• COL

    colifichet     1. [1640 (Manuscrit de P.-D. Huet ds Fr. mod., t. 14, p. 288)]; 1680 « petit objet de fantaisie sans grande valeur » (Rich.); 2. 1690 « ornement de papier collé sur du bois, du velours » (Fur.); 3. 1803 « petit biscuit léger qu'on donne aux oiseaux » (Almanach des Gourmands, p. 126 ds Fr. mod., t. 24, p. 137); 4. 1828 céram. « support pour les poteries » (Bastenaire, Daudenart, L'Art de fabriquer la faïence..., p. 455). Altération du m. fr. coeffichier (1458 ds Gdf., mot de sens obscur paraissant désigner un accessoire de coiffure prob. à rattacher à coiffe*) par attraction de coller* et affiquet*.

    colimaçon    Altération sous l'infl. de coque* du normanno-picard calimachon (FEW t. 5, p. 341a) composé de écale* et de limaçon* (cf. dès 1390 a. norm. caillemasson, composé de écaille.

    colin (poisson)    Soit issu, par substitution du suff. -in* au 2eélément du mot, du néerl. koolvis ou de l'angl. coalfish, littéralement « poisson-charbon (en raison de la couleur de son dos) » [d'où le m. fr. colfisch 1551, P. Belon, Hist. nat. des estranges poissons marins d'apr. Lar. Lang. fr.], soit plus prob. dér. avec suff. -in* du m. fr. cole « id. » (fin xives., E. Deschamps, éd. G. Raynaud, VIII, 90, 51, attest. isolée), empr. au néerl. kole, forme abrégée de koolvis (v. De Vries Nederl. et FEW t. 16, p. 343a).

    colin-maillard    Composé du nom propre Colin, dimin. de Nicolas, empl. plaisamment et par dénigrement (v. colin3; cf. également le nom de jeu Colin-bridé, Rabelais, ibid.) et prob. du nom propre Maillard, à moins qu'il ne s'agisse d'un dér. de mail* dans l'hyp. où le joueur aveugle cherchait ses partenaires à l'aide d'un bâton (v. Alleau; EWFS2).
        Le nom du jeu viendrait de Jean Colin-Maillard, un guerrier hutois (ville de Huy), ayant combattu le comte de Louvain au Xe siècle et qui eut les yeux crevés au cours d'une bataille, mais continua à se battre, frappant au hasard tout autour de lui. Ce visage aux yeux crevés est représenté sur une sculpture en pierre du portrait du valeureux guerrier Johan Coley Maillard dit « le Grand Maillard » et de sa femme Jeanne de Seille réalisée sur une des cheminées monumentales de l'ancien Château de Landreville (Ardennes), demeure française de sa famille après avoir quitté la Belgique vers 1350. (wikipedia)

    colombe (poutre de colombage) et colombage    1. 1334 « jambage de porte, poutre dans un mur » (Travaux exécutés à Rouen ds Havard 1887); 2. 1611 « outil de tonnelier constitué d'une poutre posée à l'horizontale sur des pieds et dans laquelle est enchâssée une lame de rabot » (Cotgr.). Spécialisations de sens de l'a. fr. colombe, doublet de colonne*, attesté dep. la Chanson de Roland (éd. Bédier, culumbe, vers 2586) et dans lequel le -b- épenthétique est le résultat des difficultés de prononc. du groupe -mn- du lat. columna « colonne ».

    colza (néerl. par un dialecte wallon)    Adaptation du néerl. koolzaad « colza » proprement « graine de chou », étymologie que confirment l'importance des cultures de colza dans les Flandres et dans les Pays-Bas, et la présence du mot en picard (Hécart; v. Gesch., p. 77).