• SC

    scherp (B)    étroit

    schief (B)    (prononcer skhîf) de travers (néerlandais: scheef)

    schorre (herbus, partie haute de la zone vaseuse d'un littoral)    1285 scor (Donat., Chartr. de Nam., p. 206, Chron. belg. ds Gdf.); 1420 schorre (Archives du Nord, B 4025, f o1 ds IGLF Moyen Âge); 1572 (doc. ap. Granvelle, Corresp., éd. E. Poullet et Ch. Piot, t. 4, p. 487, note 1).
        Empr. au m. néerl. schor « terrain d'alluvion ». Cf. accore.

    scorbut    Empr. au lat. méd. scorbutus, lui-même prob. empr. au m. néerl. *scôrbut  (en néerl. scheurbuik), cf. le m. b. all. schorbuk (dep. 1404); le néerl. est prob. empr., par  l'intermédiaire de l'a. suéd. skörbjug, à l'a. nord. skyrbjúgr « scorbut », comp. de skyr « lait caillé » et de bjúgr «  œdème »: on attribuait à la grande consommation de lait caillé par les marins pendant leurs voyages l'apparition  d'œdèmes. Le mot est d'abord att. en fr. comme mot étranger: 1557 scuerbuyck donné comme mot néerl. et fris.,  1561 schoerbuck dans une trad. du suéd.


  • SE

    seau    Forme att. surtout dans la France du Nord, du lat. pop. *sitellus, du class. sitella « urne », var. de situla « seau » et « urne », d'où le fr. seille*, surtout att. à l'Est et à l'extrême Ouest de la France, qui le concurrence.

    semelle    Orig. discutée. Selon Bl.-W.2-5 et FEW t. 5, pp. 136-138 le mot serait du domaine pic., issu de lemelle « petite lame », att. de la fin du xiie s. (v. lamelle) au xve s. (v. Gdf.), la première syll. ayant été prise pour l'article, puis remplacée par *se-, du lat. ipsa, lors de la concurrence entre ille et ipse.

    senau (deux-mâts)    (xvii e siècle) Du néerlandais snauw (norv. snau, angl. snow, ald. Schnau).
        Corruption de l'anglais snow, qui est l'allem. Schnaue ; holland. snaauw. (Littré).

    sequin    1400 essequin désigne une monnaie (Exéc. test. de Jehan Douchiel, 19 juill., A. Tournai ds Gdf. Compl.); 1532 sequin (Inventaire des objets d'art composant la succession de Fl. Robertet ds Mém. Sté Antiquaires de France, t. 30, p. 30: sequins de Turquie); ca 1534 désigne une monnaie vénitienne (Relation de Terre Sainte (1533-1534) par Greffin Affagart, éd. J. Chavanon, Paris, 1902, p. 26 d'apr. R. Arveiller ds Z. rom. Philol. t. 106, p. 55: ducatz seguins); 1817 désigne cette monnaie utilisée comme ornement dans la toilette (Stendhal, Hist. peint. Ital., t. 2, p. 96). Prob. empr. à l'ital. zecchino qui, bien que n'étant att. que dep. 1543 à Venise, désigne une monnaie frappée à Venise en 1280 (v. DEI et Prati), dér. de zecca « lieu où l'on frappe les monnaies », empr. à l'ar. sikka « poinçon, coin, monnaie ». V. aussi FEW t. 19, p. 158b et Cor.-Pasc., s.v. ceca.
        cf. aussi Sec, adj., derniers secs, argent comptant. Secce table ou Secque table, sorte de jeu (d'argent vraisemblablement, à Tournai).(Godefroy, Dictionnaire d'ancien-français).
        1536 mettre qqn à sec « le démunir d'argent » (Roger de Collerye, Œuvres, éd. Ch. d'Hericault, p. 248)
        D. Adv. 1. 1283 paier tout sec (Philippe de Beaumanoir, op. cit., p. 37); 2. ca 1500 parler sec « d'une façon vive, nette » (Philippe de Commynes, Mém., éd. J. Calmette, t. 2, p. 316); 3. 1640 boire sec « bien boire » (Oudin Curiositez, p. 501); 4. 1904 aussi sec! (ds Esn.). Du lat. siccus « sec, sans humidité », fig. en parlant du style « froid, indifférent ».

  • simagrée    Orig. obsc. L'explication par si m'agrée « cela me plaît ainsi » est anecdotique, et ne repose sur aucune attest. On propose aussi un comp. de sime a groe « singe avec des griffes » qui se serait formé dans le Hainaut (aussi simagraw en wall. et chimagrue, fin xves., Molinet, L'Epitaphe Hotin Bonnelle, Faictz et Dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 762); ce serait une anc. dénom. du diable; mais le flottement de la voy. de la 2e part. du mot reste inexpliqué (Bl.-W.4-5); v. aussi Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. Cf. griffe.

    sizerin (petit passereau)    Prob. d'abord att. dans les parlers du nord de la France (cf. le pic. sĭzlẽ « chardonneret mâle », FEW t. 17, p. 68b), du wall. sizet, sîze, etc. « tarin », lui-même prob. empr. au m. néerl. siseke, sisekijn « id. », plutôt qu'au m. h. all. zîse, zîsec « id. ». La voy. -i- des mots wall. semble exclure l'hyp. d'un empr. au néerl. mod. sijs ou à l'all. Zeisig « id. » (v. Gesch., p. 239).

     

    slache (B)    sandale ou pantoufle

    sloop, sloup (petit navire)    Empr. à l'angl. sloop, issu du néerl. sloep (NED, v. aussi chaloupe étymol.), désignant un navire à un seul mât, à voile aurique, draille de foc, et beaupré fixe (1629 ds NED), et un bateau de guerre de faibles dimensions muni de canons sur le seul pont supérieur (1676, ibid.). L'angl. sloop serait une déformation anglophone de chaloupe (wikipedia).
        Angl. sloop ; danois, slup ; holland. sloep. (Littré).

     

    snul (B)    idiot, incapable

     

    sonde    Soit déverbal de sonder*, soit issu du vieil angl. sund « mer, étendue d'eau » prob. empr. par l'a. fr. à partir d'un des comp. sundzyrd, -line, -ráp « perche, ligne, corde utilisées pour sonder la profondeur de la mer » avec report du sens de « instrument à sonder » sur le 1er élém. (L. Spitzer ds Z. rom. Philol. t. 43, p. 596; FEW t. 17, p. 271b; NED, s.v. sound sb1et sound sb5).

    sonder    sonde, sonder    Soit déverbal de sonder*, soit issu du vieil angl. sund « mer, étendue d'eau » prob. empr. par l'a. fr. à partir d'un des comp. sundzyrd, -line, -ráp « perche, ligne, corde utilisées pour sonder la profondeur de la mer » avec report du sens de « instrument à sonder » sur le 1er élém. (L. Spitzer ds Z. rom. Philol. t. 43, p. 596; FEW t. 17, p. 271b; NED, s.v. sound sb1et sound sb5).

    sot (tourner  ~)    tourner  vide, tourner fou (néerl. zot draaien).


  • spéculos    Mot du fr. région. de Belgique, empr. au néerl. speculaas, de même sens, abrégement de speculatie « id. », d'orig. incertaine, v. F. de Tollenaere, Zur Etymologie von hd. Spekulatius... ds Neuphilol. Mitt. t. 84, 1983, pp. 522-530. Le fr. région. connaît aussi spéculation « id. » (1870, J. Sigart, Gloss. étymol. montois, 2eéd., Bruxelles, Paris; Haust 1933), empr. au néerl. speculatie "spéculation" (pour "imagination, pensée, sens, fantasie"). La prononciation française s'explique par l'accent du Brabant (speculoos, speculaus). En allemand, c'est la forme néerlandais longue qui empruntée : Spekulatius.

    spépieux (B)    « exagérément méticuleux ».

    spinde (garde-manger)(fr. du Nord)    du néerl. spinde (garde-manger), lui-même du latin spenda "chambre à provision".
    néerl. spinde znw. v. ‘etenskasť,     nu nog in het Noorden van West-Vlaanderen en in het Zuiden van Limburg, Kiliaen spinde, spijnde, maar mnl. spende, vgl. mnd. spinde v. o. ‘etenskasť (nhd. spind o. m.) < mlat. spenda ‘voorraadsruimte, etenskasť eig. ‘giften aan de armen in kloosters’ (van het ww. dispendere ‘uitdelen’).
        Het woord is eigen aan het nederl. friese en nederduitse gebied en reikt tot aan Trier, vgl. daarvoor Th. Frings Germ. Rom. 1932, 146. — Voor de verbreiding in het nl. taalgebied Pauwels, Hand. Comm. Top. Dial. 8, 1934, 38-45 met kaart, die daarnaast nog vermeldt woorden als kast, schap, schapraai, dresse en er op wijst, dat het woord teruggedrongen werd na het opkomen van de kelders. Met nederlandse kolonisten is het woord overgebracht naar de Brandenburgse Mark en verbreidde zich van Berlijn uit als kazernewoord naar Pommeren en Mecklenburg (vgl. Teuchert Sprachreste 264-5). (J. de Vries (1971), Nederlands Etymologisch Woordenboek)
    alld Spind m. (auch n.) ‘schmaler Schrank’ (bes. in Kasernen)    Das im 16. Jh. in die Literatursprache aufgenommene Substantiv beruht auf mnd. spinde f. n. ‘Vorratsbehälter, Schrank’, spint m. n. ‘Reliquienschrein, kastenähnlicher Behälter, kleiner Schrank’, mnl. spende, spinde ‘Austeilung von Speisen an Arme, das Ausgeteilte, Almosen, Vorrats-, Speisekammer, Speiseschrank, Schrank’, nl. spinde, entlehnt aus mlat. spinde, spenda, spenta f. ‘Almosengabe an die Armen in den Klöstern, Ausgabe, Gabe’. Der mlat. Ausdruck der Klostersprache gehört zu dem unter spenden (s. d.) angeführten Verb mlat. spendere ‘ausgeben, verausgaben’. Die Bedeutung ‘Behälter (in dem die als Almosen vorgesehenen Gaben aufbewahrt werden), Speisekammer, Speise-, Vorratsschrank’ entwickelt sich wohl erst im nl. nd. Bereich. In die Mark Brandenburg gelangt das Wort mit nl. Kolonisten. Mask. Genus setzt sich offenbar in Analogie zu Schrank durch.
        Im 16. Jahrhundert von niederdeutsch, mittelniederdeutsch spinde = Schrank entlehnt, mittellateinisch spinda, spenda = Vorrat(sbehälter), von spendere, zurückgeht. (wiktionary)

    spirlin    Empr. à l'all. Spierling « éperlan » ou au néerl. spierling « id. ». Le fr. a empr. plus anciennement le m. néerl. spierlinc « id. » (v. éperlan et cf. 1582 sperlin, doc. Liège ds Gdf. Compl., s.v. esperlenc).

    spitant (B)    d'origine wallonne, spiter est également présent en picard et en lorrain.
        1. 1880 au fig. « fringant, sémillant » (Grandg. t. 2, 2, pp. 387-388, s.v. spiter2);
        2. 1977 au propre « pétillant » (Pt Rob.). Part. prés. de spit(t)er « éclabousser » (déjà att. fin du xive-déb. du xves. spietter « répandre (son sang, en parlant de Dieu) » Arnaud de Corbie ap. E. Deschamps, Œuvres compl., éd. Queux de Saint-Hilaire, CXLVI, 22, t. 1, p. 273, ca 1470 spiter « id. » G. Chastellain, Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 4, p. 70),
        empr. au flam. spitten (néerl. spuiten « arroser, injecter »), encore att. en wall., v. FEW t. 17, p. 182.

    springbok (antilope d'Afrique du Sud)    1. 1782 comme mot néerl. d'Afrique du Sud (Buffon, Hist. nat.,  Suppl., t. 6, p. 177); 2. 1964 sports, au plur. (Le Monde, 31 juill., p. 8, col. 5). Mot néerl. d'Afrique du Sud, comp.  de springen « sauter, bondir » et de bok « bouc »; au sens 2, att. en angl. dep. 1906 (NED Suppl.2).

     

    squetter, sketter (B)    « casser »

     

    stathouder, stathoudérien, stathoudérat (gouverneur de province)    Empr. au néerl.stadhouder, de même sens.

    stockfish, stockfisch (poisson [morue] séché sur des claies de bois), le mot est surtout en usage, de nos jours, en Provence, notamment sous la var. stoquefiche.    Empr. au m. néerl. stocvisch, stokvis, influencé pour l'orth. par l'all. Stockfisch et l'angl. stockfish, de même origine.

    stoffée    Cf. estoffée, maquée.

    stopper (réparer une étoffe déchirée), stoppage, stoppeur    Empr. au néerl. stoppen « fourrer, mettre; remplir, bourrer; repriser, stopper », que le fr. avait déjà empr. régionalement: 1730 (en Flandre) restauper « raccommoder à l'aiguille (les trous d'une toile) » (Savary Suppl.), 1780 (à la Rochelle) estoper « raccommoder » (Gloss. du pat. rochelais, Paris, 1861), stoper « id. » (ibid.). Voir FEW t. 17, p. 248; H. Renchon ds Fr. mod. t. 24 1956, p. 59-63.

    stuut (B)    un imprévu, une contrariété


  • SU

    suroît    1. 1484 [éd. 1525] siroest « sud-ouest » (P. Garcie, Le Grant routier, Rouen, J. Burges, foB vo); 2. 1584 suouest « vent du sud-ouest » (Gruget, Div. leçons de P. Messie, fo616 vods Gdf. Compl., s.v. sud-ouest); 1594 sur-ouest (Satire Ménippée, Tableau de l'escalier, p. 293 ds Hug.); 3. 1845 « vareuse de marin » (Flaub., 1reÉduc. sent., p. 176); 4. 1868 « chapeau imperméable dont le bord arrière descend sur la nuque » (Verne, loc. cit.). Forme de l'Ouest et du Québec de sud-ouest, avec prononc. du -r- d'apr. nord-ouest, également prononcé [nɔ ʀwε, nɔ ʀwa] dans ces parlers, v. FEW t. 16, p. 602, s.v. norþ ; ibid., t. 17, p. 268.