• CE

    cent (centième partie de l'euro) : en Belgique l'emploi est courant, en France il est sporadique. Il désignait la  centième partie du florin aux Pays-Bas (attesté depuis 1816 et formé sur le lat. centum, peut-être sous l'infl. du fr.  centime) et a été francisé et wallonisé en Belgique, ce qui explique peut-être l'emploi courant en Belgique.  Maxence van der Meersch l'utilise dans L'Empreinte du dieu (1936) : 'Sur la place de Middelburg (...) Maria  débitait ses crevettes; dix cents le paquet".
        Signalons que la centième partie du dollar canadien est le cenne ou le centin.


  • CHA

    chabot    Orig. obsc. À rapprocher de l'a. prov. cabotz « poisson à grosse tête », bien attesté dans le sud-ouest du domaine occitan, issu d'un lat. vulg. *capŏceu (dér. de caput « tête ») littéralement « poisson à grosse tête ». Cependant un empr. du fr. au prov. avec restitution d'un sing. c(h)abot d'apr. les mots en -ot ayant leur plur. en -oz, fait difficulté, l'ancienneté du type cabot et la présence des deux types cabot/chabot dans le domaine fr. étant plutôt caractéristiques d'un mot autochtone. L'hyp. de Sjögren reprise par FEW selon laquelle chabot serait composé de chat (à cause de l'agilité de ce poisson) et de l'a. fr. bot « crapaud » [v. bot* (pied)] fait difficulté du point de vue géogr., le type bot étant absent du domaine occitan.

    chahuter    Orig. obsc.; peut-être formation onomatopéique d'orig. dial. (FEW t. 4, p. 502a); cf. dial. du Centre cahuer « huer », cahuler, cahuter « crier de douleur (en parlant du chien) » (Jaub.), composé de huer*; la 1resyll. de chahuter est peut-être due à un rapprochement avec chat-huant* : cf. dial. du Centre chavouner « se servir du chavon [proprement « chat-huant » : instrument dans lequel on souffle pour imiter le cri du chat-huant]; proférer des cris contre une personne qui fuit, huer », chahuanner « poursuivre de cris » (Jaub.); la finale -huter pour -huer peut-être d'apr. bahuter*. Chahuter ne semble pas directement dér. de chat-huant et le vendômois chahuter « crier comme un chat-huant » cité par Sain. Lang. par., p. 299), paraît résulter d'un rapprochement second. (v. Esn.). Cf. bahut.
        Origine normand ou b. ? (1795) pour Guiraud.
        Chahut, F., danse folle, imitée de la chouette ou cat-huette à la tenderie. Cahuer, chavouner, cahuler, dans le Ce., veulent dire crier comme le cat-hu-ette, le chat-huant, le cat-hulotte.
        Chahuter, F., danser le chahu-t, en rouchien, faire des gestes ridicules et mal placés en dansant, faire du bruit, du vacarme; renverser, culbuter : comme la chouette et les oisillons au brai et le chahuteur au bal. (Timmermans).

    chaloupe    1. 1522 chaloppe « sorte de bateau plat » (Texte de Bretagne d'apr. Bl.-W.1-5); xvies. chaloupe (Chron.  bordeloise, I, 258, Delpit, d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 301); 2. 1845 chaloupe « danse échevelée »  (E. Bourget ds Larch. 1872).
        Orig. discutée. 2 hyp. : a) emploi fig. du dial. chalope, m. fr. chaloppe « coquille de  noix, pellicule du noyau » (cf. chalouppe de mer « coquillage »), issu par aphérèse de l'a. fr. eschalope « coquille (de noix) » (1224, G. de Coincy, éd. F. Koenig, I, Mir., 44,  563 : escalophe), lui-même dér. de eschale (écale*) avec finale de enveloppe ; b) empr. au néerl. sloep « embarcation, chaloupe ». À l'encontre de la 2e hyp. : − le caractère tardif  du néerl. ; − l'orig. fr. de la plupart des formes germ. (all. Chaloupe 1648,  Kluge20; angl. shallop 1578, NED). Les rapports de chaloupe avec le type a. gasc. calup, galup (dep. le xiiies. ds  FEW, loc. cit., p. 83b) sont obscurs : au cas où les 2 types seraient apparentés, la 2ehyp. serait à écarter. Pour des  raisons phonét., il semble difficile d'admettre avec FEW et Bl.-W.5un empr. du néerl. sloep au fr.; le néerl. serait à  rattacher au verbe sluipen « se glisser, se couler ». Cf. sloop.

    chalut, chalutier    Orig. obsc.; mot des dial. de l'Ouest et de Normandie (arrondissement de Bayeux, Duméril), peut-être à rapprocher de chalon (d'orig. obsc. Le m. fr. chalon « sorte de bateau » (lat. médiév. chalonnus, 1381 ds Du Cange ; 1395 m. fr. chalon, ibid.) est plus prob. une forme de chaland* ; aussi l'hyp. de EWFS2 faisant remonter chalon 1 et 2 et chalut, qui serait une forme gasc. au néerl. sloep (chaloupe*) semble à écarter).
        Serait-ce une forme provinciale de châlit (voy. ce mot, à l'étymologie), le filet étant ainsi dit par une vague assimilation à un châlit (bois de lit) ? Châlit : Picard, calit ; Saintonge, chalosse, chalut ; espagn. cadalecho, lit de branches d'arbre ; ital. cataletto, litière, cercueil, lit de parade ; bas-lat. cadeletus ; de catar, voir, regarder (voy. CATAFALQUE), et lit. Le sens propre est lit de parade, et puis toute espèce de bois de lit. Dans l'ancien français, chaa-lit ou chae-lit (de trois syllabes), chaa ou chae répond à cata. L'accent circonflexe de châlit est la trace de la contraction de chaa ou chae en cha. (Littré).

    chantoir (entonnoir où se perd l'eau d'un ruisseau qui resurgit plus loin)    Ca 1280 chantore (Arch. de l'Etat de Liège : polypt. des Pauvres-en-Ile ds B. de la Comm. [belge] de Topon. et Dial., t. 43, p. 127); 1547 chantoire (Arch. de la Cour d'Esneux, ibid., t. 28, p. 272). Empr. au wallon liég. tchantweŕ, masc. dér. à l'aide du suff. -atoriu (> fr. -oir) du verbe tchanter (chanter*).

    chatouiller     Orig. incertaine; l'hyp. la plus probable est celle d'une orig. onomatopéique, plusieurs lang. européennes exprimant cette même notion par la succession des consonnes k-t-l (FEW, s.v. kat-l ; Bl.-W.5) g-t-l (REW3, no4684), notamment pour les lang. rom., dans les domaines ital. (REW3) et prov. (catilha, gatilha, Mistral) avec voyelle radicale -a- et dans les lang. germ. : a. h. all. kizzilōn, m. h. all. kitzeln, a. nord. kitla (Kluge20, s.v. kitzeln) avec voyelle radicale i; cf. lat. médiév. catilare « chatouiller » (viiie-ixes. ds Mittellat. W. s.v., 382, 9). En fr. la forme suffixée en -ouiller a prévalu sur les autres types : catillier (xiiies., pic. Dit de Cointise, éd. A. Henry, 102 ds R. Lang. rom., t. 68, p. 189) et cateillier (v. supra); dans les formes non dial. en ca- (Ch. d'Orléans), la force expressive de l'onomatopée se serait maintenue (d'apr. FEW. loc. cit.) empêchant le développement régulier k > č. Cette évolution k > č montre l'ancienneté du mot : aussi l'hyp. d'un empr. au b. all. (EWFS2) ou au néerl. katelen « chatouiller » (Dauzat 1973) semble-t-elle à écarter. Une dérivation directe de chat (Sainéan, La Création métaphorique en fr. et en rom., le chat ds Beihefte zur Z. rom. Philol., t. 1, 1905, p. 33 repris par Dauzat 1973) offre peu de vraisemblance, ce mot ne pouvant être évoqué que comme étymol. seconde.


  • CHE

    chef-lieu    1321 a. pic. kies lieu « principal manoir d'un seigneur » ; le point de départ de ce type de formation semble être le lat. médiév. caput mansus [génitif] « chef-manse, centre d'exploitation domaniale » d'où l'a. fr. (norm.) chiefmes. L'hyp. d'une formation sur un modèle néerl. ou francique fait difficulté étant donnée l'implantation anc. de caput mansus en Catalogne.

    chemin avec quelqu'un (ne pas savoir de ~)(B)(geen weg weten met iemand) : ne pas savoir comment s'y prendre avec quelqu'un (pour se faire obéir), être irrité par quelqu'un. « Cette mère ne sait pas de chemin avec son gamin. » En flamand Deze moeder weet gene weg met haar kind (hare kleine = son petit).

    chenapan    I empr. au néerl. snaphaan « voleur de grand chemin » m. néerl. snaphaen (Verdam), lui-même empr. à l'all. Schnapphahn (De Vries Nederl.) II empr. par les soldats fr. pendant les guerres du xviies. à l'all. Schnapphahn « voleur de grand chemin » (dep. 1494 au sens de « voleur de grand chemin monté à cheval » d'apr. Weigand); l'all. est composé d'une forme du verbe schnappen « attraper » (impér. schnapp ou ind. prés. [er] schnappt) et de Hahn qui, au sens propre de « coq » serait complément du verbe (allusion au vagabond faisant main basse sur la volaille du paysan), ou qui, au sens fig. de « gaillard » (début xvies. ds Weigand) serait sujet du verbe. Le sens techn. de « fusil, arquebuse » de l'all., littéralement [Flinte mit] schnappendem Hahn « [fusil] dont le chien [Hahn] s'enclenche » (fin xvies. ds Paul-Betz; sens attesté en fr. dep. Ac. Compl. 1842) ne paraît pouvoir être à l'orig. du sens de « vagabond » [« paysan maraudeur armé d'une arquebuse »] comme le propose Dauzat 1973, v. Kluge20et Paul-Betz.

     


  • CHI

    chiffre    1. xiiie s. chifres « zéro » (G. de Coinci, Mir., éd. V. F. Kœnig, t. 1, p. 59 [ici au sens fig. ds l'expr. très fréq. chifre en augorisme : « personne sans valeur »]) − 1599 (Ph. de Marnix, Differ. de la Relig., II, iv, 2 ds Hug.); 2. a) 1485 chiffre « signe qui sert à représenter les nombres » (Tropfke, Geschichte der Elementar-Mathematik..., Berlin, 1921-24, t. 1, p. 13 d'apr. FEW t. 19, p. 156a, s.v. ṣifr); b) 1599 fém. « calcul » (Ph. de Marnix, Differ. de la Religion, I, iii, 5 ds Hug.); 1835 plur. « mathématiques » (Ac.); c) 1832 « le nombre représenté par les chiffres » (Stendhal, Souvenirs d'égotisme, p. 115); 3. a) 1497-98 « écriture secrète » (Commynes, Mém., VIII, 16, éd. J. Calmette, t. 3, p. 221); ca 1657 « langage symbolique » (Pascal, Pensées, section X, no 691 ds IGLF); b) 1741 mus. (M. Corette, Méthode de violoncelle, p. 6); 4. 1529 chyfres « lettres initiales des prénoms, du nom de quelqu'un » (G. Tory, Champfleury..., LXXIII, vo al. 5 ds IGLF). Empr. à l'ar. ṣifr « vide, zéro » (Freytag t. 2, p. 503; FEW t. 19, pp. 156-158), calque du skr. śūnya « id. », par l'intermédiaire du lat. médiév. cifra « zéro » (xiie s., Anon., Algor. Salem. ds Mittellat. W. s.v., 574, 12). Le zéro étant l'innovation la plus importante et la plus caractéristique du système numérique ar., le mot chiffre a fini par désigner toutes les figures de ce système, d'où 2. Le sens 3 est dû au fait que le zéro semblait doué d'un pouvoir magique. Le passage de [s] à [ʃ] s'explique difficilement; l'hyp. d'une infl. de l'ital. cifra « chiffre » (1476 « caractère secret » Masuccio ds Batt.) ou celle, insuffisamment documentée, d'une infl. du cat. xifra (Cor.) sont peu probables.
        L'hyp. d'une infl. du pic. en raison de l'adoption précoce du système numérique ar. par les villes industrielles du Nord (Jordan d'apr. FEW, loc. cit.) conviendrait mieux, les textes les plus anciens étant picards.

    chigner     1. Av. 1794 chignant part. prés. adj. « avoir constamment l'humeur et la parole grogneuses » (L. du Père Duchêne, 73olettre, p. 3 ds Littré); 2. 1807 chigner « geindre, pleurnicher » (J.-F. Michel, Dict. des expr. vicieuses [Lorraine], p. 45); cf. 1835, supra ex. Terme dial. en usage dans plusieurs régions, notamment celles de l'Est (FEW t. 16, p. 324a) issu de rechigner* par aphérèse.

    chignol(l)e (Dévidoir de passementier, Manivelle ; Petite perceuse)    Forme normanno-pic. de l'a. fr. ceoingnole ca 1190 « trébuchet pour prendre les animaux » (Renart, éd. M. Roques, 8, 7638), plus spéc. 1410 « dévidoir » (St. de la drap. de Chauny ds Gdf.), lui-même issu d'un b. lat. *ciconiola dimin. de ciconia « cigogne », terme désignant chez Columelle un instrument servant à mesurer la profondeur d'un sillon (TLL s.v., 1051, 67), et chez Isidore de Séville la bascule d'un puits (ibid., 1051, 69) le cou de la cigogne suggérant la forme d'une tige, d'une manivelle (cf. les emplois techn. de cigogne*); v. Thomas (A.) Essais 1897, pp. 265-267.

    chiot    Forme dial. (notamment des dial. de l'Ouest et du Centre, FEW t. 2, p. 496b) correspondant à l'a. fr. chael, xiie s. ds T.-L. lui-même issu du lat. class. catellus « petit chien ».  cf. caïeu/cayeu

    chique (Petite boule de marbre, de verre ou de terre cuite)    1573 « boule à jouer » (T. Liébault, Secret médecine d'apr. Dauzat 1973); 1640 (Oudin Ital.-Fr.); rare, ,,vieilli et dial.`` d'apr. DG. Terme des dial. de l'Est attesté en Lorraine, Ardennes, Wallonnie au sens de « bille », en Suisse romande au sens de « manière de lancer la bille » (Zél.; Ch. Bruneau, Enquête, s.v. bille; Haust, Dict. fr.-liégeois, s.v. bille 2; Pat. Suisse rom.), passé de là aux dial. du Centre (Jaub.), prob. empr. à l'all. dial. Schick attesté dans le frq. mosellan et les dial. germ. de Lorraine et de Sarre, dér. de schicken « envoyer, lâcher »

    chiquenaude    Orig. obs.; peut-être dér. avec finale d'apr. baguenaude* (les gousses du baguenaudier en éclatant laissent partir leurs graines en tous sens), plutôt d'une racine onomatopéique tšikk-, exprimant un bruit sec, subit (Bl.-W.5 et FEW t. 13, 2, p. 372a) que de chique3* « bille à jouer ». Compte tenu de la faible implantation du mot dans le domaine d'oc, l'intermédiaire du prov. chicanaudo ne paraît pas justifié. Cf. pichenette.


  • CHO

    choquer     A. 1. 1re moitié xiiie s. intrans. pic. chuquier « se heurter (dans le combat) » (Durmart le Gallois); 2. xiiie s. id. pic. çuker « frapper » (Chansons et dits artésiens, XIX); 3. 1694 choquer le verre à table (Ac.).
        Orig. obsc., peut-être germanique (Th. Braune ds Z. rom. Philol. t. 19, p. 356); un empr. au m. néerl., m. b. all. schocken « heurter, donner un coup » (Valkhoff, p. 89; FEW t. 17, p. 50a; EWFS2) − le néerl. étant attesté en 1494 par son dér. shockelen d'apr. FEW − fait difficulté du point de vue chronol.; l'attribution de l'alternance [ü] [o] de l'a. fr. à celle du m. h. all. dial. schucken/m. h. all. schocken (FEW) fait difficulté du point de vue géogr. les formes en [ü] étant presque exclusivement pic.; d'autre part, il paraît difficile de partir pour le verbe choquer du subst. a. h. all. scoc « choc » (Bl.-W.5) qui fait, de plus, difficulté du point de vue géogr., l'aire du mot fr. étant à l'orig. essentiellement pic. et wallonne.

    choucas    1530 choucquas (J. Palsgrave, L'Éclaircissement de la langue française, Paris, éd. Génin, 1852 d'apr. FEW t. 21, p. 224a); 1557 choucas (P. Belon, Portraits d'oyseaux, fo70 rods Gdf. Compl.). Prob. formation onomatopéique. À rapprocher de l'angl. chough « id. » (FEW, loc. cit.).
        Namurois, chau, hibou ; de l'anc. haut allem. chouch ; angl. chough, où paraît être le même radical que dans chouette. (Littré)
        Choucas, prov. caucala, angl. chough, de la même famille que chouette. (Scheler).
    chouette    Chouette est issu du croisement de l'a. fr. çuete, prob. d'orig. onomatopéique (cf. ital. civetta, de même orig., Devoto; v. aussi Bl.-W.5 et FEW t. 2, p. 550a) et de l'a. fr. choe (2e moitié xie s. Gloses de Raschi, éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, Paris, t. 1, 1929, p. 26, no 206; ca 1170 Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 5278), terme d'aire en grande partie pic., issu de l'a. b. frq. *kawa « choucas » que l'on peut déduire du m. néerl. couwe, norv. kaie, suédois kaja (Falk-Torp., s.v. kaie; FEW t. 16, p. 304b).
    chouque, chouquet    I (billot de mât) empr. à l'a. norm. chouc (1382, C. Bréard, Comptes du clos des galées de Rouen, 107 ds Romania, t. 31, p. 372), dér. régr. de chouque forme norm. de souche* (xiiies., Livre des jurés de Saint-Ouen, fo135 vo, Archives de la Seine-Maritime ds Gdf. Compl., s.v. souche; FEW t. 13, 2, p. 349a, s.v. *tsǔkka). II (billot de décapitation du bourreau) empr. au norm. chouquet « petite souche, billot » (1381, Archives nat. JJ 120, pièce 126 ds Gdf. Compl.), dimin. de I, suff. -et*.
    chtimi    viendrait soit de "chti" (celui) et "imi" (et moi) soit de l'équivalent du mot français « chétif », "chti" dans le sens premier de « méprisable, malheureux » dans l'expression interjective "ch'ti-mi", « pauvre de moi ! » (Claude Hagège retient avec le Robert cet étymologie, rejeté par Fernand Carton disant que le lat. vulg. *cactivus, a donné caitis « malheureux » (avec le k dur caractéristique)).  "Ce patrimoine régional est essentiellement constitué par les vestiges d'un prestigieux dialecte du moyen âge." (Fernand Carton, Le parler du Nord Pas-de-Calais, Bonneton, Paris, 2006).
        Le terme s'est propagé durant la Première Guerre mondiale. Chti serait plus récent. Il désigne à la fois la langue et les gens qui la parlent et semble avoir remplacé le terme platiau.
        Ce nom est devenu populaire grâce au succès du livre Les croix de bois de Roland Dorgelès (paru en 1919). Il présente l'un des personnages ainsi : Broucke, "le gars de ch'Nord" et, plus loin, le "ch'timi" aux yeux d'enfant.