• CI

    cingler    Dér. de sangle*; cependant le vocalisme initial en [ε̃] est difficile à expliquer : soit altération de sangler* au sens de « frapper » par modification expressive de la voyelle tonique, cf. tinter (Bl.-W.5) − soit empr. à une forme région. en [ε̃] du même verbe : l'a. prov. cinglar (REW3, no 1927; EWFS2; Dauzat 1973) qui ne semble cependant pas attesté au sens de « frapper » (cf. le subst. cengla « volée de coups » xve s. ds Levy Prov.) ou bien le wallon cingler « frapper vivement (de la pluie) » (dial. de Mons, FEW t. 2, p. 682b).


  • CLA

     

    clabaud (chien qui aboie)    Orig. incertaine; peut-être dér. d'un *claber var. dial. de clapper*, cf. pic. clabet «  crécelle » (1388 A. Lille, BB 1, no373, fo26 vods IGLF; 1420 ds Gdf., s.v. clapet). La dérivation d'un rad. klab- que  l'on peut déduire du néerl. klabbaard « crécelle, bavard » (EWFS2) est écartée par Valkh., ce mot néerl. étant  rare et obscur.

    clan (mortaise), clamp (contrefort de mât), acclamper (renforcer la résistance d'un mât ; Région. Normandie.  cramponner)    I empr. au néerl. klamp « taquet, tenon », d'où le sens du terme de mar. II peut-être ext. de  I (EWFS2), les deux termes paraissant proprement maritimes, II se rattachant à la notion de « serrer, embrasser  »; cependant le sens de « mortaise » semble reposer plutôt sur la notion de « creux, cavité », mais l'étymon all.  Klamm (Dauzat 1973) « gorge, vallée » (m. h. all. klam « crampe, oppression, entrave »), mot proprement h. all.,  fait difficulté pour un terme de marine.
    clamp (pince médicale), clamper (Méd. comprimer une veine)    Prob. empr. à l'angl. clamp (corresp. au néerl.  klamp, v. clan2, clamp1) désignant différents objets destinés à maintenir ou à serrer et attesté comme terme de  chir. dep. 1876 (NED).

    clap(p)er (B)    claquer (pour une porte)

    clapette (n.f.)(B)    personne bavarde (en allemand halt die Klappe ! et français 1907 arg. boîte à clapet « bouche » (Esn.). Dér. du rad. de clap(p)er* « frapper », formé sur la racine onomatopéique klapp- (FEW, loc. cit.) soit directement, soit moins prob. à travers une lang. germ. (néerl., b. all. klappen « claquer »).

     

    claudiquer     1507-08 fig. (E. d'Amerval, Le livre de la deablerie, éd. Ch. Fr. Ward, p. 20b), emploi isolé chez cet aut.; à nouv. ca 1880 (Huysmans ds Lar. encyclop.) au sens propre. Soit formé avec dés. -er sur claudicant*, soit empr. au lat. claudicare (claudicant*).

    claudicant     1495 (B. de Gord., Pratiq., V, XI [composé en 1377, imprimé en 1495] ds Gdf. Compl.) − xvies. ds Hug.; repris en 1838 (Ac. Compl. 1842). Empr. au part. prés. du lat. class. claudicare « boiter » au propre et au figuré.

    Claude    Du latin claudus signifiant boiteux, à l'origine du verbe français claudiquer.


  • CLE

    cléché(e) (hérald. Qui laisse voir le champ)    Orig. obsc.; peut-être dér. de clé* parce que cette croix laissée évidée rappelle l'anneau et quelquefois le panneton de la clef; suff. -é* avec -ch- intervocalique sur le modèle de mots comme guilloché*, fléché*. Le rattachement à une forme normanno-picarde *clechel d'un a. fr. clecel « en forme de dé » [qui ne semble pas attesté] (EWFS2) ou à l'a. fr. cliche « loquet » (L. Spitzer ds Z. rom. Philol., t. 46, 1926, p. 600) semble à écarter.

    clenche et enclencher    Terme du Nord et du Nord-Est, prob. issu de l'a. b. frq. *klinka (FEW t. 16, p. 332b; Gam. Rom.2, t. 1, p. 366) que l'on peut déduire du m. b. all. klinke, m. néerl. clinke « id. », d'orig. onomatopéique; le caractère techn. du mot explique sans doute son attest. relativement tardive; aussi un étymon m. b. all. (EWFS2) ou m. néerl. (Valkh.) est-il moins probable.


  • CLI

    clicheur ((Ouvrier) chargé de surveiller le fonctionnement du clichage* d'un puits d'extraction), clichage, clicher    dér. du wallon cliche « loquet » d'orig. onomatopéique (FEW t. 2, p. 788b), cf. wallon clique, terme de mines, « sorte de loquet fixé sur un des côtés de l'ouverture de la cage et empêchant la sortie du wagonnet pendant la translation dans le puits » (P. Ruelle, Vocabulaire du houilleur borain, p. 51); suff. -eur2*.

    clifoire (sarbacane que les enfants se fabriquent avec une tige de sureau)    Mot dial., répandu en Normandie, Anjou et dans le centre de la France (Trév.), dér. en -oire (suff. -oir*) d'un verbe de type (é)cliffer « éclabousser, lancer de l'eau avec une seringue » (attesté notamment au Havre et dans les dial. du Nord-Est) (FEW t. 17, p. 150a), issu avec infl. du m. h. all. slîfen, slipfen « glisser », du type m. fr. escliper « jeter de l'eau au faucon pour le calmer » (ca 1375, Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 92, 61), lui-même issu de l'a. b. frq. *slippen « se glisser, glisser » (cf. m. néerl. slippen, angl. to slip « glisser »).

    clinfoc (Voile très légère fixée à l'extrémité du bout-dehors du grand foc)    Empr. au néerl. kleine fok « petit mât de misaine », Valkh., p. 93.

    clinquant    Var. nasalisée de cliquant (1306, cliquens « qui fait du bruit » [G. Guiart, Royaux lignages, éd. J.-A. Buchon, I, 2952]), part. prés. adj. de cliquer « faire un bruit métallique, résonner » (cliqueter*). L'évolution sém. de A à B s'explique par un transfert synesthésique, la représentation visuelle se substituant à la représentation auditive (FEW t. 2, 786a, s.v. klink-).
        CLINQUANT, lorr. clinclant, prov. mod. clinclan, soit de l'onomatopée allemande klingklang, soit part. prés. de clinquer = néerl. klinken, all. klingen, sonner, tinter, rendre un son métallique. Les Allemands rendent clinquant par rauschgold, litt. or bruyant. - De clincaille, dérivé du même radical et signifiant ustensiles de ménage en métal, on a fait quincaille, d'où quincaillier, quincaillerie. A la même famille appartient encore cliquette, en tant que signifiant clochette. Car il ne faut pas perdre de vue que clink, clank ne sont que des nuances de clik, clak. (Auguste Scheler, Dictionnaire d'étymologie française d'après les résultats de la science moderne, 1862). Cf. esquinter, requinquer, quincaille.
        Rouchi, cliquant ; du hollandais klinken, résonner, le clinquant étant ce qui fait du bruit. (Littré).

    cliver    Empr. au néerl. klieven « fendre »; la Hollande possédait dep. la fin du xives. une industr. diamantaire florissante (Valkh., p. 94); dès le xies., le judéo-fr. kliver « graver des dessins [sur un objet de métal] », Gerschom de Metz, éd. L. Brandin, p. 44, est prob. empr. au dial. rhénan; la source du m. fr. clivé attesté par le médecin bourguignon F. Bretin est difficile à préciser (FEW t. 16, p. 331b).


  • CLO

    clopin-clopant     1668 (La Fontaine, Fables, V, 2, 23). Composé de clopin « boiteux » (attesté dep. 1262-68, Brunet Latin, Trésor, 73 ds T.-L., demeuré en jersiais, cliopin ds Le Maistre-Carré; dér. de l'a. fr. clop, v. clopiner, suff. -in*) et de clopant, part. prés. de cloper (attesté de 1534, Rabelais, Gargantua, chap. 2, éd. Marty-Laveaux, à 1611, Cotgr.; dér. de clop, dés. -er).

    clopiner    1155 clopigner (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14266); 1330-32 clopiner (G. de Digulleville, Pèlerinage vie hum., 10028 ds T.-L.). Dér. de l'a. fr. clop « boiteux, éclopé » (attesté dep. ca 1150, Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 2257, du b. lat. des gloses cloppus « id. », prob. onomatopée évoquant la marche lourde du boiteux); suff. -i(g)ner*.   

    aclopin (voyou)    Altération dial. (wallon, FEW t. 4, 382 ab; ang., Verr.-On. t. 1 1908, p. 13), de happe-lopin* attesté dep. 1515 au sens de « celui qui essaie d'attraper un bon morceau, gourmand, parasite » (Six Dames de Paris à Cl. Marot, dans Marot, éd. Guiffrey, III, 137 ds Hug. : Vela la fin de mocqueurs et farseurs, Happelopins, oyseux et gaudisseurs).
        Berry, cloper, boiter ; wallon, clèper, boiter ; provenç. clop, écloppé, boiteux ; anc. franç. clop, boiteux ; kymri, cloff ; du bas-latin cloppus qui se trouve dans les lois barbares ; mot difficile que Ménage et après lui Diez tirent du mot grec signifiant boiteux. Diez préfère cette étymologie au latin claudipes, qui a même sens et qui doit aussi être pris en considération. Ces étymologies ne sont que probables, vu que des intermédiaires manquent. Grandgagnage le tire du hollandais kruipen, kroop, ramper ; ancien flamand, crepel, boiteux ; anglais, cripple, estropié. On a aussi mis en avant l'allemand klopfen, heurter, battre, parce que le boiteux bat en quelque sorte la terre ; mais sans intermédiaire on ne peut adopter une étymologie aussi détournée. (Littré)

    cloque    Forme normanno-pic. de cloche*, qui signifie spéc. en pic. « espèce d'ampoule qui se forme sur l'eau quand il pleut » (Corblet); a remplacé cloche* attesté au sens 2 de 1640 (Oudin Curiositez : cloche aux pieds) à 1932 (Ac.).

    clouterie    1202 a. wall. claueterie (Rec. d'actes des XIIeet XIIIes., éd. Tailliar, p. 18). Dér. de clouet (ca 1205, Renart, éd. Martin, XVII, 1152; clauet en a. wall.; dér. de clou*, suff. dimin. -et*), suff. -erie*. Contracté ensuite en clouterie.