• LO

    loch (appareil simple servant à mesurer la vitesse du navire)    Empr. au néerl.log « bûche, poutre ».

    locman, lodesman (Pilote d'un port, d'une rade, d'une rivière)    néerl. lootsman, cf. lamanage, lamaneur

    lof    Peut-être empr. au m. néerl. loef « côté du vent », attesté dep. le xvies. seulement (Kilian ds FEW t. 16, p. 478a), mais qui est prob. plus anc., cf. le m. b. all. lôf « côté du vent » (FEW, loc. cit.). La localisation géogr. des 1resattest. en a. fr. (norm.) ferait plutôt penser à un étymon a. nord., qui n'est cependant pas attesté.

    logeur    A. 1. 1461-66 « celui qui doit trouver où loger les troupes » (Jean de Bueil, Le Jouvencel, éd. L. Lecestre, t. 1, p. 179); 2. 1495 « personne qui offre un logement » (Jean de Vignay, Miroir historial, XVIII, 24, éd. 1531 ds Delb. Notes mss : hosteliers ou logeurs de pelerins); 3. 1798 « personne qui loue des garnis » (Ac.). B. 1636 (Monet d'apr. FEW t. 16, p. 449b); 1885 « personne qui loge chez une autre » (Zola, loc. cit.). Dér. de loger*; suff. -eur2*; cf., pour le sens B, le terme région. de Wallonie et du Nord de la France logeux « ouvrier en pension dans une famille », v. FEW loc. cit. et Haust, p. 372b : lodjeû.

    loque (à reloqueter)    torchon, chiffon, serpillère. Empr. du m. néerl. locke « boucle, mèche de cheveux », d'où aussi l'a. fr. lok « mèches de laine grossière ».

    lo(c)quet (brosse ; laine)    Dér. du m. néerl. locke « boucle, mèche de cheveux » (loque*); suff. dimin. -et*.
        Allem. Locke, boucle de cheveux ; comparez LOQUE. (Littré).

    loquet (fermeture)    Soit dimin. de l'anglo-norm., norm. loc « loquet » (1174-76, Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas; 1474, Myst. de l'Inc. et Nativ. ds Gdf.), lui-même empr. de l'a. angl. loc. « id. », soit empr., avec suff. dimin. -et, du correspondant m. néerl. loke (FEW t. 16, p. 475a).
        Wallon, lokè, cadenas ; ital. lucchetto ; angl. locket. Diminutif de l'anc. français loc, venant du germanique : anglo-saxon, loc, fermer ; anglais, to lock ; flamand, luycke ; islandais, liuka. (Littré)

    lorgner, lorgnon, lorgnette    Dér. de l'adj. lorgne « qui louche » (1202, Jean Bodel, Congés, éd. P. Ruelle, 419, en emploi subst.), issu d'un germ. *lurni-, dér. du rad. *lūr « guetter, espionner ».
        Diez, d'après Frisch, citant le normand loriner, regarder, tire lorgner du germanique : allem. lauern, épier, regarder ; suisse, loren, luren ; suéd. lura. Cette étymologie ne tient aucun compte des anciens adjectifs lorgne et lour qui signifient louche et qui ne paraissent pas pouvoir être séparés de lorgner, tant pour la forme que pour le sens, lorgner étant, comme loucher, regarder de côté. Mais on peut concilier l'adjectif et le verbe, en dérivant l'adjectif lui-même de ces verbes germaniques qui, signifiant regarder, auront pris le sens de loucher. Cependant cela n'est pas tout à fait sûr. Tout l'Ouest dit calorgne pour borgne, et, en Normandie, pour louche ; patois lorrain, calougnâ, loucher, calougnâr, louche ; calorgne est sans doute formé de la particule péjorative ca, et de lorgner. Il y avait un autre lorgner qui signifiait frapper et qui paraît sans relation avec lorgner, regarder de côté :
    - XVe s. COQUILLART, Le blason des armes et des dames On crye haro, qui vive, tue, Alarme, au guet, rens toy, ribault, Torsche, lorgne, depesche, rue, Frappe, combat, taille, remue
    - XVIe s. DESPER., Contes, XCVIII Et à grands coups de poing il lorgnoit dessus lui Ce lorgner se trouve encore dans Régnier : Ces gens à se piquer ardents, S'en vinrent du parler à tic tac, torche, lorgne ; Qui casse le museau, qui son rival éborgne, Sat. X. (Littré).
        Auguste Brachet (Dictionnaire étymologique de la langue française) le rattache au normand.

    lori (perroquet)    Empr., par l'intermédiaire du néerl.lory, au malais nori « id. » (ca 1430 ds Fried., s.v. loro). La forme lori, donnée comme malaise par le hollandais Lodewijcksz, en 1601 (v. Arv., p. 306), s'est fixée en fr. grâce à un ouvrage de zool. écrit en lat. par l'Anglais Ray, qui a lui-même empr. le mot au néerl. (1713, Syn. avium, p. 151 ds Arv., p. 306). Cf. Arv., pp. 305-306 et FEW t. 20, p. 103a.

    loris (lémurien)    Empr. au néerl.loeres « fou, nigaud, rustre »; aussi lori « singe ». Cf. FEW t. 15, 2, p. 192b.

    loterie    Empr. au néerl. loterij «id.» (cf. loteria dans une lettre en lat. de 1513 de Chr. Longolius d'apr. FEW t. 16, p. 482b; v. aussi Kluge20), dér. de lot (lot*).
    Ontleend aan Frans loterie [1538; TLF], eerder al in een Latijnse brief van de Fransman Christophore de Longueil loteria [1513; Fokker 1862, III]. Dit Franse woord is een vertaling van mnl. en vnnl. lotinghe ‘evenement waarbij geloot wordt om prijzen’ (Brugge, Oudenaarde) [1445; Fokker 1862, 9], afleiding van → loten met het achtervoegsel → -ing.

    louche (ustensile)    Forme normanno-pic. (encore considérée comme pic. par Nicot 1606 et Cotgr. 1611), de l'a. fr. louce, loce (lousse dans les dial. de l'Ouest; cf. FEW t. 16, p. 483 a); lui-même de l'a. b. frq. *lôtja «grande cuiller», que l'on suppose d'apr. le m. néerl. loete, loet «nom donné à différents instruments en forme de cuiller à long manche pour puiser ou creuser». Les sens techn. s'expliquent par une anal. de forme.

    louchée (mesure)    a) 1273 «mesure à céréales» (Doc. ds C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu, p. 621); b) xves. [ms.] lochié «contenu d'une louche » (Songe de Pestilence, fol. 202 vods G. Tilander, Glanures lexicographiques, p. 158), rare avant 1822 (Mézière, Jargon ds Esn.); mot essentiellement pic. et flam. (wallon) à l'origine (cf. FEW t. 16, p. 483a), de louche2, suff. -ée (v. -é).

    louchet (bêche, pelle, godet de drague)    Dér. de louche2* au sens de «bêche»; suff. -et*. Louchet à l'origine et jusqu'au xvie s. n'est usité qu'en pic. et en flam. (cf. FEW t. 16, p. 483b-484a).

    loure    1. 1555 «instrument de musique champêtre» (Vauquelin de La Fresnaye, Les Foresteries, I, 6 ds Hug.), terme relevé en Normandie (FEW t. 5, p. 465a), donné comme poit. par Cotgr.; 1559 (Ronsard, 2eLivre des Mél., éd. P. Laumonier, t. 10, p. 54, 89); 2. 1702 «danse paysanne» (Dufreny, Double veuvage, III, 7, éd. Paris, Briasson, 1731, t. 2, p. 110). Orig. obsc. L'étymon b. lat. lūra «ouverture d'un sac de cuir ou d'une outre; sacoche, bourse», convenant du point de vue sém. pour désigner cette sorte de cornemuse, fait difficulté du point de vue phon., loure supposant un -u-, FEW, loc. cit.; l'étymon a. nord. luþr «cor» évoqué par FEW, loc. cit., note 1, n'est pas traité au t. 16.
        On a indiqué le vieux scandinave lûdr, danois luur, flûte de berger. D'autres regardent loure comme une altération de outre (d'une cornemuse), avec agglutination de l'article. Ne pourrait-on pas songer au latin lura, sacoche, bourse, et, par suite, musette ? (Littré)