); néerl. huik « id. »; cf. aussi m. b. all. hoike, heike, huke de même  sens. L'hyp. inverse d'un empr., du néerl. au fr., qui pourrait être appuyée par les formes variées du m. néerl. et  du m. b. all. ainsi que l'existence en lat. médiév. d'un subst. huca, hapax, de même sens (Marseille, 1276 ds Du  Cange) doit être écartée pour des raisons d'ordre chronol. La soudaine et massive apparition du mot en fr. au  début du xves. est vraisemblablement liée à la mode de l'époque. Cf. FEW t. 16, p. 258a.

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