• baldaquin    [1352 dans Dehaisnes, Hist. de l'art en Flandre, 377 et 643 d'apr. Quem.]; ca 1380 baldekin « dais soutenu par des colonnes et garni de tentures, qui couronne l'autel dans les églises ou sous lequel marche le prêtre dans les processions » (J. d'Outrem., Myreur des histors, V, 29 dans Gdf. Compl. : Emblarent les reliques des engliezes, calixes, inchensiers et livres, baldekins, vestemens et aournemens); 1746 « ciel de lit d'où pendent les rideaux » (État des meubles de Charlotte Desmares, comédienne du roi dans Havard : un lit dont l'impériale est faite en baldaquin couvert de perse garnie de franges); 1762 « dans garni de tentures, qui surmonte un catafalque » (Ac.).
        Empr. à l'ital. baldacchino (Kohlm., p. 30; Brunot t. 2, p. 209; Wind, p. 120; Nyrop t. 1, § 43) attesté au sens de « riche drap de soie » dans le lat. médiév. baldekinus (domaine ital.) en 1197 dans Gay t. 1, p. 134; l'ital. est attesté en ce sens au xiiie s. d'apr. DEI et au sens de « dais » seulement dans la 2e moitié du xve s. (Bisticci [1441-1498] 3-50 dans Batt.). L'ital. baldacchino est dér. de Baldacco, forme toscane du nom de Bagdad, siège de fameuses fabriques de soieries. Auparavant, au sens de « riche étoffe de soie », les formes directement issues de l'a. fr. Baldac, Baudac, formes fr. anc. de Bagdad (Baudac en 1298, Marc. Pol., ch. 25, p. 21 dans Gay t. 1, p. 134b) : baldekin ca 1160 (Enéas, éd. Salverda de Grave, 7639 dans T.-L., s.v. baudequin), baudequin ca 1200 (J. Renart, G. de Dole, éd. Servois, 235, ibid.); v. aussi Höfler, p. 98 et Bambeck Boden, p. 154.

     

    ballast    I empr. au m. b. all. ballast « lest » (Lasch-Borchl.) attesté dans la 2emoitié du xives. (FEW t. 151, p.  46) peut-être par l'intermédiaire du m. néerl. ballast attesté en 1399 (Barb. Misc. 6, no4). Le m. b. all. ballast est  un terme de la hanse teutonique, empr. aux lang. nord. à la faveur des relations entre cités marchandes de Basse  Allemagne et pays nord. riverains de la Baltique, notamment à la suite de l'établissement de la hanse à Visby  dans l'île de Gotland au début du xiies. et de la signature du traité de Stralsund en 1370 entre le Danemark et les  villes hanséatiques. L'a. suéd. (1remoitié du xives. dans FEW, loc. cit.) et l'a. dan. sont attestés sous la forme  barlast, encore en usage à côté de ballast en suéd. mod. et en dial. norv. (Falk-Torp). Le nord. de type barlast,  littéralement « charge simple, inutile » est composé de bar, a. nord. berr « nu, simple » (De Vries Anord.) et de  last (v. lest). Le fr. ballast a été peu à peu évincé par lest*; ballast « lest » ne se retrouve plus que dans  water-ballast. Il angl. water-ballast, attesté en 1878 (D. Kemp, Man. Yacht Sailing, 377 dans NED) composé de  water « eau » et de ballast, empr. comme terme de mar. au m. b. all., d'orig. nord., supra. III angl. ballast attesté  dep. 1837 (Athenaeum, 21 janv. 52 1 dans NED) au même sens, p. ext. à partir de celui de « lest », v.  water-ballast, supra.

    balocher    Repris de l'a. fr. balochier « se balancer, pendre », xiiies. (Martin Hapart, ap. Jub., Nouv. Rec., II, 206 dans Gdf.); xves. pronom. (Louis XI, Nouv., LXXXII, Jacob, ibid.) − 1611, Cotgr. sous la forme ballocher « chanceler ». Conservé dans les dial. normanno-pic. : norm. ballocher « vaciller, branler » (Moisy), pic. baloncher « balancer » (Jouanc. t. 1, s.v. baloncheux), baloše (Pas-de-Calais) « flâner, travailler mollement » FEW t. 1, s.v. ballare, 219a. Balocher est dér. de l'a. fr. baller1* « danser ».

    bamboche     (Bombance, ripaille)    1789 (?) titres cités par G. Apollinaire dans Œuvre du Comte Mirabeau, 25 [Paris, Bibl. Curieux, 1921] d'apr. Quem. Mylord Arsouille ou les bamboches d'un gentleman [Cologne, 1789] et Mylord Arsouille ou les Bamboches d'un gentleman, à Bordel Apolis ... [Paris, Pinard, 1789]. En l'absence d'une chronologie rigoureuse, plusieurs hyp. se présentent 1 dér. régr. de bambochade*, sous l'influence de débauche (cf. ex. 3 et EWFS2), et peut-être aussi de termes désignant victuailles (bidoche) ou repas (médianoche) voire de formes dial. de noces (cf. FEW, s.v. nuptiae : noches); 2 subst. déverbal de bambocher* (hyp. 2).

    bancroche     mot qu'on retrouve chez Charles Deulin, dans Les Muscades de la Guerliche ("Au temps jadis, il y avait au village d’Erchin, du côté de Douai, un petit garnement qu’on appelait la Guerliche"), auteur du Nord, équivalent à bancal.

    bandingue (filet)    Du germain «banding», liaison. (termiumplus.gc.ca). Du Nord pour Guiraud.

    bandoulière    1586 bandouliere « bande de cuir passant de l'épaule gauche sous le bras droit et servant à suspendre le mousqueton » (Doc. inédits Picardie, 4, 343 dans DG complété par Quem. : Mousquetz, bandoulieres). Empr. au cat. bandolera « id. », dér. de bandoler « hors-la-loi, bandit » les bandits portant leurs armes à l'aide d'une bandoulière (v. bandoulier; Cor. t. 1, s.v. bando II, FEW t. 151, pp. 55-56, Bl.-W.5) plutôt qu'à l'esp. bandolera (Rupp., p. 39, Schmidt, p. 86, Brunot t. 2, p. 213, Dauzat68) qui n'est attesté que dep. le xviies. et est empr. au cat. d'apr. Cor., loc. cit.


  • BAR

    bar (poisson)    Empr. au m. néerl. baerse, barse « perche, bar », Verdam (Behrens D., p. 59; Valkh., p. 54).  Le m. néerl. est à rattacher au m. néerl. borstel « poil, soie, brosse », qui, de même que l'all. Bürste « brosse » est  à rapprocher de l'a. indien bhrs-ti « pointe », remontant à la racine i-e. *bhrsti-, *bhorsti- (De Vries Nederl., s.v.  baars; IEW t. 1, p. 109); ce poisson est ainsi nommé en raison de ses nageoires dorsales faites de durs piquants.  La distinction établie par Barbier dans R. Lang. rom., t. 48, pp. 196-199 entre bar poisson, d'orig. germ. et bar  terme d'hérald. du lat. barbus « barbeau » ne semble pas opportune.

    baraque    1501-06 barraque « construction de planches servant d'abri » (Auton, Chron., B.N. 5083, fo35 vodans Gdf. Compl. : Les Genevois bruslerent leurs loges et barraques, puys myrent leur artillerye en mer et s'en allerent). Empr., prob. par l'intermédiaire de l'a. prov. (cf. baraca en 1381 dans une charte lat. de Marseille citée par Du Cange) au cat. de Valence barraca « petite construction primitive servant d'abri » attesté dep 1249 (sous la forme barraqua dans un texte lat. de Valence, Ord. in Privilegia Valentiae dans NED, s.v. barrack; av. 1276 sous la forme barraque, Conq. Valencia, ibid.), d'orig. très obsc., prob. préromane : barraca serait un dér. préroman, soit de *barra « barre transversale » (v. barre), mot commun à toutes les lang. rom., soit de *barrum « argile », mot préroman ibérique, l'argile et le bois entrant dans la construction des premières baraques catalanes (v. FEW t. 1, s.v. *barra; Cor. t. 1, s.v. barraca; M. Thede, Volkstum und Kultur der Romanen, t. 6, pp. 210-273; v. aussi Hubschmid, fasc. 2, pp. 63-67). P. Aalto, Neuphilol. Mitt., t. 39, pp. 375-386, s'appuyant sur la ressemblance entre un type de temple babylonien et la baraque de pierres sèches courante aux îles Baléares, propose comme étymon du cat. barraca le syriaque parakkā, de l'assyrien parakku « temple, palais », mais cette hyp., séduisante, manque de fondements linguistiques : le mot manque en ar., lang. qui aurait pu servir d'intermédiaire, et aucune attest. cat. anc. de barraca ne se rapporte aux Baléares (v. Alc.-Moll t. 2). L'ital. baracca ne peut être à l'orig. du mot fr. (Brunot t. 1, p. 510, Wind, p. 153, Kohlm., p. 31, EWFS2, Dauzat68), le seul ex. attesté dans cette lang. antérieurement au xviies. étant prob. une interpolation du xviies. dans un texte du début xives. (v. Cor., loc. cit. note 2).

    baraquin
        Il existait une rue du Baraquin à Bapaume.
        Le mot se retrouve en genevois dans le sens de "petite gamelle que les soldats ajustent et portent derrière leur havre-sac. (Nouveau Glossaire Genevois: A - H, Volume 1, Par Jean Pierre Louis Humbert).
        Nom de famille.

    baratte    Déverbal de baratter*; un rapprochement avec le forézien barrat « petit baril », v. baril (P. Guiraud, Mél. d'étym. arg. dans Cah. Lexicol. t. 16, p. 66) a contre lui l'orig. géogr. du mot que FEW t. 9, p. 333a, note 8, localise dans l'ouest de la France.

    barater    Spécialisation du sens de l'a. fr. barater, bareter intrans. « s'agiter (avant le combat) » (1160-74 Wace, Rou, éd. Andresen, II, 3517 dans Keller, p. 115a) − encore attesté par Rabelais à l'emploi trans. au sens gén. « agiter, remuer » (1546, Tiers livre dans Hug.) − d'où l'a. fr. barate « agitation (avant le combat) » (1160-74 Wace, Rou, III, 9476 dans Keller, p. 353a), v. baraterie. L'étymon. lat. *būrattare « bluter la farine », lui-même d'orig. obsc. (Brüch dans Z. rom. Philol., t. 40, p. 317) manque de base solide.
       Origine scandinave pour Henriette Walter.

    barbichet    1904 région.
        (C. Leymarie dans Lemouzi, oct., pp. 141-144 cité par A. Thomas dans Romania, t. 39, p. 199 : le barbichet, tel que nous le connaissons aujourd'hui, nous est venu directement des pays du Nord, et très probablement de la Flandre où il se porte encore ... le mot barbichet n'est nullement patois, il appartient exclusivement à la langue d'oil; nos pères n'ont pas même essayé de l'adapter, ils l'ont introduit dans leur patois méridional tel qu'il leur a été transmis de quelques dialectes du Nord ... le barbichet ne commença à se répandre à Limoges et dans sa banlieue qu'à partir du commencement du xixesiècle ... Une gravure coloriée, assez connue et qui fut éditée à Paris en 1805, nous représente un paysan et une paysanne des environs de Limoges; cette dernière porte une coquette coiffe de barbes relevées sur les côtés).
        Barbichet dér. au deuxième degré de barbe1* par l'intermédiaire de barbiche attesté au xves. au sens de « coiffe » qui a pu survivre dans les dial. ou en français régional; à rapprocher des autres dér. de barbe désignant une coiffure : barbut(t)e attesté du xiveau xvies. au sens de « coiffe portée pendant le deuil ou le béguinage » (Compte de Victor Gaudin, cité par A. Thomas, ibid., p. 197) et également « capuchon de moine » ou « capuchon de lépreux » (v. Gay), barbière* « mentonnière » barbette* « guimpe de deuil ou coiffe de religieuse, couvrant le col encadrant le visage » (v. Gay).

    barbot(t)er    Ca 1220 borbeter « s'agiter dans la boue » (Gautier Coinci, Miracles, éd. V.F. Koenig, t. 3, p. 190, v. 634 : Et bien borbete en ort borbier Qui tel borbier va borbetant); 1611 barboter (Cotgr.); 1798 (Ac. : Barboter ... Marcher dans la boue humide s'y crotter).

    barbuquet (petit bouton sur les lèvres ou le museau)    Orig. incertaine; prob. dér. de bouquet « dartre qui attaque le museau des moutons » 1845 (Ord., XIX, 560 dans Gdf., s.v. bochet : Nul boucher ne pourra vendre mouton ne beste ouaille entechié de clavelee ou bouquet), forme normanno-pic. corresp. à l'a. fr. bouchet « id. » 1379 [éd. 1541] J. de Brie, Bon Berger, Paris, éd. P. Lacroix, 1879, p. 127, dér. de bouche*, suff. -et*; avec préf. bar- d'orig. obsc. (REW3, no135) peut-être à rapprocher du lat. bes, bis (barlong*), Nyrop t. 3, § 466.
        Barbouquet, parbouquet est antérieurement attesté au sens de « coup sous le menton » (ca 1300 Soudet, Ord. Echiquier Normandie, 46 d'apr. P. Barbier dans Mélanges J. Haust, 1939, pp. 31-38) − 1483 dans Gdf. S'agissant d'un terme du vocab. méd., [u] peut s'expliquer par l'infl. du lat. bucca « bouche ».
        L'hyp. d'une formation à partir de barbebouc désignant la plante « tragopogon » composé de barbe* et de bouc* (la forme diminutive s'expliquant peut-être par le fait que la barbe de bouc est peu fournie, P. Barbier, loc. cit.) n'est pas satisfaisante du point de vue sém. Même objection contre l'hyp. selon laquelle barbuquet serait une dérivation de barbe + suff. -uccus (A. Horning dans Z. rom. Philol., t. 19, p. 181) avec rapprochement secondaire de bouche par étymol. pop., d'où barbouquet.

    barder    On trouve dans des dictionnaires bar sans d ; c'est la vraie orthographe, comme le montre l'italien barella, civière, de l'allemand Bahre, civière. (Littré). Du Nord (XIXe s.) pour Guiraud.

    barlong, barlongue, berlong, berlongue    Prob. d'un lat. vulg. *bislongus « deux fois long [par rapport à la largeur], deux fois plus long que large » d'où « très long »; cf. fin xive s. (Glossar. Gall. lat. ex. Cod. reg. 7684 dans Du Cange, s.v. bislongus : Beslonc, Bislongus). La forme berlong jusqu'en 1741 (Savary des Bruslons, Dict. univ. de comm.), reprise au xixe s. (1842, supra.) Le r de barlong, berlong est un trait du dial. pic., qui devant l transforme s (sonorisé à son contact) en r (cf. a. fr. varlet < vaslet < *vasselittum); a de la même syll. représente l'évolution phonét. normale de -er + consonne, cf. Fouché, p. 348, 349 et 446.


  • BAS

    bastague, bastaque (hauban qui tient le mât sur l'arrière)    du néerl. bakstag, Ontleend aan Engels backstay [1626; OED], gevormd uit het bw. back, aback ‘achteruit, tegen’ en het zn. stay ‘stag steuntouw’, zie → stag. Het eerste lid back is onvertaald overgenomen, mogelijk omdat het werd geïdentificeerd als het eerste lid van → bakboord; zo ook in → bakzeil halen.

    bastaing, basting /ba.stɛ̃ɡ/ ou /ba.stɛ̃/ (madrier de résineux, épais et un peu large et servant à faire des solives)    Prob. altération, d'apr. les représentants de la famille de bâtir*, du fr. batten « solive, madrier » (1802, Monit., p. 1131 c. 2 dans Bonn.; v. aussi Mack. t. 1, p. 195; Barb. Infl., p. 18) empr. à l'angl. batten « madrier », terme de charpent. attesté dep. 1658 (Jrnl dans I. Mather, Remark. Provid. 52 dans NED). L'angl. batten est une var. de l'angl. baton lui-même empr. au fr. bâton*. La finale -ing. du mot fr. a peut-être été suscitée par l'orig. angl. du mot de base (l'angl. connaît aussi la forme battin NED); la finale -aing en est une altération (pour soutenir la prononc.), peut-être d'apr. parpaing*.

    bastringue, bastringuer    Orig. inc.; la finale du mot suggère une orig. germ. L'étymon néerl. bas drinken  « boire fortement » (REW3, no970a) fait difficulté, ce syntagme ne se trouvant d'apr. Valkh., p. 55 dans aucun  des grands dict. néerl. ou dialectaux, ce qui prouverait que, même s'il a existé, il n'a jamais été populaire. L'hyp.  d'un emploi p. plaisant. à partir de bastringue 2 a « machine à imprimer les toiles » (Sain. Lang. par., pp.  187-189) fait difficulté du point de vue chronol. : il est au contraire probable que le mot bastringue préexistant et  désignant la danse tapageuse a servi à dénommer la nouvelle machine en raison du bruit qu'elle faisait.


  • batiste    1401 Flandre soye batiche « tissu très fin » (Dehaisnes, Documents et extraits divers concernant l'histoire de l'art dans la Flandre, l'Artois et le Hainaut avant le XVe s. d'apr. Höfler dans Z. Rom. Philol., t. 80, p. 457 : Item, II chains de soye batiche, dont l'un est vermeil); 1499 thoiles batiches (Wilbert 361, Ibid.); 1536 toile de baptiste (Cpte roy. de Nic. de Troyes, fo 8 vo dans Gay, s.v. batiste); 1590 p. ell. batiste (Inventaire de Jehan Verryer, seigneur du Bosq et scytoien de Bordeaux dans Havard); 1712 baptiste (Inventaires de mobiliers écclésiastiques et civils, p. p. M. l'abbé L. Bossebœuf dans Z. Rom. Philol., t. 80, p. 463).
        Prob. dér. du rad. de battre* terme bien attesté au Moy. Âge au sens de « arçonner (la laine) », G. de Poerck, La Draperie médiév. en Flandre et en Artois, t. 2, 1951, p. 17; suff. -isse (a. fr. -ice; dial. pic. -iche) fém. de -eiz, -iz (< -aticius, -iticius), très fréquemment attesté dans la terminol. text. pour former des adj. dér. de verbes : bourre laniche (de laner), bourre tondice (de tondre), laine jettice (de jeter), Höfler, loc. cit., p. 462. La forme mod. est due à un rapprochement pop. avec le nom propre Baptiste prononcé Batisse, batiste étant une forme hypercorrecte par fausse régression pour batisse. L'hyp. traditionnelle (FEW t. 1, p. 241b) d'une dér. à partir de Baptiste, nom du premier fabricant de ce tissu, ne repose sur aucune base historique.
        Batiste s'utilise encore en allemand (Batist), roumain, néerlandais, danois, norvégien, suédois, slovène, tchèque, estonien (batist), polonais (batyst), hongrois (batiszt), letton (batists), lituanien (batistas), grec (βατίστα), géorgien (ბატისტი), esperanto (batisto), italien, portugais, espagnol, catalan (batista), corse (battista), finnois (batisti), hébreu (בטיסט), indonésien (batis), russe (батист ), turc (patiska)...

    baud, baude     I empr. à l'a. b. frq. *bald « hardi, fier » (Brüch, p. 31; REW3, EWFS2, Gam. Rom.2t. 1, p. 340; FEW t. 15, 1, pp. 32-33), corresp. à l'ags. beald « courageux », a. sax., a. h. all, all. mod. bald « hardi, vif ». L'hyp. d'un plus anc. empr. au germ. (Bl.-W5.) fait difficulté étant donné que l'ital. baldo, xives. est empr. à l'a.fr. (DEI); de même les dér. cat. (baudor « joie ») et esp. (baldosa « ancien instrument à cordes ») paraissent empr. au prov. (Alc.-Moll et Cor.); II p. métaph. à partir de I.

    baudet    Dér. de l'adj. a. fr. baud (baud*) au sens de « impudique », la lubricité de l'âne étant souvent évoquée (cf. P. Nol., Carm., 24, 167 dans Blaise).
    Hainaut, baude, ânesse ; de l'ancien français baud (voy. BAUD), qui veut dire gai, content, hardi, et qui a été appliqué en diminutif à l'âne mâle à cause de sa hardiesse et de sa vivacité. (Littré)

    baugue/bauque  (rejet herbeux de la mer Méditérannée, zostère)    1721 bauque (Trév. : Bauque. On appelle ainsi l'algue à feüilles étroites qui vient dans les étangs salez près de Montpellier); 1762 baugue (Ac.). Prob. à rapprocher du prov. mod. bauco, baucho « graminée à feuille rude », v. bache. bache. Peter Wunderli le donne comme originaire du normanno-picard. Bauque est une forme picarde pour balcon.

    bayette    sorte de flanelle, du néerl. baey, baai. (Auguste Scheler, Dictionnaire d'étymologie française d'après les résultats de la science moderne, 1862). Peut-être à rapprocher de bai, baie : Du lat. badius « de couleur brun rouge (en parlant du cheval) » attesté dep. Varron. Chez Godefroy :
    - baie, sorte d'étoffe dont il semble qu'on se servait spécialement pour les jupes.
    - baiette, dimin. de baie, jupe.
    - baicq, sorte de draperie.
        Baie. s. f. Les Anglois donnent ce nom à une étoffe de laine, que l’on appelle en France, Bayette ou baguette. (Trévoux).
        BAYETTE. Robe, et plus spécialement, robe d'enfant. Vient peut-être du Roman boyette, layette.
        BOYETTE. Robe, robe d'enfant. Voyez Bayette. (Jules Corblet, Glossaire étymologique et comparatif du patois picard, 1851).
        BAYETTE et BOYETTE, jupon de dessus en étoffe de laine. Il y avait jadis une étoffe de laine nommée baye, boye : c'était une espèce de flanelle non croisée, fort lâche et tirée à poil d'un côté. M. Devauchelle a relevé dans des Inventaires de 1576 et 1617 à Amiens ce qui suit ! « Une viellecourtlnette de baye verte » — « Deux estilles (métiers à tisser) à faire boye. »
        Baye, boye est venu de l'allemand boy, étoffe de laine. Quant à boyette, jupon, il a été formé de boye, étoffe, absolument comme bonette, bonnet de femme, de bonnet, étoffe dont on faisait des bonettes. On trouve assez souvent dans les Inventaires les deux formes baiette, boiette. (Communic. de M. Devauchelle.) - Dérivé : Bayot, jupon de dessous doublé. (Jean Baptist Jouancoux, Études pour servir a un glossaire étymologique du patois Picard, 1880).
        BAYETTE (Manufacture de). C'est une espece de revêche ou de flanelle de laine, très-grossiere et très-large, non croisée, fort lâche, et tirée à poil d'un côté. La fabrication de cette étoffe étant à-peu-près semblable à celle du drap ou toile, voyez DRAPIER. On les appelle bays à Colchester en Angleterre, où l'on en fabrique beaucoup, et elles portent le nom de baiques en Flandre où l'on en fait considérablement, particuliérement à Tournay, à Lille et à Neuf-Eglises. Il ya peu d'années que nos ouvriers se sont avisés d'en établir des manufactures qui ont très-bien réussi à Beauvais, Castres, Montpellier et Nismes. (Pierre Jaubert, Dictionnaire raisoné universel des arts et métiers, 1801)
        A Clermont-Ferrand, la Cathédrale possède une Tour de Bayette, dont le nom proviendrait du droit douane sur la bayette ou de bayer, ici dans le sens de guetter.

     

    baillet, ette    Dér., avec suff. -et*, de l'a. fr. baille « de couleur baie » (dep. 1306, G. Guiart, Royaux Lignages, 11698, W. et D. ds Gdf. : Et destriers de pris hennissanz, Blans, noirs, bruns, baiz, baucens et bailles) d'abord attesté en 1223 pour la couleur brune en parlant des moines (G. de Coincy, Mir. Vierge, éd. Poquet, 460, 224 ds T.-L. : Mes n'i a mes ne blanc ne baille Qui ne cuit estre maubaillis Si n'est ou prevos ou baillis) et dont le rattachement au lat. badius (v. bai; FEW t. 1, p. 202a) fait difficulté du point de vue phonét., à moins de le considérer comme une forme seconde, demi-savante, de bai* (cf. L. Spitzer, Z. rom. Philol., t. 46, 1946, p. 583) d'où est normalement dér. le subst. a. fr. baiet « cheval bai » (Herb. Leduc, Foulq. de Cand., p. 90, Tarbé ds Gdf.). Pour des raisons sém., il ne semble pas qu'on puisse le rattacher à l'a. fr. baille « qui a une tache blanche sur le front » attesté dep. 1340 (Arch. K 43, pièce 14bis, ibid. : Cheval bay, baille en front) d'où est dér. une forme baillet (Gace de La Bigne, Deduis, Ars. 3332, fo113 rods Gdf. Compl. : Il est ung petit baillet au front, N'as si bon lievre en tout le mont) souvent confondue avec baillet « brun, roux ».

     

    baille    1 du b. lat. baiula (fém. de baiulus), littéralement « celle qui porte », attesté au sens de « nourrice, bonne d'enfant », 2emoitié du vies. (Grég. de Tours, Vit. patr., 6, praef. ds TLL, s.v. baiulus, 1687, 53); 2 bajula « chose qui porte », ici « récipient renfermant une substance » (720-799, Paulus Diaconus, Carm., 7, 6, 1 ds Mittellat. W. s.v., 1313, 50); peut-être neutre plur., devenu fém. sing.
    bayette    s. f. Baguette. Ex.: Une bayette de fusil. ¬ Dial. - M. s., Normandie, Orléanais, Saintonge. (Dictionnaires du français du Canada-Québec-Acadie).
    néerl. baai     baeykijn ‘baaien kledingstuk’ [1520; MNHWS], baeykin “Cotelle” (=‘kledingstuk van vrouwen’) [1546; Naembouck], een baeyken ‘soort kledingstuk’ [1555; Luython], baey ‘grove, ruw gevlochten lap’ [1588; Kil.]; nu nog West-Vlaams voor ‘trui’: “wollen stof, doch tevens gebr. voor borst-rok” [1865-70; Schuermans], ‘wollen kamizool’ [1892; Bo] en “van daar ook het spreekwoord: op zijnen baai krijgen, voor geslagen worden (Kortrijk)” (Schuermans 1865-70).
        Ontleend aan Frans baie [1570], mogelijk afgeleid van het Oudfranse bn. bai ‘bruinrood’, dat via middeleeuws Latijn bag(i)us teruggaat op Latijn badius ‘kastanjebruin’. Deze ontleningslijn is te verklaren uit de bruinrode kleur van het weefsel.
    angl. baize    coarse woolen fabric, 1570s, bayse, from Fr. baies, fem. plural of adjective bai "bay-colored," from L. badius "chestnut-colored" (see bay (4)). Thus probably so called for its original color. French plural taken as a singular in English.
    esp. bayeta    De or. inc.; cf. it. baietta, fr. ant. baiette.
    port. baeta    ant. picardo bayette, do lat. badìus,a,um 'baio, castanho (cor original do tecido)'; segundo Nascentes, "os mineiros têm esse apelido porque antigamente se envolviam em capotes de baeta azul, nas viagens durante o tempo frio, através das estradas montanhosas da província"; ver 1baç- e baet-; c1574 baheta (Dicionário Houaiss da Língua Portuguesa)

     

    beaupré (mât)    Empr. avec altération pop. d'apr. beau et pré, au m. angl.bouspret, de même sens, étymon que justifie la localisation des 1resattest. fr. L'angl., attesté sous la forme bowsprit dep. 1296 (MED) n'est pas autochtone comme le montre l'apparition tardive de l'angl. bow « proue du navire » (1626 dans NED) et l'hésitation entre les formes bew-, bough-, boe-, bos- (MED, NED) révélant que pour les marins angl. le rapport avec bow n'était pas évident; l'angl. est empr. au b. all. bôchsprêt « beaupré » (Lasch-Borchl.), noté comme apparaissant en 1465, Kluge20, s.v. Bugspriet, mais certainement bien ant., corresp. à l'all. mod. Bugspriet (Bug « proue » et Spriet « livarde »). L'hyp. d'un empr. direct au m. b. all. (Kluge20, 1rehyp.; Behrens D., p. 69 et dans Z. fr. Spr. Litt., t. 39, p. 83; FEW t. 15, 1repart., p. 172, Bl.-W.5) convient moins bien étant donnée la localisation des 1resattest. fr. L'hyp. d'un empr. au néerl. boegspriet (Saggau, p. 74; Fass dans Rom. Forsch., t. 3, p. 499; Valkh., pp. 55-56; Gesch., pp. 252-253; Kluge20, 2ehyp.; Vidos Tecn., p. 36; EWFS2) ne semble pas acceptable étant donné le caractère récent du néerl. non attesté av. 1599 (Kluge20).


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    avoir beau + inf.      De son côté, Grevisse paraît plus enclin à expliquer le tour "avoir beau" par cette tendance marquée de l'ancienne langue à faire suivre le verbe avoir de certains adjectifs tels que cher ou agréable, tendance dont on aurait longtemps trouvé des traces en wallon et en picard.
    source : http://alafortunedumot.blogs.lavoixdunord.fr/archive/2012/10/31/a-beau-mentir-qui-se-reclame-de-l-etymologie.html
        1566 loc. verbale avoir bel à + inf. sens adversatif actuel (Des Masures, David fugitif, 477 dans Hug.). Louis Des Masures est un poète français d'origine wallonne, né à Tournai vers 1515 et mort à Eschery (Sainte-Marie-aux-Mines) le 17 juin 1574.
         [Idée d'aisance, de facilité] Avoir beau + inf.
    - "Trouver des circonstances favorables pour, avoir toute facilité pour, pouvoir facilement" :
    Il me semble que ces villains
    Ont trop beau compter sans rabatre,
    Car ilz ne sont jamaiz contraings
    [De soy] faire tüer ne batre (CHART., D. Her., p.1415, 435). A quoy respondirent les diz supplians et Esgrin qu'il entreprenoit les paroles trop haultes qu'il n'en avoit que faire, veu qu'ilz n'entreprenoient riens sur lui, et qu'il s'en avoit beau passer. (Doc. Poitou G., t.8, 1445, 233). [Même passage ds Ecorch. Ch. VII, T., 1446, 396-397]
    Crathor dist au Roy qu'il estoit temps qu' il se preparast pour la saison nouvelle et qu'il avoit plus beau faire qu il n'eust oncques et qu il n'auroit jamais par aventure, se plus se y attendoit. (BUEIL, II, 1461-1466, 135).
    ...si autrement il le faisoit, jamais n'auroit beau se trouver devers elle, et lui feroit perdre son argent qu'elle lui devoit (Doc. Poitou G., t.11, 1473, 379).
    source : http://www.cnrtl.fr/definition/dmf/beau?idf=dmfXdXrmXbb;str=0
        ‘Ouvrez l'huys, ouvrez, ou je le porteray en la place.’ Et la bonne gentil femme, qui enrageoit toute vive, saillit a la fenestre en sa chemise et dist: ‘Estes vous la, faulx chevalier et desloyal? Vous avez beau hurter, vous n'y entrerez pas.’ (Cent nouvelles nouvelles, 1456-1467 – Base de Français Médiéval)
        Toutes mes nonnes, venez me secourir ;
        Croix et bannières, l'eau bénite allez quérir,
        Car je suis prise par ce maudit Comte Orry.
        Ah! Dame Abbesse, vous avez beau crier ;
        Laissez en place croix, bannière et bénitier,   
        Car chaque nonne est avec son chevalier.
    (Le Comte Orry - Chanson picarde, probablement publiée au XVIII et inspirée d’un récit du XIV-XV ; cité par Damourette et Pichon, 1933: 596) Version recueillie par De La Place et publiée vers 1785.
    source : www.ucm.es/info/diachroIV/archivos/.../11-Beguelin-Conti.pdf

     

    beaupré (mât à la proue)     Empr. avec altération pop. d'apr. beau et pré, au m. angl.bouspret, de même sens, étymon que justifie la localisation des 1resattest. fr. L'angl., attesté sous la forme bowsprit dep. 1296 (MED) n'est pas autochtone comme le montre l'apparition tardive de l'angl. bow « proue du navire » (1626 dans NED) et l'hésitation entre les formes bew-, bough-, boe-, bos- (MED, NED) révélant que pour les marins angl. le rapport avec bow n'était pas évident; l'angl. est empr. au b. all. bôchsprêt « beaupré » (Lasch-Borchl.), noté comme apparaissant en 1465, Kluge20, s.v. Bugspriet, mais certainement bien ant., corresp. à l'all. mod. Bugspriet (Bug « proue » et Spriet « livarde »). L'hyp. d'un empr. direct au m. b. all. (Kluge20, 1rehyp.; Behrens D., p. 69 et dans Z. fr. Spr. Litt., t. 39, p. 83; FEW t. 15, 1repart., p. 172, Bl.-W.5) convient moins bien étant donnée la localisation des 1resattest. fr. L'hyp. d'un empr. au néerl. boegspriet (Saggau, p. 74; Fass dans Rom. Forsch., t. 3, p. 499; Valkh., pp. 55-56; Gesch., pp. 252-253; Kluge20, 2ehyp.; Vidos Tecn., p. 36; EWFS2) ne semble pas acceptable étant donné le caractère récent du néerl. non attesté av. 1599 (Kluge20)

    becquée    Dér. de bec* étymol. 1 et 2; suff. -ée*. Parallèlement en fauconn. on emploie le mot beccade (1751, Encyclop. t. 2 : Beccade. Les fauconniers disent faire prendre la beccade à l'oiseau, pour dire lui donner à manger) attesté au xvie s. au sens de « coup de bec » (Les Differents des Chapons et des Coqs... dans Var. hist. et litt., t. 4, p. 279) mentionné par Besch. 1845, Lar. 19e et Lar. 20e qui le considèrent comme anc., ce terme est prob. empr. au prov. becado « becquée » (Mistral), béarnais becado « coup de bec » (Palay).

    becquer (et becquet, béquet)    Dér. de bec* étymol. 1; dés. -er. La forme attendue est béch(i)er (cf. peccátu > pech(i)é); mais soit infl. des formes pic. (cf. becquet), soit réfection sur bec, le rad. beq- apparaît dès le m.fr. et finit par l'emporter.

    bedon    1. Av. 1404 « sorte de tambour » (J. Froissart, Poésies, II, 352, 61 dans Gdf. Compl. : Princes, dont fu li grans bedons Sonnes, et en juoit Symons, Et Guios de la canemelle), qualifié de ,,vx`` dep. Ac. 1694; 2. 1462 [à tort daté xives. par DG] « gros ventre » (Cent Nouv., LXXVI, éd. elz. dans Gdf. Compl. : L'instrument qu'il vouloit accorder au bedon de la gouge estoit si bien du las encepé, qu'il n'avoit garde de deslonger); 1546 fam. mon bedon terme d'amitié (Rabelais, III, 22 dans Hug.); par synecdoque 1690 (Fur. : Bedon. Homme gras, replet). Dér. du rad. onomatopéique bod- qui désigne qqc. de boursouflé, d'enflé, soit directement, soit par l'intermédiaire de bedaine* avec changement de finale; le recours à l'intermédiaire d'un *boudon lui-même dér. de l'a. fr. boude « nombril », hapax dans Gdf. (EWFS2) ne paraît pas nécessaire. [Contrairement à l'indication de Dauzat 1968, bedon « tambour » n'est pas attesté en 1250 dans Renart, le texte de Renart proposé, s.v. bedon, par Gay, ne contient pas le mot bedon].

    bedaine    Prob. altération de l'a.fr. boutine, boudine « nombril », fin xiies. (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, 251, 1 dans T.-L.); d'où « ventre, bedaine », fin xiiies. (Chevalier Cygne, éd. de Reiffenberg, 18628 dans Gdf.); boudine, boutine appartient à la famille de mots expressifs, dér. de la racine onomatopéique *bod- désignant qqc. de boursouflé, d'enflé (FEW, REW3) v. bedon, boudin. − L'hyp. de boudine, réfection de boudaine « panse », cf. prov. boudeno « id. », d'un gall.-rom. *boddèna sans doute gaul. (EWFS2) est rejetée par Brüch dans Z. fr. Spr. Lit., t. 49, pp. 303-304, la finale étant douteuse et le prov. étant lui-même empr. au fr.; l'hyp. de Bruch, loc. cit., selon laquelle boutine, boudine serait issu du gallo-rom. *buttina < gaul. *butta (corresp. au kymr. both « partie du bouclier qui fait saillie » v. Thurneysen, Keltoromanisches, 1884, p. 47) avec le suff. de *pectorina (fréq. pour désigner les parties du corps : narine, babine, poitrine) n'explique pas les formes en -d-.