• COQ

    coq (cuisinier à bord d'un bateau), maître coq    Empr. au néerl. kok « cuisinier » (lat. vulg. cocus, class. coquus « id. ») au moment où dominait la navigation hollandaise. Cf. ricochet

    coquelet (jeune coq)    790 pic. (J.-B. Hennebert, Réponses à Grégoire sur les patois de St Omer ds R. Lang. rom., t. 15, 3e série, 1, p. 60). Dér. de coq1*; suff. -(el)et*. Indirectement attesté au xiiie s. (pic.) par transposition dans le domaine de la bot. (v. coqueret1).

    coqueluche    Orig. obsc. (FEW t. 21, p. 418b). Compte tenu des premiers témoignages (Nicole Gilles, Chron. de France ds Gdf. Compl.; Mézeray ds Trév.) et en l'absence d'indications plus sûres, on peut supposer que le nom de la maladie est directement emprunté au nom du capuchon parce que celle-là s'en prenait notamment à la tête et que de nombreux malades la couvraient d'un capuchon ou la sentaient lourde et chaude comme s'ils avaient réellement porté un capuchon. Dans cette hypothèse, la comparaison de la toux avec le cri du coq (Spitzer ds Miscellanea Schuchardt, 1922, p. 144, 147) ainsi que l'all. Keuchhusten ou le néerl. kinkhoest (Brüch ds Z. fr. Spr. Lit., t. 50, pp. 320-321), ne peuvent être invoqués que comme étymol. secondes (FEW t. 21, p. 418b; Badia' Margarit ds Mél. Wartburg (W. von) 1958, p. 55). Coqueluche au sens de « capuchon » est lui-même obscur (FEW loc. cit., p. 529b). Une altération de l'a. et m. fr. coquille désignant une coiffe (attesté indirectement au xiiies. par le dér. coquillier ds Gdf., au xives. ds La Curne et au xvies. ds Hug.) d'apr. le mot capuche* (EWFS2) ne peut être retenue compte tenu de l'orig. et de la chronol. de ce dernier mot; coqueluche, altération de coquille ou formation à partir de coque* est cependant possible mais le processus en demeure inexpliqué.

    coqueluchon    1. Fin xves. « sorte de capuchon » (Amant rendu cordelier à l'observance d'Amour, éd. A. de Montaiglon, CLIII, 1924 ds IGLF); 2. fin xviiies., p. anal. « plumes recouvrant la tête des oiseaux » (Montbeillard ds Buffon, Histoire naturelle, Oiseaux, t. 3, 354 ds IGLF). Dér. de coqueluche* désignant un capuchon; suff. -on1*.

    coquemar (bouilloire, samovar)    Orig. obsc.
        L'étymon gr. byzantin κουκκουμάριον (dér. de κουκκούμιον, Du Cange grec et TLL, s.v. cucuma, lat. cucuma « marmite, chaudron »; L. Sainéan ds Z. rom. Philol., t. 30, 1906, p. 307; REW3, no2362; FEW t. 2, p. 1456; Bl.-W.5) qui paraît seul capable d'expliquer l'a. catalan cogomar (1345 ds Alc.-Moll) est difficilement compatible avec l'aire géogr. du fr. qui semble d'orig. pic. (1280) et wallonne (v. Haust, Dict. fr.-liégeois, s.v. bouilloire et FEW, loc. cit.) et avec l'attest. relativement tardive du prov. (1479 ds Pansier t. 3).
        L'étymon flamand kookmoor « coquemar », très rare (De Bo, Westvlaamsch Idiotion d'apr. Gesch., p. 75; Tollenaere ds Z. rom. Philol., t. 60, 1940, pp. 502-506 et EWFS2) composé de koken « bouillir » et de moor « maure » (p. allus. au pot noirci par le feu de l'âtre, cf. les termes dial. : prov. maura, meusien more « marmite, pot », FEW t. 6, 1, p. 552 a et l'altération pic. de coquemar : coquenoire ds Hécart) convient parfaitement à l'aire géogr. du mot, mais ne peut expliquer le catalan dont il est cependant difficile de séparer le français.

    coquin    Orig. obscure. À l'étymon lat. coquinus adj. « de la cuisine », d'où l'on tirerait un subst. « marmiton » (Cor., s.v. acoquinar), acceptable du point de vue sém. (cf. a. fr. coistron, cuistron « marmiton » et « bâtard, être sans honneur », d'un lat. *coquistro [FEW t. 2, p. 1160a] et l'emploi de coquinus par Plaute [Pseudolus, 790 ds TLL s.v., 924, 73] dans un sens péj.) s'oppose le fait que l'attest. de Plaute est isolée et que le subst. lat. médiév. coquinus « mendiant » (Du Cange s.v.) n'est apparemment qu'une latinisation du fr.; de plus, coquin supposerait une formation demi-savante qui ne correspond guère aux formations exclusivement pop. des mots français issus des dér. du lat. coquere. L'hyp. d'une dérivation de coq1* (Dauzat 1973, 2e hyp.; Bl.-W.5; FEW t. 2, pp. 862-863; EWFS2) fait difficulté du point de vue sém., aucun des dér. de coq1* ne présentant un sémantisme approchant du sens premier de coquin (v. les réserves de W. Von Wartburg ds R. Ling. rom., t. 23, p. 214). L'hyp. d'une dérivation de coque* au sens de « coquille » (Sain. Sources t. 1, pp. 110-111; Dauzat 1973, 1re hyp.) pour désigner un mendiant ou un gueux portant une coquille pour faire le faux pèlerin (cf. coquillard) est impossible notamment du point de vue chronologique.
            L'hypothèse d'une dérivation de coque au sens de « coquille » pour désigner un mendiant ou un gueux portant une coquille pour faire le faux pèlerin (-> voir coquillard) est impossible du point de vue chronologique : coquin apparait au douzième siècle. Serait-il une variante de cacou, quèque, kéké, coco, quinquin ? (wikipedia).