• BU / BY

    bucail / bucaille / blocail / beaucuit (blé sarrasin ou blé noir)    Fin xves. pic. houckaie − pour bouckaie (FEW t. 1, p. 425b) − « blé sarrasin? » (Valenciennes, ap. La Fons, Gloss. ms. Bibl. Amiens dans Gdf.); 1600 bucail subst. masc. « blé sarrasin » (O. de Serres, p. 110 dans Hug.); 1700 bucaille subst. fém. (Liger dans DG). Empr. au m. néerl. boecweit « sarrasin » (Verdam) avec assimilation de la finale aux mots fr. en -ail (Behrens D., p. 61; Valkh., p. 71; FEW t. 15, 1, p. 173b).
        Le m. néerl. est composé du m. néerl. boeke, néerl. mod. beuk « faîne » et de weit « froment » (De Vries Nederl.), les graines de la plante ayant une certaine ressemblance avec les faînes. L'étymon b. all. bōkwēt (Joret dans Romania, t. 13, 1884, p. 407; REW3) est moins vraisemblable des points de vue phonét. (étant moins proche de la finale -ail) et géogr. La forme mod. beaucuit, d'abord attestée sous la forme boecaut 1582 (Description des Pays-Bas, 363 dans Romania t. 31), est issue de bucail avec altération d'orig. populaire.

    buée, buer    De l'a. b. frq. *bûkôn « tremper dans la lessive » (Brunot t. 1, p. 127; Kuen dans Festschrift Wechssler, Jena-Leipzig, 1929, pp. 337-342 dans FEW t. 15, 2, p. 12; EWFS2; Gam. Rom.2t. 1, p. 311; REW3, no1379), reconstitué d'apr. m. b. all. būken, m. h. all. tardif buchen [all. bauchen], m. angl. bouken, d'apr. Kluge20, s.v. bauchen; dans le domaine gallo-rom. se serait formé le part. passé substantivé *bucata d'où l'a. prov. bugada (xiiies., Deudes de Prades dans Rayn.) et le fr. buée. Étant donné l'antériorité et l'aire géogr. du verbe buer, seulement attesté dans la France du Nord, cette hyp. semble préférable à celle d'un dér. subst. en -ata préexistant au verbe, et fait sur le modèle d'un coll. germ. qui correspondrait au suisse aléman. (Soleure) buchete « ensemble du linge mis dans la lessive » (FEW t. 15, 2, pp. 11-12).

    buquer    1 (frapper) peut-être forme pic. corresp. à bûcher2* « abattre du bois » (FEW t. 15, 2, p. 27a), « frapper » étant issu de ce dernier sens; cependant dans la mesure où l'on peut dissocier du m. h. all. bûsch « bourrelet, coussinet » (à rattacher au germ.* būsk « buisson ») un bûsch homon. « gourdin, verge » (à rattacher au m. néerl. buuschen, m. h. all. biuschen, bûschen « battre », v. J. Hubschmid dans Vox. rom., t. 29, 1970, pp. 114-119, et le mot bûche1), buquer serait plutôt à rattacher à cette seconde famille de mots, par l'intermédiaire d'un a. b. frq. *buskan « battre ». L'hiatus chronol. entre bûcher2* « abattre du bois » 1420 et busquier « frapper » dès 1206 semble en faveur de la 2e hyp. 2 (arg. voler) issu de 1, prob. à travers le sens de « faire un coup » (Sain. Sources Arg. t. 2, p. 299); buque « vol de bijoux », bien qu'attesté en 1821 (Ansiaume dans Esn.) n'est prob. qu'un déverbal.

    buquet (instrument pour agiter l'indigo dans la cuve)    Ancien français, buquer, frapper, heurter, autre forme de bûcher (voy. BÛCHER, verbe)(Littré).

    bure (puits de mine)    [1316 a. liég. (Acte du Val St Lambert dans Haust Étymol., p. 26 : parmi le fosse et le bure)]; 1751 « puits profond dans une mine » (Encyclop. t. 2 : une bure). Mot liég. bur(e), beur masc. « puits de mine s'ouvrant au jour » (Haust, op. cit., p. 26; FEW t. 15, 2, p. 14a), cf. bruire.
        Probablement de l'allemand bohren, trouer, percer (Scheler).

    burguet     Bas-latin burca, burga, « cloaque », Ancien nom, dans le département du Nord, d’un puisard. et Escalier extérieur permettant de descendre à la cave sans passer par la maison. "Attendu qu’il constate qu’Anthoine-Guillaume a par requête remontré et supplié le magistrat [de Lille] qu’il lui soit accordé de pouvoir faire une voussure sous le flégard au-devant de sa maison, et qu’il lui soit permis en outre de faire faire un burguet joignant à sa dite maison pour prendre en ladite voussure." (Gazette des Tribunaux, 6 septembre 1876, page 869, 4e colonne)

    buriot de blé (pour buriau), régionalisme de l'Aisne, les Ardennes et la Marne, signifiant tas de paille.

    buse ("conduit")(néerl. par les dialectes picard et wallon)    Orig. discutée; prob. dér. de l'a. fr. busel « tuyau, conduit (d'un instrument de musique) », lui-même issu, avec substitution de suff. (-ĕllu), du lat. būcǐna, v. buis(i)ne. L'aire géogr. du mot, pic. et wallonne (v. Gdf.) a suggéré à Valkh., l'hyp. d'un étymon m. néerl. buse, buyse « tuyau », très vraisemblable au point de vue géogr.; cependant d'apr. De Vries Nederl. et Etymologisch Woordenboek, le néerl. serait empr. au français. On pourrait envisager aussi l'hyp. d'un būcina survivant en zone marginale et dans les domaines spéciaux (méd.) et évoluant de ce fait comme des mots ,,savants`` tels que imaginem (> image), terminum (> terme) et donnant de ce fait *bu(i)sene, puis buise, buse, qui serait ainsi le doublet de buisine, busine < būcína.
        Cf. le verbe busier, businer, buseler, bisié. v. n. hésiter, balancer, réfléchir. Flam. beuzelen, vétiller, baguenauder, lanterner (Glossaire etymologique montois, par Joseph Desiré Sigart).
        Noël Dupire rapproche buisine (et buse, buise qui en dérivent) de buhot (Noël Dupire, Alternances phonétiques en picard, in Romania, 1927, T.53, p.159)

    butin, butiner    Terme d'orig. germ., prob. empr. au m. b. all. būte « échange, partage, ce qui échoit en partage, butin », Lasch-Borchl., à rattacher au verbe m. b. all. būten « échanger, troquer, partager, répartir ». Le b. all. pourrait être parvenu en France par les voies maritimes à la faveur des relations commerciales avec la Hanse. Certains y voit une origine néerlandaise.
        Espagn. botin ; ital. bottino ; tous deux du français butin, qui vient du scandinave byti ; moyen allemand, bûten ; allemand moderne, Beute, proie, angl. booty. (Littré).

     

    by (Fossé qui traverse un étang, aboutissant à sa bonde)    Du néerlandais buis, « conduit ». (Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827)