• Lille : manifestation pour l'apprentissage du flamand - La voix du Nord
    31 mars 2012 À l'occasion de la journée nationale pour l'enseignement des langues régionales, une centaine de personnes ont manifesté dans les rues lilloises en faveur de l'apprentissage du flamand et du picard. Le président de l'Institut de la langue régionale flamande (ANVT/ILRF) a tenu a préciser que son combat était culturel, et non pas politique, sans rapport avec les revendications nationalistes d'une organisation comme la maison flamande.Au son des cornemuses et au rythme des tambours, le cortège était mené par des enfants, fiers de défendre la langue que parlent encore leurs grands-parents. L'Association INSANNE, pour la promotion du picard était aussi présente, son représentant a entonné des chansons picardes, en parfaite harmonie avec les hymnes flamands. Reportage vidéo d'Anna Ravix

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  • nom en -inghem/-inghen dans le Nord-Pas-de-Calais (source : http://www.notteghem.fr/genea/onoma.htm)

         J'ai grandi dans une région à la frontière germanique : Le Nord de la France (cf. l'article Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Flandre_française#Contrée_historiquement_bilingue_flamande_et_picarde)

         Sur la frontière virtuelle (ça fait longtemps qu'on a oublié qu'on parlait flamand à quelques kilomètres de Lille), on est habitué (encore) à avoir à prononcer des noms de villes et villages d'origine germanique : Coudekerque-Branche, Houtkerque, Cassel, Poperingue, Wervicq, Hazebrouck, Téteghem, Bergues, Warhem... On le voit la plupart, puisque c'est de cela dont je veux parler, ne pose pas de problèmes de prononciation.

         Certains on même tellement bien été francisés, qu'il faut être de mauvaise foi pour ne pas se faire comprendre : Gravelines (Gravenenga vers 1040, Graveninga en 1097, Grevenigge en 1106, Graveningis en 1127, Gravelenges en 1139, Gravelinghes en 1221 > Grevelingen - du néerlandais graven, "creuser" ou Graoine de gar- (nom de pers.) + win), Saint-Georges-sur-l'Aa (Sint-Joris (aan de Aa) - de Sanctus Georgius), Estaires (Stregriacum, Stegra(s), Segre > Stegers - du néerlandais steg "pont de bois", ou du celte steer "point d'amarrage des bâteaux"), La Gorgue (Guorgue, Guorguen, Gorga, La Gorghe - du flamand goor, "boueux, marécageux" ou "endroit où chute l'eau"), Audruicq (Ouderwich > Ouderwijk - du néerlandais oud, "vieux", et wich, "quartier"), Nieppe (Niepkerc, Nipkerca, Nepeglise, Nepecherche, Niepeglise, Nieppe, Niepe, Neppe > Niepkerke "église de l'orme"), Bourbourg (Brodborghe, Broburg, Broborc, Brucburgh, Brouborgh > Broekburg / Burburg - du néerlandais Broec borc "la cité du marécage" ou "lieu fortifié dans ou près d'un marais")...

         Certains ont été à moitié francisé : Sainte-Marie-Kerque, Saint-Pierre-Brouck, Saint-Jans-Cappel, Vieux-Berquin... A tous le moins dans l'orthographe : Dunkerque, Esquelbecq, Polincove, Zutkerque, Nordausques... A tel point qu'on ne prêtes souvent même plus attention à l'origine germanique.

     

         Mais voilà qu'une nouvelle mode s'installe : mode surtout parmi les journalistes, de Paris encore plus... On a tellement oublié que la région a été (et l'est encore en partie, de moins en moins malheureusement) de langue flamande (voir la carte des toponymes qui en fait foi), tellement oublié, disais-je que, avec tous ces noms bizarres, on ne sait plus les prononcer... enfin, on ne sait pas les prononcer. J'ai en tête trois exemples :

     - Loos, tous près de Lille, que l'on prononce, étonnamment pour certains, [loss] et non [louss], comme Julien Lepers même a pu le faire ;

     - Steenwerck, que l'on prononce sans surprise [stenverk], et non [stinverk], comme je l'ai entendu lors des dernières inondations dans la région en mars 2012. A la limite, on peut entendre une prononciation française [stẽverk]

     - Wingles : last but not least... dans le Pas-de-Calais, donc même pas en Flandre historique, que l'on prononce [Vẽgle] et non [wingels]... comme beaucoup le croient...

     

        On le voit une certaine tendance s'installe : l'anglomanie. Non content d'ignorer l'origine flamande d'une partie de la France, et donc de savoir prononcer le nom correctement, mais pour garder un caractère exotique à ces noms, on les prononce à l'anglaise !!! Mais je me demande bien qu'est-ce qui peut passer dans la tête des gens pour leur faire croire qu'il peut y avoir des petits villages dans le nord de la France qui aurait une origine anglaise ? Non seulement, c'est ignorer l'histoire de cette partie de la France, mais c'est en plus faire affront à nos voisins néerlandophones !

         Le pire est qu'il y a bien quelques villages dont on pense qu'il puisse avoir un lien avec les Saxons : dans le Boulonnais, il y a une petite quantité de villages qui aurait été fondés par des Saxons (mais ça date, hein, dès le IIIe siècle, les Romains disaient pour désigner la région Littus Saxonicum « littoral peuplé et colonisé par les Saxons »), descendu du sud du Danemark (le Holstein ou Holsten en danois) en longeant la côte et avant de traverser la Manche pour coloniser la Britannia. Ces villages ont la particularité de se voir affubler du suffixe -thun ("l'habitation, la ferme-enclos, l'établissement", du germ. *tunaz, *tunan qui donne en allemand Zaun "clôture", en anglais town à l'origine "ville fortifiée" et en néerlandais tuin "jardin" ; En Ecosse, une ferme isolée s'appelle toujours toun, en Islande tun. ) : Baincthun, Landrethun-le-Nord, Offrethun, Alincthun, Landrethun, Audincthun, Pelingthun, Verlincthun... On compte aussi Warneton (commune sur la frontière franco-belge). La colonisation saxone concerne aussi la Normandie (Ronthon, Cottun).

         On pense également que l'élément -bourg dans la toponymie du Nord de la France a été introduit vers le Ve siècle et est d'origine saxonne (Bourbourg, Lisbourg, Richebourg, Bours...). Idem pour le Bessin normand (Ricquebourg, Richebourg, Cherbourg...).

         De même pour le suffixe -ham/-hem ou le préfixe (h)am- (allemand Heim) : Ambleteuse, Drincham Abihen (commune de Lépine), Audrehem, Gonnehem..., peut-être Ames et Amette, Hames-Boucres..., dans le Nord-Pas-de-Calais ; Ouistreham, Étréham, Huppain, Surrain... peut-être Canehan, Grohan..., en Normandie.

        Et aussi le suffixe -wyk (autant germanique que latin, commun à toutes les langues anciennes pour désigner "un village, une colonie", il est spécialement anglo-saxon, en néerlandais - -wijk) : Salperwick (62)(Salperwich, 1096, Salperwic, 1175) = NP germ. Selbericus + lat. vicus ; Austruy, Andruick...

         Quelques villages en Angleterre ont aussi ces suffixes : sous la forme -ton, on peut même trouver des équivalences surprenantes : Alencthun / Allington (Kent), Colincthun / Collington (Sussex), Todincthun / Toddington (Bedford), Frethun / Freton (Norfolk) (mais on trouve aussi des équivalences en France : Audincthun / Audinghen, Baicthun / Bainghen, Florincthun / Floringueselle, Tardincthun / Tardinghen, Warinchtun / Waringueselle...) ; sous la forme -ham : Nossegem (Brabant flamand) / Nottingham (Nottinghamshire), Loppem (Flandre occidentale) / South et North Lopham (Norfolk), Rotherham, Newham... ; sous la forme -bury, -borough, -brough, -burgh : Dewsbury, Bury, Middlesbrough, Edinburgh, Bamburgh, Peterborough ; sous la forme -wich/-wick : Greenwich, Norwich, Ipswich, Nantwich, Alnwick...

     

        Bref, là où il y a du saxon, on pense que c'est français, mais là où c'est flamand, on pense que c'est anglais... Et c'est aux journalistes qu'on laisse le droit de nous informer ?

     

        Mais amusons-nous un peu à deviner comment nos chers journalistes parisiens prononceront et transformeront nos chers villages et villes dans quelques décennies : Boeschepe -> Boy-Shape, Steene -> Stean, Steenvoorde -> Steanword, Hondschoote -> Dogshoot, Les Moëres -> The Moor, Quaëdypre -> Quad-Hyper, Looberghe -> Loo-burg, Strazeele -> Stray-Zeal, , Crochte -> Croch-Tee, Wirwignes -> Wire-Wines, Godewaersvelde -> God-War's Field,Wierre-Effroy -> Wear-Ifroy, la rivière Aa -> the River Aey...

         Je vous laisse deviner pour ceux-ci qui ne nécessiteront même pas une nouvelle orthogaphe dans un siècle ou deux : Oost-Cappel, Loon-Plage, Rexpoëde, Leffrinckoucke, Socx, Wail, Wylder, Hulluch, Leers, Wicres, Wallers, Wemaers-Cappel, Wulverdinghe, Erchin...


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  • Journées du patrimoine : combats de coqs dans le Pas-de-Calais

    Publié le 11.09.2012, 17h33 | Mise à jour : 18h32

    Généralement entourés de discrétion, des combats de coqs seront organisés dimanche à Laventie, dans le Pas-de-Calais, seule région de France métropolitaine où cette tradition est encore autorisée, à l'occasion des Journées du patrimoine. | DR

    Les combats de coqs sont généralement entourés de discrétion. Mais à Laventie (Pas-de-Calais, seul département de métropolitaine, avec le Nord, où cette tradition est encore autorisée), ces combats seront organisés dimanche, devant le grand public, à l'occasion des Journées du patrimoine. «La des coqueleurs du Nord de la va organiser des combats de coqs dans la salle des fêtes, afin de faire connaître cette ancienne tradition locale aux non initiés», a expliqué Daniel Legillon, premier adjoint au maire de cette commune de près de 5 000 habitants.

    Les combats de coqs ont leurs partisans et leurs détracteurs. En France, ils sont interdits, sauf «dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie» en vertu de la loi du 8 juillet 1964 qui interdit toutefois la création de nouveaux gallodromes. Le Nord-Pas-de-Calais compte plus d'un millier de coqueleurs et une cinquantaine de gallodromes. Et pour ces journées du patrimoine, le gallodrome de Chocques sera transféré à Laventie.

    L'occasion rêvée de la municipalité de Laventie pour faire également «connaître les Combattants du Nord», race de volatiles destinée au combat, selon l'élu, Daniel Legillon. «Le jour où il n'y aura plus de combats de coqs, il n'y aura plus de Combattants du Nord, comme il n'y aura plus de taureaux camarguais ou espagnols avec la suppression des corridas», a t-il déploré.

    Un combat dure six minutes et oppose deux coqs âgés d'au moins un an dont les ergots ont été rabotés et remplacés par une aiguille métallique «piquante, mais pas tranchante», selon l'élu. «C'est un peu comme à la boxe», compare Bernard Legillon, le seul coqueleur de Laventie. «Le coq qui se sauve ou se couche pendant au moins trois minutes a perdu. Un combat ne se termine pas nécessairement par la mort d'un coq. Il peut aussi y avoir égalité», explique-t-il. «Certains trouvent ça barbare, sans même avoir jamais vu de combat de coqs. Ils pourront juger en connaissance de cause», estime celui qui élève une cinquantaine de Combattants du Nord.

    Les coqs tués ou ceux que les blessures ont rendu inaptes au combat sont revendus pour un usage culinaire. «Ces coqs ne sont nourris qu'avec des graines et leur viande est très recherchée», souligne Daniel Legillon. Pour assister à ces combats, l'accès est de 3 euros le ticket.


    Vidéo: Dans l'arène des combats de coqs dans le Nord


    Dans l'arène des combats de coqs dans leparisien

    LeParisien.fr
    A 1'38, une prononciation picarde du verbe au pluriel : "Si vous les mettez devant une glace, i frapptent dans la glace".

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  • G.Krause - Zur Mundart des Departements Oise


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