• CAP

    cap (vers l'avant du navire) : 1529 mar. (J. Parmentier, J. du voyage ... ds Jal : nous mismes le Cap au sud-sud-est). Empr. à l'a. prov. cap au sens de « extrémité ».
    cap (pointe de terre souvent élevée qui s'avance dans la mer) : Ca 1392 géogr. (Jean d'Arras, Mélusine, éd. L. Stouff, p. 131 : le cap Saint-Andrieu). V. cap2(cf. xives., Elucidari : caps de rocas ds Rayn.).

    cape (Être, mettre à la cape, prendre la cape ; de cape : en travers du vent)    1484 loc. mar. (P. Garcie, Le Grant routier, Rouen, non paginé cité par Arveiller ds Fr. mod., t. 25, p. 308 : mettre ton navire a la cappe); 1680 câpe « grande voile » (Rich.). Empr. au norm. cape « manteau » d'où « grande voile ».

    capéer (Terme de marine. Tenir la cape pendant un coup de vent)  

    cape    Empr. au prov. capa « id. » ca 1200 Bertran de Born ds Rayn. t. 2, p. 320b; le mot désignant la cape à l'espagnole est empr. au xvie s. à l'esp. capa (a. esp. 952 ds Cor.), ces mots sont de même orig. que chape*. Ces empr. se sont superposés à l'a. fr. cape, forme norm.-pic. de chape*. Le syntagme sous cape est une adaptation du type a. fr. sous chape « secrètement, à part » (encore ds Molière, Tartuffe, acte I, scène 1), a. pic. desous cape (G. d'Arras, Ille et Galéron, 2862 ds T.-L.), sos cape (Ph. Mouskês, 9294, ibid.). Cf. capuche.

    capendu / carpendu / cortpendu / court-pendu (espèce de pomme rouge, aussi dite reinette des Belges)    peut-être le préfixe péjoratif ca.... et pendu : mal pendu, court pendu. (Littré)
    Capendu, Pomme de capendu, ou carpendu, quasi qui diroit, Court pendu, Malum curtipendulum, Une espece de pomme et rouge et roussatre, qui est tavelée à petits poincts, ferme, et de singulier goust. Huic aemula sunt Malipyra, pommepoires, quae etiam Duracina dici possunt, vel Duricoria, et Varia, quasi varie distincta. (Nicot)
        Nommé ainsi à cause de leur courte queue (Scheler). Peut-être nom de lieu pour Darmesteter et Hatzfeld qui voit dans carpendu une altération de capendu. Gilles Ménage les fait venir du Château de Chainpendu (Caspendu), près de Carcassone.

    capo(t)    Peut-être dér. du verbe caper, attesté ds les dial. de l'Ouest (G. Metivier, Dict. franco-norm., Londres-Edimbourg, 1870 : capaïr, v. « regarder sous cape »; Fr. Le Maistre, Dict. jersiais-fr., Jersey, 1966, s.v. caper : s'acaper [...] « froncer les sourcils, se renfrogner »; H. Beauchet-Filleau, Essai sur le pat. poit., Niort-Melle, 1864 : caper [se] verbe pronom. « se cacher en se rapetissant [...] se coucher »; Lalanne : capai « mettre sous cape, cacher [...] pronom. se cacher »; FEW t. 2, p. 272b, s.v. cappa), lui-même dér. de cape*.

    capon, caponne (et caponner)(Flatteur, flagorneur)    Peut-être forme prov. ou normanno-picarde de chapon.

    capout    Terme empr., prob. pendant la Guerre de Trente Ans, aux soldats de lang. germ. : néerl. kapot  machen, Haust, s.v. capot (à rapprocher de la forme capout-mac demeurée en liég., v. Haust et Verm.), all.  kaputt machen (1652 ds Trübner), termes de l'arg. milit. au sens de « assommer, tuer », adaptations, d'abord  comme termes de jeu, du fr. (faire) capot* (v. De Vries Nederl. et Kluge20). Nouvelle vigueur donnée au mot au  cours de la guerre 1914-18.

    capre (vaisseau corsaire)    Empr. au néerl. kaper « vaisseau corsaire » dep. 1652, De Vries Nederl., dér. du verbe kapen « prendre à la course, flibuster » (peut-être à rapprocher du lat. capere).

    capuche    1507 pic. habill. capuche « capuchon » (Arch. Nord, B 3496, no 123697 ds IGLF Litt.) − 1618 (J. Godard, La nouvelle Muse ou les Loisirs, p. 111); maintenu ds de rares dict. dial. du Nord (Hécart; Haust avec l'indication ,,archaïque``; Verm.); 1807 expr. vicieuse en Lorraine habill. (Michel, p. 3 : Capuche n'est pas français. Capuce ou Capuchon), enregistré aussi dans d'autres régions comme terme incorrect pour capuce ou capuchon jusqu'au mil. du xixe s. (E. Molard, Le Mauvais lang. corrigé, 1810, p. 61; M. Pomier, Loc. vicieuses de la Haute-Loire, 1835, p. 167; B. Julien, Le Lang. vicieux corrigé, 1853); 1863 (Littré). Dér. de cape*; suff. -uche*.