• brun, bren/bran, brin

    Définition : merde, boue, désordre, marron
    désigne en français la couleur (cheveu brun, bière brune, cassonade brune), et par métonymie celui qui a les cheveux bruns
        Le wiktionnaire note Mathieu Avanzi, Les régionalismes du Grand Est sur Français de nos régions : En France métropolitaine, dans le premier sens indiqué (couleur brune), le mot brun est plus fréquemment utilisé dans l'arc nord-est du pays tandis que le mot marron l'a presque supplanté ailleurs. Au Canada, en Suisse et en Belgique, le mot brun est plus fréquemment utilisé pour ce sens que marron.

    brun, bren/bran, brinLouis Vermesse, Dictionnaire du patois de la Flandre française ou wallonne

    Dérivé : berner, bernique, bernifiquer (mettre ou jeter dans le bren), embernaquer (se salir), mais aussi peut-être berdiner et bredouille (cf. en allemand in der Bredouille sein/stecken).

    Prononciation : On rencontre l'orthographe bren, brun et brin, voire brain : [bʀœ̃], fém. [bʀyn]. On signale généralement une tendance à la substitution de [ɛ̃] à [œ̃], dans tous les mots en cause (bien que chez les auteurs consultés l'observation se rapporte à la graphie un, sans mention de eun). Le phénomène est signalé à partir de 1902 au moins. Dans le cadre des théories pragoises, ce phénomène s'explique par le faible « rendement fonctionnel » de l'« opposition » [œ̃] ~ [ɛ̃].

    fouteux de brin

    Expressions :
    On retrouve les expressions bren d'agache, bren d' Judas (taches de rousseur), bren d'oreille/d'orèle (cérumen), bren d' cat (bourdaine, arbrisseau), bren d' viau (chiquenaude sur le front)... L'Urchon l°162 en cite encore beaucoup d'autres.
    - Du brun ! (De la zut !, Fais chier !) ;
    - Quel brun ! (quel désordre, quel foutoire !)
    - Foutre le brun ! (mettre la pagaille, au sens propre (dans une pièce) et au sens figuré (dans le couple)) ; et l'injure "fouteux de brin" (fouteur de merde) ;
    - Brin tin cul ! (substitut nordiste du juron "Merde" pour wikipedia) ;
    - Éte dins l'brun (être dans la merde) ; 
    - Ch'est in brin d' quien (c'est pas grand-chose, citée par www.lavoixduchti.com) ;
    - Mouque tin nez t'as du brin at' bottine (à dire à quelqu'un dont le nez coule, sur wikipedia ; in dit cha a quéqu'un qui arrete te pas d'arnifler, citée par minloute ; ce dit à quelqu’un qui ne comprend rien ou qui répond à côté de la plaque. citée par chtioalain). Une tasse se vent sur www.redbubble.com avec cette expression.

        On trouve chez certains auteurs une expression indiquée comme vieillie et littéraire dans le CNRTL :
    Mais i foait brun ; té vos chell' boîte à z-allunmettes (Théophile DENIS)
    Ch'étot par un brun soir d'hiver (Alexandre DESROUSSEAUX)


    Répartition : Nord-Pas de Calais

    brun, bren/bran, brin
    Français de nos régions (francaisdenosregions.com)



    Origine : ici la prononciation des mots français brin, brun et bran/bren se confond.
    Brun: du germanique *brūn « brun » (correspond au néerlandais "bruin", à l'allemand "braun" et à l'anglais "brown") introduit dans la Romania, probablement par les mercenaires germaniques qui l'ont peut-être employé pour qualifier des chevaux ; latinisé en brunus, attesté au VIe siècle par Isidore et au VIIIe siècle dans les gloses de Reichenau.
    Bran/Bren : du latin vulgaire *brennus « son » attesté sous la forme brin(n)a « son, nourriture pour chien » (VIIIe-IXe siècles). D'origine obscure, sans doute pré-romane, peut-être gauloise, mais les correspondances du mot dans les langues celtiques ne sont probablement pas autochtones.
    Brin  : cf. 1532 brin de paille (Rabelais, Pantagruel, III, 18 dans Littré); d'où 1497 « parcelle de qqc. » brin de loyaulté. Origine obscure. L'hypothèse d'un emprunt à un gaulois *brinos « verge, baguette » fait difficulté étant donné le manque de fondement de l'étymon dans les langues celtiques ; l'étymon latin primus, par l'intermédiaire du provençal, fait difficulté des points de vue phonétique et sémantique.

    Exemples :
    Au puq in remue un brun au puq i pue (expression citée par batisse)
    source : https://www.chti.org/forums/subject.php?idforum=2&idsubject=3846


    Et qui qu' ch'est qui a core foutu l'brun in vénant minauder avec des " petits-déjeuners " el matin, des " déjeuners " à midi et pis des " diners " au soir (Pierre ROLAND)

    brun, bren/bran, brin

    lemonde.fr, Langue sauce piquante


    Si à n'est point malhéreux... Tchièche qu'i m'o foutu ène cochonn'rie parelle ?
    Y o du brun d'cochon su ch'paillasson... O marche eddins pi o z'in met tout pertoute;
    ch'est ène vraie calamité qu'ech cochon-lo.
    (Jacques VARLET)

    Ces vis sinssis y akatottent l'purin... y nous donnottes des sous... Ch'est p'tête l'origine de c'vis dicton qui dit " du brun ch'est d'l'argint... ".
    (Nord-PdC COLLECTIF)


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